
La Bourse du Travail d’Abidjan a été, le samedi 12 avril 2025, le point de convergence de nombreux Burkinabè, ressortissants de la région du Nord, vivant en République de Côte d’ivoire. Il s’y tenait, en effet, l’Assemblée Générale constitutive de la section de l’Association pour le développement économique et social de la Région du Nord (ADES-Nord). La rencontre, placée sous le patronage de l’ancien Premier ministre et ancien Président du Sénat, actuel ministre d’Etat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, a consacré le lancement officiel de la section et l’installation de son bureau présidé par l’opérateur économique, Kiswendsida Salif Ouédraogo, président de la Fondation GECER LEDEA.
Ils voulaient, tous, être témoins de la naissance de leur nouveau cadre de mobilisation et d’engament au profit de leur région d’origine. Ils sont venus de plusieurs localités dont celles de Man, de Duekoué, de Meagui, de Daloa, de Soubré, de San Pedro, de Yamoussoukro, de Bouaké, de Divo, de Tiassalé, d’Agboville, de Bongouanou et des 13 communes d’Abidjan. Et c’est, en toute logique que,la grande salle de la Bourse du travail, spécialement aménagée pour accueillir 1 500 participants, a refusé du monde. De nombreuses personnes ont dû se contenter des places aménagées sous des tentes installées dans la cour du local.

Pour le comité d’organisation, cette mobilisation des grands jours n’est pas une surprise. Elle est le couronnement d’une initiative d’information, d’explication du projet aux ressortissants de la région du Nord à travers les différentes localités. En effet, en prélude à l’AG, des équipes conduites par le président de la structure, ont sillonné plusieurs villes et villages, pour informer leurs frères et sœurs de leur volonté de mettre en place la section de l’ADES-Nord et solliciter leur adhésion.
L’Assemblé Générale a été marquée par plusieurs interventions, l’adoption des textes fondateurs, les statuts, et l’élection et l’installation du bureau.
Au chapitre des interventions, on retient le mot de bienvenue du président du comité d’organisation, Karim Ouédraogo, le discours du président national de l’ADES–Nord, Mahamadi Bangrin Ouédraogo, l’adresse du patron de l’événement, Jeannot Ahoussou-Kouadio à ses «oncles» et l’allocution du tout nouveau et premier président de la section Côte d’Ivoire de l’ADES-Nord, Kiswensida Salif Ouédraogo.

Après avoir félicité les ressortissants de la région pour leur forte mobilisation qui confirme leur adhésion massive à l’initiative, le président du comité d’organisation a ensuite remercié tous ceux qui ont contribué, de diverses manières, à la tenue effective de l’AG.
A sa suite, le président national de l’ADES-Nord, Mahamadi Bangrin Ouédraogo, qui a conduit une délégation forte de près d’une trentaine de membres représentant les quatre provinces de la région (Lorun, Passoré, Yatenga, Zondoma) et des ressortissants du Grand Ouest du Burkina (Haut-bassins et environs), s’est réjoui de la mise en place effective cette section. C’est, «une étape essentielle dans le renforcement de notre association. Vous représentez une communauté forte et dynamique, composée de travailleurs, d’entrepreneurs, d’étudiants et de cadres influents, qui ont réussi à s’intégrer et à prospérer en Côte d’Ivoire. Alors, devons-nous tous nous rappeler une chose fondamentale: notre région d’origine a besoin de nous. Peu importe où nous vivons aujourd’hui, nous avons un devoir envers notre terre natale. Cette section ne doit pas être un simple réseau d’entraide communautaire. Elle doit être un moteur d’action et un levier de taille, pour amplifier l’impact de nos initiatives». Foi du président national de l’ADES-Nord.
60 millions de FCFA pour commencer…
Pour le patron de la cérémonie, Jeannot Ahoussou-Kouadio, le «neveu» de la région du Nord, parce que sa mère en est originaire, précisément du village de Kiblo dans la province du Zondoma, la création de la section ADES-Nord, est une opportunité multiforme pour les ressortissants de la région du Nord et pour les deux pays, la Côte d’ivoire et le Burkina Faso. De son point de vue, «c’est une opportunité de renforcer la solidarité, la mobilisation, l’entraide et la contribution, pour le bien être des parents restés au pays.» Il a, alors, encouragé ses «oncles» à se mettre ensemble pour contribuer plus efficacement au développement des deux nations. Il n’a pas manqué d’affirmer sa disponibilité et son engagement à accompagner la section, pour la réussite de ses missions.
Après l’adoption des statuts de la section, les organes dirigeants, notamment un bureau fort de 45 membres, un collège de sages et des conseillers, ont été élus par acclamation. Sans surprise, Salif Ouédraogo a été plébiscité à la présidence de la section. Il est assisté de huit vice-présidents dont le premier est l ‘opérateur économique Ibrahim Salogo. Sitôt investi dans ses fonctions de président, le bien nommé Kiswendsida (avoir foi en Dieu), annonce les couleurs: «C’était un rêve. Le rêve de Sidi_Mahamadi Bangrin, président de l’ADES-Nord et le mien; un rêve épousé, mûri et porté dans le silence des convictions et dans la foi de ceux qui croient même quand le monde doute. Ce soir, par la grâce divine et grâce à votre engagement, ce rêve est devenu réalité. Ô Dieu, vous êtes si grand, si puissant et si miséricordieux! Ce moment est historique. L’union des filles et fils de la région du Nord du Burkina, élargie à tous les Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire prend forme. Elle prend corps. Elle prend sens. Et je vous le dis avec émotion, cette union sera puissante. Elle sera féconde. Elle sera inarrêtable». Et le président fraîchement élu, d’ajouter: «Aujourd’hui, je ne viens pas demander une fonction. Je viens porter avec vous une mission, celle de créer une section debout, engagée, enracinée, déterminée à lutter contre le recul économique de notre région. Et si vous partagez cette conviction, alors, marchons ensemble, relevons la tête ensemble. Et bâtissons, pas à pas, une région du Nord digne, prospère, et fière de ses enfants».
Pour joindre l’acte à la parole, il a procédé au lancement du premier projet de la section dénommé «Bayiri Tandagré» qui signifie, «une motte de terre pour la région natale». Il promet de mobiliser, à travers ce projet, d’importantes ressources pour soutenir le développement de la région et du Burkina Faso en générale. Déjà, il a donné rendez-vous à tous dans quelques mois, pour conduire une forte délégation de la section au pays pour la remise d’une importante contribution à l’effort de paix. Il a ouvert la voie en contribuant à hauteur de 50 millions de francs CFA. Le premier vice-président, Ibrahim Salogo a, quant à lui, ajouté à la cagnotte une contribution de 10 millions de FCFA.
C’est sur cette note d’espoir et dans une ambiance de fraternité que s’est achevée cette assemblée générale qui promet de doter la région du Nord d’un levier qui fera bouger les lignes, depuis les bords de la lagune Ebrié et les forêts ivoiriennes.
En rappel, l’ADES-Nord a été portée sur les fonts baptismaux en mars 2022, avec pour mission de mobiliser les fils et filles du Nord autour des défis du développement socio-économique et de renforcer la solidarité entre eux. Elle est une organisation apolitique et à but non lucratif. Sa raison d’être est de contribuer au bien-être des populations de la région.
Pingwendé Rahim Sawadogo-Correspondance particulière