Vendredi au Niger est jour de prière, et ces moments de communion avec le Très Haut ne sont point négociables. De la mosquée où ils ont accompli ce rituel sacré, ce 11 décembre, les populations des communes 3 et 5 avaient un autre rendez-vous pour lequel elles n’ont pas marchandé leur disponibilité, pour témoigner un soutien massif à, Mohamed Bazoum, président et candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya).
«Coup KO»! Le message est clair, mais Soulé, qui bousculait tout sur son passage, pour être aux premières loges du meeting de la commune 5, a tenu à le préciser: «Cela signifie que Mohamed Bazoum va gagner dès le premier tour, parce que c’est le vœu des Nigériens». Plus qu’un simple slogan, le «coup KO», les militants et sympathisants du PNDS-Tarayya, y croient dur comme fer. Selon eux, Mohamed Bazoum est un «rassembleur», un «travailleur», un «homme attaché aux valeurs humaines». Quelqu’un qui «tient à sa parole», ajoute Moustapha, foulard rose au coup et macaron à l’effigie de son champion sur la poitrine. Mohamed Bazoum, c’est aussi «un lion», comme l’a affirmé un artiste dans un slam fort applaudi. «Au PNDS, il n’y a que des lions comme Mahamadou Issoufou (le président du Niger, NDLR», est convaincu le slameur.
«Mais, Mohamed Bazoum, c’est «le papa que nous avons, depuis que celui qui nous a donné vie et que nous avons tant aimé, a été arraché à notre affection», a témoigné, la voix grelottante d’émotion, la fille de Hama Issa Siddo, ancien responsable de premier plan de l’organisation de la jeunesse du PNDS-Tarayya. Et c’est cette jeunesse, et tous les Nigériens, que la fille du regretté militant du parti, a appelé de toute son énergie, à porter au pouvoir, Mohamed Bazoum, «dès le premier tour de la présidentielle du 27 décembre prochain. «Saï Bazoum», c’est-à-dire, «c’est Bazoum que nous voulons», lui a répondu en chœur et de toute ses forces, une assistance chauffée à blanc, qui n’attend qu’une chose: «le coup KO», espéré par Soulé et tous les partisans de Mohamed Bazoum.
«Ce sera vous et moi»
Avant de se transformer en tribun hors-pair dans la soirée de ce vendredi, l’ancien syndicaliste Mohamed Bazoum, a sorti, dans la matinée, non pas le cahier de doléances qu’il avait l’habitude de remettre, à l’époque, aux autorités, chaque 1er Mai, mais son programme de campagne qu’il a présenté aux représentants des syndicats et centrales syndicales qui avaient à leurs côtés des acteurs de la société civile. «Ce sera vous et moi», a annoncé, de go, Mohamed Bazoum, à ceux qui ont pour mission légitime, la défense des intérêts matériels et moraux de leurs militants et ceux qui jouent le rôle essentiel de veille dans tout Etat de droit qui se respecte. «Vous serez responsabilisés et très sollicités» a dit le président du PNDS-Tarayya, à un auditoire qui n’a pas manqué d’apprécier, à sa valeur, le sens d’écoute et surtout la bonne connaissance du quotidien, souvent de précarité, des travailleurs et grâce à qui nombre de leurs soucis ont été aplanis.
Amélioration de l’indice de base, institution des régimes indemnitaires et des régimes de primes, etc. De concert avec le président Mahamadou Issoufou, le fait est notoire que Mohamed Bazoum a bien défendu la cause des travailleurs, et les syndicats qui l’ont reconnu, n’ont pas manqué de souligner qu’eux également ont observé une trêve conséquente, pour la paix sociale dans le pays. Du reste, «nous sommes arrivés au pouvoir dans un contexte de compagnonnage», a rappelé Mohamed Bazoum qui a mis en exergue les acquis engrangés ayant permis d’observer, une quiétude d’ensemble au Niger, malgré quelques grèves et mouvements, en 2016 et 2017.
Dialogue franc et permanent
Comme à son habitude, Mohamed Bazoum n’a pas fait miroiter à ses interlocuteurs, des promesses flatteuses et irréalisables. Il a tout de même sorti le remède miracle pour l’entente entre le gouvernement et les syndicats pour une paix sociale durable au Niger qui passe par l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, tout en étant «réalistes». Il faut demeurer dans un esprit de «dialogue franc et constant», a fait remarquer le président du PNDS-Tarayya, à des syndicats et acteurs de la société civile qui n’ont pas hésité à applaudir le candidat qui a choisi l’option de la vérité, pour rappeler aux uns et aux autres, que le mieux-être des Nigériens et des Nigériennes, est plus important que la conquête du pouvoir par la tromperie «à laquelle se livrent les autres», c’est-à-dire ses adversaires.
En tout cas, des questions primordiales comme celles des contractuels dans les services sociaux, notamment ceux de l’éducation et de la santé, de l’assurance maladie, du régime de pension, des recrutements conséquents pour remplacer le personnel vieillissant et donner de l’emploi à la jeunesse, des logements sociaux pour les travailleurs, sont des préoccupations de taille que Mohamed Bazoum, compte résoudre. «Si je suis élu», a précisé le président du parti en rose.
«Si vous êtes élu, et je le souhaite…»
Même s’ils n’étaient pas à la bourse du travail, mais dans une salle climatisée du Centre international de conférence Mahatma Gandhi de Niamey, les syndicats et les acteurs de la société civile n’ont pas perdu de vue que les revendications sont le meilleur moyen pour eux de rappeler aux gouvernants et aspirants à la présidence, qu’ils ont droit à de meilleurs conditions de vie et de travail. C’est ainsi qu’ils ont posé sur la table de Mohamed Bazoum, la gestion des ressources humaines, la réforme des retraites, le renforcement du dialogue social, le respect des libertés syndicales, la dépolitisation de l’administration, la régularisation des arriérés et l’augmentation des salaires, la fixation de l’âge de la retraite à 65 ans, etc. «Si vous êtes élu, et c’est mon souhait pensez à régler ces problèmes», a demandé, chacun des intervenants, dans les débats de cette rencontre, qui, à l’unanimité, a été bien appréciée par les participants.
«Si je suis président…»
N’eurent été l’insécurité et l’invitée surprise, nommée Covid-19, beaucoup de ces questions auraient trouvé des réponses ou, un début de solution, a révélé Mohamed Bazoum qui a mentionné la volonté du chef de l’Etat, Mahamadou Issoufou de le faire. Mais, en comptant sur la qualité du débat et la disponibilité des travailleurs à maintenir la paix sociale, le candidat du PNDS-Tarayya s’est dit engagé à prendre le taureau par les cornes, dans un dialogue sincère entre le gouvernement et les syndicats et la société civile, chacun dans son rôle. Bien entendu «si je suis président», a conclu celui qui est allé «à l’enseignement pour faire la politique» et voudrait bien se servir maintenant de la politique au profit de l’enseignement et de tous les secteurs d’activité.
Par Morin YAMONGBE, à Niamey