Des habitants de Pissila dans la province du Sanmatenga (Centre-Nord) se sont donné, ce jeudi 21 décembre 2017, le défi de réaliser 10 000 latrines dans leur localité, lors d’une cérémonie de sensibilisation entrant dans le cadre de la campagne Fasotoilette initiée par l’ONG IRC Burkina, la direction générale de l’assainissement (DGA) et la Fondation Kimi de Sika Kaboré, l’épouse du président du Faso.
L’assainissement est une « question de santé publique et qui touche tout le monde », a reconnu Idrissa Ouédraogo, ressortissant de Pissila qui lance le défi en invitant ses frères à s’investir en vue de « réaliser au moins 10 000 toilettes », soit 1/10 de l’objectif poursuivi à travers la campagne Fasotoilette, dont l’épouse du président Roch Kaboré en est la marraine.
A cette cérémonie de sensibilisation qui a vu une grande mobilisation de la population de Pissila, on note la présence de la marraine Sika Kaboré, du ministre de l’Eau et de l’Assainissement Niouga Ambroise Ouédraogo, de celui de l’Administration territoriale et de la Décentralisation Siméon Sawadogo, et celui de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille Laure Zongo/Hien. Etaient présentes aussi les épouses du Premier ministre burkinabè Paul Kaba et du président de l’Assemblée nationale Bala Sakandé.
Cette campagne Fasotoilette, dont le lancement au niveau national, s’est fait le 23 janvier 2017 à Ouagadougou, vise « l’accès permanent des populations à un cadre de vie sain qui se traduit par la nécessité d’arrêter la défécation à l’air libre, de construire et d’utiliser des latrines dans les foyers », selon l’explication du coordonnateur de IRC Burkina Firmin Hilaire Dongobada. Elle œuvre à sensibiliser les populations en vue de les amener à offrir des latrines à leurs proches qui n’ont pas les moyens, a poursuivi M. Dongobada.
A Pissila, le taux d’accès à l’assainissement étant « relativement faible », le maire de la commune Salif Sawadogo a invité la population « à souscrire massivement » pour se faire construire des latrines et en réaliser pour des amis ou parents. Pour lui, le chemin pour atteindre un taux d’accès à l’assainissement acceptable « est encore long » et, il faut « un changement de comportement ».
M. Sawadogo a saisi l’occasion pour remercier la Fondation Kimi et la Coopération autrichienne d’avoir doté le centre de santé de Pissila de latrines.
Selon le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, le Niouga Ambroise Ouédraogo le taux d’accès à l’assainissement dans la région du Centre-Nord est de 15,2%, appelant les populations à faire des efforts pour s’offrir des latrines.
« L’absence d’hygiène de la majeure partie de nos parents vivant au village ou dans les quartiers périphériques des villes est désastreuse, entrainant de nombreuse maladies » qui sont pourtant évitables, a indiqué la marraine de la campagne Fasotoilette Mme Kaboré, pour qui « plus de la moitié de la population burkinabè » n’ont pas accès à un ouvrage d’assainissement.
Pour la campagne Fasotoilette, l’épouse du président du Faso a appelé les populations à « se mobiliser pour faire de (leurs) communes, les meilleures mobilisations citoyennes ».
Selon des données officielle « 9 300 000 de personnes défèquent au quotidien dans la nature » au Burkina, soit « 1 400 tonnes d’excréments humains rejetés dans la nature sans précaution ni traitement, polluant les eaux et transmettant toutes sortes de maladie ».
Par Daouda ZONGO