La Fédération burkinabè des patrons de boulangerie, pâtisserie et confiserie (FBPBPC) a tenu le mercredi 27 avril 2022 à Ouagadougou, une Assemblée générale sur les difficultés que rencontre le secteur ces derniers mois, notamment l’augmentation du coût de la tonne de farine de blé, matière première dans la fabrication du pain. A la suite de la réunion, des propositions des premiers responsables de la FBPBPC faites aux journalistes, il ressort une probable augmentation du prix de la baguette de pain de l’ordre de 200 FCFA contre 150 francs actuellement.
Les membres de la Fédération burkinabè des patrons de boulangerie, pâtisserie et confiserie (FBPBPC) ont produit, à l’issue d’une rencontre ce mercredi, une déclaration liminaire consécutive aux difficultés rencontrées par les boulangers pendant pratiquement deux ans, même si ce sont les six derniers mois que l’opinion a saisi que la situation s’est empirée. La FBPBPC, face à cette situation, a proposé les mesures à savoir de « procéder à la baisse des ristournes de nos clients et livreurs ; d’élaborer un code de bonne conduite soumis à toutes les boulangeries et e procéder à un réajustement du prix du pain à 200 FCFA pour un poids de 200 grammes en tenant du coût de reviens dans la structure des prix ».
Sur le code de bonne conduite qui devra être soumis à toutes les boulangeries, la FBPBPC demande à cet effet, une prise de décret portant adoption de ce code. Quant au réajustement du prix du pain à 200 FCFA pour un poids de 200 grammes que la fédération propose, elle veut que cela tienne compte du coût de « reviens dans la structure des prix qui est actuellement de 189,73 FCFA, soit une marge de 10,27 FCFA par pain et en tenant compte du prix actuel de la farine en conformité à l’article 4 de l’arrêté n°20110224/MICA ».
Pour ce faire, la Fédération a entamé des discussions avec son ministère de tutelle, le ministère en charge du Commerce, et la Ligue des Consommateurs dans le cadre des concertations tripartites, en vue de trouver une solution mais sans succès. «Nous avons même entrepris de réduire, voire supprimer certaines de nos charges pour compenser le gap mais c’est toujours difficile », a affirmé Oumar Yugo, membre de la FBPBPC. Il a déploré que pendant ce temps, lui et ses camarades de la FBPBPC assistent « impuissamment à des fermetures de boulangeries de (leurs) confrères, mettant des centaines d’employés en chômage ».
La FBPBPC dit avoir pour le moment enregistré une dizaine de boulangeries fermées mais complète n’avoir pas encore évalué la situation sur toute l’étendue du territoire.
Selon ces patrons de boulangeries et pâtisseries à qui les journalistes ont demandé de se retourner vers les céréales disponibles au Burkina comme le manioc, le sorgho et autres, « l’augmentation de la matière première au niveau local est drastique ». Ils ont ajouté le fait que le blé a un plus par rapport aux autres matières en termes de vitamine.
A en croire le porte-parole de la FBPBPC, de nos jours, le Burkina compte « plus de 400 boulangeries dites modernes ayant plus de 15 000 emplois directs permanents et plus de 1 200 000 emplois indirects repartis sur toute l’étendue du territoire national ».
Il a signifié que les patrons des boulangeries et pâtisseries rencontrent actuellement d’énormes difficultés que sont « l’augmentation du prix de la farine de blé, la levure, l’huile et même toutes les autres céréales entrant dans la fabrication du pain et de la pâtisserie ».
« De janvier 2021 à avril 2022, le prix de la farine de blé est passé de 350 000 FCFA à 500 000 FCFA la tonne pour les farines importées, et de 338 250 à 450 000 FCFA la tonne pour la farine produite localement », a déclaré Vincent Ouédraogo, ajoutant que « nous enregistrons donc une augmentation de 150 000 la tonne, soit 42,85% de hausse pour les farines importées et 100 000 FCFA la tonne, soit 29,56% de hausse pour les farines locales».
La FBPBPC note ainsi une augmentation moyenne de 130 800 FCFA sur la tonne, soit 37,39% de hausse avec un prix de pain à 150 francs la baguette de mars 2017 à nos jours ».
Les premières causes de cette augmentation sont la «Covid-19 et la mauvaise pluviométrie ayant entraîné une baisse du stock mondiale de blé et la deuxième principale cause est la guerre entre la Russie et l’Ukraine, déclenchée en février 2022 », a poursuivi M. Ouédraogo qui a souligné que ces deux pays respectivement sont troisième et cinquième producteur et exportateur de blé.
Par Bernard BOUGOUM
