Plus d’une soixantaine agents de l’Inspection du travail du Burkina a observé un sit-in de 48H (deux jours) devant le ministère de la Fonction publique situé sur l’avenue du Dr Kwamé N’Krumah au centre-ville de Ouagadougou pour réclamer la satisfaction de leur plate-forme revendicative, a constaté un journaliste de Wakat Séra ce 24 juillet qui s’est entretenu avec le secrétaire général du Syndicat autonome des Contrôleurs et Inspecteurs de Travail (Synacit), Fatôgôma Sanon.
Quel est l’objet de votre rencontre ce matin ?
La rencontre de ce matin est un sit-in de 48 H en vue de la satisfaction de notre plate-forme revendicative. Les inspecteurs demandent, entre autres, la dotation de l’Inspection de travail en matériels roulants et en motos suffisantes parce que l’Inspection du travail actuellement n’a qu’un seul véhicule avec une potentialité de 80.000 entreprises dont 40.000 fonctionnent effectivement. Le point suivant concerne l’exécution entière et effective de notre arrêté conjoint qui porte sur l’article 392 du Code du travail. Nous demandons également une indemnité de conciliation. Le dernier point que nous revendiquons concerne le statut autonome que nous octroient les conventions internationales dont l’Organisation internationale du Travail (OIT). Le Synacit souhaite aussi la création des inspections de jeunes pour rapprocher l’Inspection du travail des usagers. Une seule inspection avec un seul véhicule ne peut pas accomplir cette mission notamment à Ouagadougou.
Nous avons appris qu’il y a une rencontre entre votre syndicat et votre ministère de tutelle le vendredi 28 juillet, pouvez-vous nous en dire davantage ?
La rencontre qui doit avoir lieu ce vendredi 28 juillet a été demandée après le dépôt de notre préavis par notre ministre Clément Sawadogo qui demande à ce qu’on se retrouve pour dialoguer et échanger autour de notre plate-forme. Nous irons à cette rencontre avec nos arguments et nous demanderons aussi à l’autorité de donner ses arguments sur les points autour desquels elle ne sera pas d’accord.
Que ça soit des arguments nouveaux basés sur des textes pour nous convaincre afin qu’on puisse sortir avec un acte qui engage tout le monde et qui va sceller la fin peut-être des manifestations que nous projetons.
La mobilisation ne parait-elle pas faible, ce matin ?
Nous estimons que la mobilisation est satisfaisante parce que nous ne sommes pas nombreux en réalité. Si nous voulons faire le point, nous avoisinons une soixante-dix inspecteurs et contrôleurs du travail pour la ville de Ouagadougou. En réalité c’est ce petit nombre-là qu’on n’arrive même pas à satisfaire. Vous voyez vous-mêmes, nous avons plus d’une cinquantaine de personnes. Mais comme on le dit, le syndicat demande toujours plus.
Que vous fait dire que le gouvernement vous méprise et fait du dilatoire ?
Nous avons parlé de dilatoire parce que (notre) ministre Clément Sawodogo que nous avons applaudi dans certains ministères, par ses prouesses, est allé négocier et signer des protocoles qui ont calmé les situations. Mais qu’est-ce qui l’empêche de rééditer l’exploit au sein de son ministère. Il a dit. L’arrêté a été signé il y a belle lurette (trois ans) mais pourquoi aucune exécution entière n’est constatée à la date d’aujourd’hui? A chaque fois ce sont des promesses. On signe des engagements et on n’est pas en mesure de les respecter ne serait-ce qu’une seule fois. C’est pour cela que nous disons qu’on ne peut pas croire à un seul propos du ministre. Nous voulons maintenant que, s’il veut nous convaincre, de s’engager fermement avec un protocole de délai.
Quelle sera la conduite à tenir après ce mouvement ?
Après ce sit-in il y a déjà un préavis qui est déposé et qui doit prendre effet les 2 et 3 août. A ces dates s’il n’y a rien eu, le Synacit sera en grève et le lieu de rassemblement sera la bourse du travail. Après cette période donc, si nous nous rendons compte qu’il n’y a toujours pas de volonté claire pour satisfaire notre plate-forme, nous allons durcir le ton non seulement avec les méthodes traditionnelles de luttes mais avec d’autres nouveaux moyens pour obtenir gain de cause.
Mathias BAZIE