Le procès de l’attaque du dépôt d’armes de Yimdi, à la sortie Ouest de Ouagadougou le 22 janvier 2016, dont le présumé principal meneur est le sergent-chef Aly Sanou, a été ouvert mardi 28 mars 2017, vers 8h00 (GMT) en présence du chef d’état-major général des armées Oumarou Sadou.
Ce procès a été ouvert avec la vérification de la présence des accusés et leurs conseils.
Sur 23 accusés, un est cité comme absent. Il s’agit du soldat de première classe Albert Gounabou qui serait en fuite.
Après la vérification de la présence des accusés et leurs conseils et le tirage des noms des juges accesseurs, dont trois titulaires et trois suppléants, le tribunal a annoncé la réception de deux requêtes de certains conseils des accusés.
En effet, Me Michel Traoré et Me Dieudonné Willi, avaient soulevé une exception de nullité de procédure par rapport au soldat de deuxième classe Seydou Soulama de l’ex-Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) et par rapport à l’opportunité des poursuites qu’ils considèrent être exclusivement réservée au ministre de la défense et non à un juge d’instruction.
Pour Me Willi, le soldat de deuxième classe Seydou Soulama « a été poursuivi sans ordre de poursuite », notant une « violation grave de la loi » et a souhaité que le tribunal prononce « la nullité de la procédure de poursuite » contre son client.
L’avocat s’est appuyé sur les articles 71, 72, 73, 74 relatifs à l’ordre de poursuite du code de justice militaire pour poser sa requête.
Pour le parquet ce moyen de la défense n’est pas fondé.
Le tribunal, après une suspension de près d’une heure, se fondant « sur l’article 578 du code de procédure pénale » a rejeté la demande de sursis de Me Traoré et « se déclare incompétent » pour ce qui concerne la requête sur l’arrêt de renvoi de la procédure évoquée.
Au cours de cette première journée, un seul accusé a été interrogé. Il s’agit du sergent Abdoul Nafion Nébié qui a comme avocat Me Olivier Yelkouni.
Le sergent Nébié affirme avoir quitté le camp Naaba Koom (le 29 septembre 2015) pour Léo (Est burkinabè) parce que « des obus tombaient sur le camp ». Et il dit avoir rejoint la frontière du Ghana pour destination finale, la Côte d’Ivoire avec le sergent-chef Aly Sanou et d’autres camarades.
Il a reconnu les faits de désertion qui lui sont reprochés mais dit qu’il ne « pense pas que cela soit en temps de paix ».
Quant aux autres faits qui lui sont reprochés, notamment, « le complot militaire et détention illégale d’armes », le sergent Nébié affirme qu’il ne les reconnait pas.
L’audience a été suspendue vers 18H00 pour être reprise demain mercredi à 8H00 (GMT).
De décembre 2016 au 18 janvier 2017, le tribunal militaire, avait procédé au jugement de plus d’une vingtaine de militaires de l’ex-RSP, accusés d’avoir planifié une attaque contre la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), pour libérer des détenus du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015.
Le présent procès est le deuxième affaire que juge le tribunal militaire burkinabè, après le coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, de l’ex-RSP, qui a soldé par la mort d’une quinzaine de personnes.
Daouda ZONGO