L’ambassadeur du Burkina Faso à Bruxelles a rencontré, samedi 20 octobre 2018, la communauté burkinabè vivant en Grande Bretagne, l’un des cinq pays que couvre sa juridiction basée à Bruxelles.
En marge de la présentation de ses lettres de créance à Sa Majesté la Reine Elisabeth II qui s’est déroulée, jeudi 18 octobre, à Buckingham Palace, l’ambassadeur du Burkina Faso auprès du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande avec résidence à Bruxelles, SEMme Jacqueline Marie Zaba/Nikiéma a rencontré les Burkinabè vivant dans ce pays.
Pour cette première entrevue avec ses compatriotes, le représentant personnel du chef de l’Etat en Grande Bretagne a bien entendu saluer leur grande mobilisation, preuve de leur attachement à leur patrie d’origine quoique certains d’entre eux ont acquis la nationalité britannique.
Comme de coutume, l’ambassadeur leur a porté les informations sur la situation socioéconomique et politique du pays et surtout son actualité marquée par une insécurité jamais égalée dans l’histoire du Burkina Faso. En effet, notre pays, a déploré, SEMme Zaba vit une situation d’attaques terroristes régulières qui endeuillent de nombreuses familles.
«Vous suivez sans nul doute l’actualité de notre pays qui est aujourd’hui victime d’attaques terroristes régulières sur presque l’ensemble du territoire et qui font de nombreuses victimes parmi les forces de défense et de sécurité, les civils, les autorités locales et déconcentrées, des élus, saccagent ou détruisent des infrastructures scolaires, sanitaires, administratives (mairies, préfectures, postes de police, de gendarmerie, des eaux et forêts, etc.)», a égrené l’ambassadeur devant un peu plus d’une centaine de personnes, aux visages dépités par ces tristes nouvelles qui leur viennent du pays.
«Cette guerre injuste, a-t-elle martelé, nous devons la gagner ensemble et nous allons la gagner ensemble où que nous nous trouvons, à la seule condition, que nous soyons unis, solidaires, débout, comme un seul homme pour notre Patrie nommée le Burkina Faso. Nos aïeux n’ont pas flétri et il ne nous appartient pas de plier l’échine. C’est pourquoi, je vous exhorte, chers frères et sœurs, Burkinabè vivant au Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, femmes, enfants, vieux, jeunes, quelles que soient vos conditions sociales, sans distinction de convictions idéologiques, philosophiques, politiques ou religieuses, de faire preuve du plus grand amour qu’un homme peut avoir, l’AMOUR pour sa patrie, en restant solidaire et uni derrière les autorités de notre pays, derrière notre armée, notre police, notre gendarmerie, nos eaux et forêts, nos douaniers, nos populations d’ouest, du nord, de l’est, du sud et du centre pour vaincre à jamais ces fauteurs de trouble».
«Le Burkina Faso est à un tournant où il a besoin de l’apport et du soutien de tous ses fils et de toutes ses filles», a insisté l’ambassadeur, dans un discours engagé qui a semblé raviver l’élan patriotique de ses compatriotes qui l’ont longuement applaudi.
Quant à la situation socioéconomique du pays, l’ambassadeur a rappelé que le président Roch Marc Christian Kaboré a mis en place, dès son élection, sa politique nationale de développement à travers le Programme national de développement économique et social (PNDES) qui vise à transformer structurellement la société et l’économie burkinabè et à réduire de façon significative la pauvreté.
Concernant les Burkinabè de l’extérieur, l’ambassadeur a indiqué que le chef de l’Etat depuis sa prise de fonction, «a fait de la question de la diaspora burkinabè, un sujet essentiel au cœur de son action».
«La diaspora est devenue une composante essentielle dans la politique du gouvernement dont l’action permettra de booster le développement social et économique du pays», a indiqué l’ambassadeur.
«Un ministère entièrement dédié aux Burkinabè de l’extérieur a ainsi été créé pour appliquer cette vision du Chef de l’Etat. Et, dès le mois de mai 2018, quelques semaines je dirai après la création du ministère, des instructions fermes ont été données à toutes les ambassades et consulats généraux du Burkina Faso à travers le monde, de tenir des élections pour élire les délégués au Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Extérieur (CSBE) afin que nos compatriotes vivant hors du pays puissent avoir des porte-paroles officielles auprès des différentes administrations burkinabè et du gouvernement central. Cette décision, comme vous le constatez traduit la réelle volonté du gouvernement actuel de prendre en compte toutes les composantes dans l’œuvre commune de construction de notre Nation», a indiqué SEMme Zaba.
Concernant particulièrement les Burkinabè du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord qu’elle rencontrait donc pour la première fois –elle avait réuni les membres du bureau en août dernier, lors de sa venue à Londres pour la remise des copies figurées de ses lettres de créance- ; l’ambassadeur Zaba les a exhorter à l’union et à la solidarité et surtout à apporter leur soutien au bureau de leur association dénommée «Burkina Faso Community in the United Kingdom (BFCUK)».
«Nous ne pouvons pas être unis derrière la Patrie, si nous-mêmes vivant dans les différents Etats du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord sommes divisés. L’union dont je vous parle commence ici d’abord en Grande-Bretagne et, entre vous d’abord.
Tant que vous n’êtes pas unis, solidaires, tant que vous ne regarderez pas dans la même direction, il va vous être difficile et il va nous être difficile de résoudre les problèmes quotidiens que chacun et chacune de vous vit dans ce pays d’accueil», a-t-il relevé.
«C’est pourquoi, je vous exhorte (…) à être une communauté soudée, unie, solidaire, fraternelle, patriotique, incarnant les plus hautes valeurs de notre cher pays que sont la tolérance entre nous, le pardon, la culture du vivre ensemble, la reconnaissance des autorités, le respect des aînés et par-dessus tout l’intégrité qui fonde même l’essence du Burkinabè que nous sommes», a indiqué SEMme l’ambassadeur.
Elle a rendu un hommage mérité aux pères et mères fondateurs de BFCUK, à tous les bureaux qui se sont succédé et qui l’ont permis de se bonifier et de se maintenir jusqu’aujourd’hui.
«Au bureau actuel, j’adresse mes vives et sincères félicitations et encouragements pour le travail formidable qu’il abat malgré certaines difficultés et incompréhensions», a-t-elle souligné.
2000 burkinabè en Grande Bretagne
Selon le délégué à l’information de BFCUK, Ali Barro, représentant le président de BFCUK parti au Burkina Faso au moment de la visite de l’ambassade à Londres, la communauté burkinabè vivant au Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande est estimée à environ 2000 personnes. La majeure partie de ces expats burkinabè réside dans la région de Londres et évoluent dans plusieurs secteurs d’activités dont l’administration publique notamment la santé, l’éducation, l’enseignement et la recherche scientifique, la sécurité. Certains évoluent dans le nettoyage, le transport, d’autres dans l’hôtellerie et le tourisme, la restauration, les services commerciaux et autres professions libérales et bien entendu, la communauté compte de nombreux étudiants.
L’un des doyens des Burkinabè de Grande-Bretagne M. Souleymane Kouanda y vit depuis plus de 30 ans et est un des pères fondateurs de BFCUK.
Reconnu depuis le 12 mars 2007 par les autorités britanniques comme une charity (une association de bienfaisance ou d’utilité publique), BFCUK, a dit M. Barro, vise à renforcer la solidarité entre les burkinabè de Grande Bretagne et «traduire ce même élan vers notre mère patrie, le Burkina Faso».
Pour ces compatriotes vivant en Grande Bretagne outre les difficultés de régulariser la situation de certains d’entre eux dans leur pays d’accueil, leurs problèmes sont aussi liés aux péripéties pour obtenir des documents officiels via l’ambassade qui est basée à Bruxelles et donc assez éloignée.
Cette situation a été surtout aggravée avec le départ du consul honoraire du Burkina Faso qui a pris sa retraite en mars dernier.
A toutes ces préoccupations, SEMme l’Ambassadeur a indiqué que des réflexions sont en cours pour davantage rapprocher l’Etat de ces concitoyens. Mais dans l’immédiat, elle a indiqué que des discussions sont en cours pour la désignation d’un nouveau consul honoraire.
Quant aux conditions d’établissement du nouveau passeport biométrique qui nécessite des relevés d’empreintes, l’ambassadeur Zaba a indiqué que ses services pourraient être dépêchés à Londres, sur place, pour recueillir en 24heures les empreintes digitales de tous ceux qui souhaitent établir leurs passeports ou procéder à des renouvellements.
D’ailleurs à cette occasion, le premier responsable du service consulaire, M. Ousmane Ba a pu établir séance tenante quelques cartes consulaires pour ceux qui le souhaitaient.
La rencontre de l’ambassadeur avec la communauté burkinabè a été aussi l’occasion pour le nouveau délégué élu au Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE), M. Gaëtan Ouédraogo dont la juridiction couvre les Pays-Bas, l’Irlande et le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord de faire le compte-rendu du Forum de la diaspora qui s’est tenu du 11 au 13 juillet à Ouagadougou.
- Ouédraogo qui réside à Amsterdam aux Pays-Bas a également profité pour présenter le programme avec lequel il a été élu dans le but de recueillir les amendements et :les contributions des Burkinabè vivant au Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord.
C’est au son de la musique et de mets succulents du Faso que l’ambassadeur et ses frères et sœurs de Grande Bretagne se sont quittés en se promettant de mieux se concerter et de s’impliquer davantage chacun selon ses possibilités et sa position pour porter haut le drapeau du Burkina Faso.
Romaric Ollo HIEN
Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles
Mission auprès de l’Union européenne
Légendes :
- L’ambassadeur Jacqueline Marie Zaba/Nikiéma (centre), Ali Barro (à droite), le secrétaire à l’information de l’association des Burkinabè de Grande Bretagne (BFCUK) représentant le président et le délégué CSBE pour les Pays-Bas, l’Irlande et le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, M. Gaëtan Ouédraogo (gauche).
- Ali Barro (à droite), le secrétaire à l’information de l’association des Burkinabè de Grande Bretagne (BFCUK) assurant l’intérim du président rentré au pays a exprimé les principales préoccupations des Burkinabè de cette partie de la juridiction à l’ambassadeur Zaba.
- Les Burkinabè de Grande Bretagne se sont mobilisés pour venir rencontrer leur nouvel ambassadeur.
- L’un des doyens des expats burkinabè en Grande Bretagne Souleymane Kouanda et Mme Irène Yvette Ouoba, enseignant-chercheur à la London Metropolitan University.
- Au son de la musique du pays, les burkinabè de Grande Bretagne et leur ambassadeur se sont rappelés quelques pas de danses traditionnelles.