L’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) a fixé un objectif de 595 000 tonnes de coton graine conventionnel et 3 250 tonnes de coton biologique, à l’issue de son Assemblée générale du 23 mai 2024, pour la campagne cotonnière 2024-2025, selon ses premiers responsables qui étaient face à la presse le vendredi 24 mai 2024.
Les acteurs de la filière coton, malgré les difficultés qu’ils rencontrent, se battent pour le rayonnement du secteur et «gardent une foi inébranlable sur un retour triomphal du coton burkinabè sur l’échiquier mondial». Pour un meilleur développement de la filière, l’AICB appelle l’ensemble des Burkinabè, à faire bloc autour de ce que d’aucun appellent «l’or blanc du Burkina».
«En tant que président de cette association, je suis témoin des efforts inimaginables, incessants et de la résilience des producteurs de coton et c’est grâce à leur travail acharné que notre secteur continue de prospérer malgré les fluctuations du marché mondial et l’instabilité sécuritaire», a affirmé le président de l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina, Nikiébo N’Kambi.
Pour la campagne cotonnière 2024-2025, la faitière des acteurs de la filière coton, a fixé comme objectif de production 595 000 tonnes de coton graine conventionnel et à 3 250 tonnes de coton biologique. «Au regard de la difficile maitrise des caprices climatiques et pluviométriques et de la persistance de l’insécurité dans certaines zones de production cotonnière, les objectifs de production de la campagne 2024-2025 ont été fixés avec plus de prudence et de réalisme», ont fait savoir les membres de l’AICB dans leur déclaration liminaire lue par le secrétaire général Ousséni Traoré. Il a souligné que pour l’atteinte de ces objectifs, des mesures et actions d’accompagnement seront initiées, avec une place de choix à la fertilisation et à la protection phytosanitaire.
«Un accent particulier sera mis sur la production et l’utilisation de la fumure organique. En plus des sessions de formation des agents de terrain et des producteurs, les campagnes d’information et de sensibilisation par médias interposés, seront maintenues et améliorées», a laissé entendre M. Traoré.
Mais cette campagne cotonnière 2024-2025 s’annonce dans un contexte qui reste dominé par la cherté des intrants agricoles sur le marché international et par la crise sécuritaire qui plombent les nombreux efforts. «Conscient de cette réalité, l’AICB, accompagnée des autres acteurs de la filière cotonnière burkinabè, s’engage à ne jamais baisser les bras, car il y va non seulement de la réussite du combat pour le développement de la culture du coton, mais aussi de la survie d’un secteur d’activité stratégique pour l’économie du Burkina Faso», ont déclaré les membres de l’AICB.
L’Association interprofessionnelle du coton du Burkina a aussi, au cours de son Assemblée générale du 23 mai 2024, procédé à la fixation des nouveaux prix de cession des intrants agricoles et du prix d’achat du kilogramme de coton graine.
Pour la campagne cotonnière 2024-2025, donc, le prix de la semence coton conventionnel vêtue de 30 kg le sac est fixé à 753 FCFA au comptant et 806 F CFA pour le paiement à crédit; celle de 40 Kg est fixé à 1 009 F CFA, prix au comptant et 1 080 FCFA pour ce qui est du crédit; la semence coton conventionnel vêtue de 45 kg est à 1 130 F CFA le prix au comptant et 1 209 F CFA pour ce qui est du crédit. Quant à la semence coton conventionnel délintée de 15 kg, elle est fixée à 3 044 F CFA le prix au comptant et 3 257 F CFA le prix à crédit.
Pour ce qui est de l’engrais composé NPKSB, le sac de 50 kg sera vendu au comptant à 23 364 FCFA et 25 000 F CFA le prix à crédit et l’engrais azoté Urée 46% N, le sac de 50 kg est fixé à 25 234 F CFA au comptant et 27 000 F CFA le prix à crédit. En ce qui concerne l’insecticide, le traitement à l’hectare est fixé à 5 607 F CFA au comptant et 6 000 F CFA le prix à crédit.
On note une baisse des prix de cession à crédit des engrais comparativement à la campagne écoulée. Pour le NPKSB c’est une baisse de 11% et pour l’Urée 16%. Quant aux prix de cession à crédit des semences et des insecticides, ils sont maintenus aux mêmes niveaux.
Selon le secrétaire général de l’AICB, Ousseni Traoré, «ces niveaux de prix ont été obtenus grâce au soutien de l’Etat burkinabè qui a apporté un montant de 10,979 milliards de F CFA auquel s’ajoute une contribution de l’AICB à hauteur de 1,456 milliard de F CFA, soit un montant total de 12,435 milliards F CFA».
Egalement, après examen de la tendance des cours du marché mondial du coton et en application du règlement technique du Fonds de Lissage, l’Assemblée générale de l’AICB, a fixé, pour la campagne 2024-2025, le prix du coton graine premier choix à 325 F CFA le kg et le coton graine deuxième choix à 300 F CFA. Selon les responsables de l’AICIB, ces prix, qui n’ont pas subi de changement par rapport à la campagne écoulée, seront encore le meilleur prix de la sous-région.
La campagne précédente 2023-2024, l’objectif de départ de production était fixé à 616 300 tonnes de coton graine, mais, selon l’AICB, à l’échelle nationale, la production attendue pourrait atteindre 386 794 tonnes de coton graine à la fin de la campagne d’égrainage, soit une baisse de 4%.
Les membres de l’AICB ont souligné que cette campagne 2023-2024 a été confronté à des difficultés telles que l’insécurité, l’irrégularité des pluies, l’insuffisance de la fertilisation minérale suite à l’augmentation des prix de cession des intrants agricoles, en particulier l’engrais et la pression parasitaire faible à modérée. Selon Nikiébo N’Kambi et ses camarades de l’AICB, c’est un ensemble de difficultés qui a entrainé une baisse des surfaces cultivables. «Sur l’ensemble des trois zones cotonnières et comparativement à la dernière campagne, les superficies semées ont enregistré une baisse de l’ordre de 25%. Le recul au niveau de SOCOMA (Société Cotonnière du Gourma) est très considérable et atteint 89%», ont-ils déclaré.
Après déduction des crédits intrants agricoles, les revenus coton versés directement aux producteurs de coton par les sociétés cotonnières au titre de la campagne 2023-2024, sont à plus de 32 milliards de F CFA, selon l’AICB.
Par Daouda ZONGO