Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) au Burkina Faso, a ouvert ce dimanche 22 septembre 2019, à la Maison du Peuple à Ouagadougou, un congrès extraordinaire, en vue de relire ses textes. Le président du CDP, Eddie Komboïgo a invité ses camarades congressistes à adopter des «décisions fortes dans le seul intérêt» du parti fondé par l’ex-chef de l’Etat, Blaise Compaoré, renversé fin octobre 2014. Réagissant sur la bataille judiciaire qui l’oppose, lui et son bureau, à certains militants, recommandationsindiqué qu’ils doivent «courageusement siffler la fin de la récréation» car les frondeurs «veulent l’explosion» du parti qui affûte ses armes pour «réconquérir» le pouvoir en 2020.
«Un groupe de camarades foulant au pied les principes élémentaires du fonctionnement du parti a décidé depuis quelques temps de traîner le même parti, notre parti le CDP devant la justice. Ceci après maintes actions de désinformations dans les médias et les réseaux sociaux. Refusant tout dialogue ils ont multiplié des sorties médiatiques dans le but de ternir notre image et celle du parti et de porter atteinte à la cohésion de notre parti», a relaté Eddie Komboïgo qui s’est dit convaincu que «ce qu’ils veulent en réalité, c’est la liquidation pure et simple du parti, faute de n’avoir pas été élus l’année dernière à la présidence du parti».
Pour le premier responsable du deuxième parti leader de l’opposition burkinabè, «sans discipline, un parti politique devient une foire». C’est pourquoi, face à la bataille politico-judiciaire qui l’oppose de façon ouverte au groupe Mahamadi Kouanda, cacique du parti, souhaitant la «suspension» de tous les organes et instances de l’ex-parti majoritaire, le président du CDP a signifié qu’ils ont « fait preuve de patience, de tolérance et d’ouverture ». « Nous devons prendre des décisions courageuses pour redonner de l’espoir à l’ensemble de ces populations qui pensent que l’avenir du Burkina Faso est dans les mains du CDP », a dit M. Komboigo. Ce congrès extraordinaire est un «jour historique», a-t-il ajouté avant d’inviter les congressistes «à suivre (ses) recommandations».
Pour justifier sa position, le président Komboïgo, a fait savoir qu’on ne peut pas «avoir un pied dedans et un pied dehors. Soit les deux pieds sont dedans où les deux pieds sont dehors. Un pied dedans, un pied dehors, c’est dehors», a-t-il été clair, rassurant les congressistes que «le CDP, fort et uni, fidèle à son fondateur Blaise Compaoré, et conquérant, sera un et indivisible». Pour mettre un terme aux agissements des frondeurs, «le secrétariat permanent s’est réuni pour proposer des sanctions qui ont été soumis pour amendements au congrès qui est souverain», a informé M. Komboïgo, soulignant que le CDP «jouit d’une crédibilité et très nombreux sont les militants qui lui sont restés fidèles contrairement à ce que certains pensent».
C’est dans cette optique que les congressistes ont «lancé un appel solennel pour le retour dans les conditions dignes et honorables du président Blaise Compaoré», exilé depuis fin octobre 2014 à Abidjan.
Ce congrès se tient sous le thème : «Relecture des textes fondamentaux du parti».
Par Bernard BOUGOUM