Enlevés le lundi 5 novembre dernier à l’aube, dans l’enceinte de leur établissement presbytérien de Bamenda avec trois encadrants, les 78 collégiens auraient été libérés ce mercredi matin 7 novembre 2018, a annoncé le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.
Les autorités camerounaises ont fait cette annonce le lendemain de l’investiture du président Paul Biya, réélu pour la septième fois pour un autre mandant de sept ans. Cependant, on ignore encore si les trois encadrants sont libres eux aussi, quand on sait que le rapt n’avait pas été revendiqué même si le gouvernement avait pointé du doigt les séparatistes anglophones de la région.
Les circonstances de la libération de ces enfants sont encore assez floues. Mais selon le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, joint par RFI, les ravisseurs, qui, eux aussi, ne sont pas formellement identifiés ont été contraints de les abandonner à une centaine de kilomètres de Bamenda dans une église, dans la ville de Bafut, explique l’organe mondial.
Ils étaient, explique le ministre, dans l’impossibilité de poursuivre leur fuite après un arrêté du gouverneur de la région du nord-ouest interdisant toute circulation entre les différents départements de la région, depuis l’annonce du kidnapping il y a deux jours.
D’après le colonel Didier Badjeck, porte-parole du ministère de la Défense, qui s’est aussi exprimé sur la radio française, c’est aussi le fruit du travail de traque des forces de défense et de sécurité qui avaient bouclé la zone de Bamenda.
Selon RFI qui cite certaines sources gouvernementales, les ravisseurs se seraient ainsi retrouvés coincés. Ils n’auraient eu d’autre choix que de foncer dans la nature laissant sur place leurs bien encombrants otages.
Désormais, les enfants seraient entre les mains des forces de défense, notamment de la gendarmerie, et seraient en train d’être conduits à Bamenda. Sur le total de 78 enfants enlevés au départ, il manquerait cependant à l’appel deux de leurs encadrants: un enseignant et le principal du collège où ils avaient été enlevés ainsi que deux enfants, dont les parents travaillent dans l’administration de l’école.
D’après le colonel Badjeck, ce rapt aurait été revendiqué par Eric Tataw, un activiste ambazonien en exil, c’est-à-dire un séparatiste anglophone. Mercredi dernier, onze élèves de la même école avaient déjà été enlevés puis libérés. Dans une vidéo, consultée par l’Agence France Presse (AFP), ces enfants affirmaient avoir été enlevés par les « Amba boys ».
Dans son discours de prestation de serment pour un septième mandat, mardi matin, le chef de l’Etat Paul Biya a appelé les militants ambazoniens à déposer les armes après bientôt deux ans d’une crise qui s’aggrave. Il a aussi promis d’accélérer la décentralisation du Cameroun.
Par Mathias BAZIE