Des soldats ont tué début juin neuf civils, dont un bébé, dans la partie anglophone du Cameroun confronté depuis cinq ans à une sanglante guerre entre militaires et rebelles séparatistes anglophones. Le ministère camerounais en charge de la Défense qui reconnaît une « réaction disproportionnée » de ces militaires, a indiqué qu’ils sont « aux arrêts ».
Quatre soldats ont tué, le 1er juin 2022, neuf civils dans l’Ouest du Cameroun. Il s’agit de quatre femmes, quatre hommes et une fillette de 18 mois.
Selon un communiqué du ministère en charge de la Défense, les quatre soldats recherchaient un des leurs porté disparu, quand ils ont fait face le 1er juin à « un groupe de villageois survoltés », à Missong, un hameau de la région du Nord-Ouest du Cameroun.
Le ministère dénonce une ‘‘réaction inappropriée, inadaptée’’ à la circonstance et manifestement ‘‘disproportionnée » de la part de ces soldats et assure que ces derniers, qui ont également « légèrement blessé » une fillette de 12 mois, sont « aux arrêts ».
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone du Cameroun, sont le théâtre d’une guerre entre des groupes armés séparatistes et des forces de sécurités massivement déployées. Le conflit a fait plus de 6 000 morts depuis fin 2016 et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon l’ONG International Crisis Group (ICG).
Par Wakat Séra