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CAF: le Libérien Musa Bility suspendu 10 ans par la FIFA

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Musa Bility, suspendu de la CAF

La Fédération internationale de football (FIFA) a suspendu Musa Bility de toute activité liée à ce sport, ce 24 juillet 2019. Le Libérien, membre du gouvernement du foot africain (Comité exécutif de la CAF), est accusé par la FIFA d’avoir violé plusieurs règles de son code d’éthique. Cet opposant au patron de la CAF doit également s’acquitter d’une amende de 500.000 francs suisses.

Voilà une sanction qui ne va sans doute pas peiner grand-monde en haut-lieu, au sein de la Confédération africaine de football (CAF). Musa Bility, membre du gouvernement du foot africain (Comité exécutif de la CAF) et l’un des principaux opposants à son patron, vient d’être suspendu de toute activité liée au ballon rond pour les dix prochaines années. Il devra également s’acquitter d’une amende de 500.000 francs suisses (455.000 euros environ).

Ainsi en a décidé le Comité d’éthique de la Fédération internationale de football (FIFA), ce 24 juillet. Cinq jours après la victoire de l’Algérie en finale de la CAN 2019, la FIFA a rendu les conclusions d’une longue enquête concernant l’ex-président de la fédération libérienne (LFA). Ce sont d’ailleurs ses activités passées à la tête de la LFA (2010-2018) qui ont été essentiellement passées au crible.

De l’argent destiné à lutter contre Ebola détourné ?

L’instance faîtière du football mondial estime en effet que Musa Bility s’est rendu « coupable d’avoir détourné des fonds de la FIFA, d’avoir tiré des bénéfices, et s’est retrouvé dans une situation de conflits d’intérêts, et ce en violation ave le Code d’éthique de la FIFA ».

Dans un communiqué, la Fédération internationale de football souligne que ses investigations ont débuté en mai 2018. Tout serait parti d’une enquête sur la LFA, dont une partie concernait l’utilisation des fonds alloués par la FIFA à la lutte contre le virus Ebola.

La campagne « XI contre Ebola », qui a vu des stars du foot promouvoir les mesures de sensibilisation à Ebola, a été lancée en novembre 2014, au plus fort d’une pandémie qui a tué plus de 11.000 personnes au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.

Les juges de la FIFA ont déclaré Bility coupable d’avoir utilisé à mauvais escient d’autres ressources envoyées à la LFA et d’avoir également détourné des fonds vers des entreprises contrôlées par lui ou sa famille.

« J’ai […] demandé à mon équipe juridique de se plonger dans ce dossier, rapidement, avec pour objectif de contester la décision du Comité d’éthiques à travers tous les canaux possibles », a réagi l’intéressé dans un communiqué.

Habitué aux polémiques

Ce n’est pas la première fois que Musa Bility se retrouve au cœur d’une polémique. C’est lui qui, en 2012, avait déposé un recours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour s’opposer à une réforme favorisant la réélection d’Issa Hayatou à la présidence de la CAF. C’est lui, encore, qui s’est fait un devoir de s’opposer au Malgache Ahmad après l’avoir pourtant aidé à détrôner le même Hayatou.

Le Libérien se présentait comme le chevalier blanc au sein de la CAF. Mais il ressemblait de plus en plus au mouton noir au sein d’un Comité exécutif appréciant peu ses attaques et ses accusations publiques.

A la FIFA aussi, Musa Bility traînait une réputation sulfureuse. Il s’était présenté à la succession de Sepp Blatter. Mais sa candidature avait été retoquée pour des questions d’éthique (déjà) et Gianni Infantino avait été élu.

Récemment, Musa Bility a déposé un recours auprès du TAS pour faire annuler la nomination de la Sénégalaise Fatma Samoura, cheffe de l’administration de la FIFA, en tant que « déléguée générale pour l’Afrique ». « Beaucoup (dont moi) sont perplexes par la concordance de ces deux événements », a ironisé Musa Bility dans son communiqué, au sujet de sa sanction. Il accuse : « Nous sommes tous déconcertés par le mécanisme du Comité d’éthique et son usage en tant qu’arme. » Le Libérien ne compte pas en rester là.

Source : RFI