Se dirige-t-on vers une suppression des recrutements sur mesures nouvelles au Burkina Faso? Interrogés sur le sujet, le jeudi 26 octobre 2023, en conférence de presse, le Secrétaire général du ministère en charge de la Fonction publique, Hamidou Sawadogo et le directeur de cabinet du ministre de ce département, Mohamed Savadogo, l’ont affirmé à demi-mot, expliquant qu’il «n’y avait pas de transparence» dans ces recrutements, qui, du reste, «ne donnaient pas la possibilité à tous les Burkinabè d’y prendre part», selon eux.
Les recrutements sur mesures nouvelles sont suspendus depuis avril 2022 par le Gouvernement de Transition. Plus d’un an après cette suspension, les présidents des associations nationales des écoles professionnelles en agriculture, élevage, santé animale et humaine ont demandé, en juillet 2023, la levée de la suspension au ministre en charge de la Fonction publique, Bassolma Bazié qui leur avait réitéré que la mesure de suspension était toujours en vigueur.
Des audits pour acter la suppression ?
En rappel, juste après la suspension de ces recrutements, le ministre Bassolma Bazié avait instruit son inspection technique de service de procéder à un audit sur les différentes composantes desdits recrutements que sont les mesures nouvelles ordinaires et les mesures nouvelles spéciales. Cet audit, à en croire le ministère en charge de la Fonction publique, visait un double objectif. D’une part, permettre au ministère d’assurer le recrutement des agents de l’Etat, et d’autre part, assurer ces recrutements en toute transparence et dans l’égalité des chances des ressources humaines de l’Etat.
Les travaux des audits ont touché 11 ministères et une institution qui regorgent de gros effectifs, a indiqué le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale. Ces audits «étaient très importants», a affirmé le directeur de cabinet du ministre, Mohamed Savadogo, ajoutant qu’il fallait «faire un travail de fourmis» pour voir comment ces recrutements ont été faits depuis lors jusqu’à aujourd’hui.
«Quand on regarde à l’intérieur, on voit qu’il y a certaines pratiques qui n’étaient pas vraiment bonnes. Ce qui nous conforte dans la suspension de recrutement», a poursuivi M. Savadogo.
Les travaux, selon lui, sont «très avancés» et un rapport provisoire a été établi et soumis aux amendements des équipes techniques. Les conclusions de ces travaux «ont été que tout recrutement de l’Administration publique doit être ouvert et connu par tout le monde», a soutenu le secrétaire général du ministère Hamidou Sawadogo, confiant que le rapport définitif de l’audit sur les recrutements sur mesures nouvelles ne saurait tarder.
Par Siaka CISSE