A Libreville, on s’interroge sur comment sera la fièvre, déjà assez basse depuis le début de la CAN, au cas où les Panthères menacées d’élimination précoce quittent la compétition. La 31e CAN au Gabon se déroule dans un contexte socio-politique difficile alors que les plaies issues de la crise post-électorale sont encore quelque peu ouvertes. Du coup, les deux pôles politiques essaient d’instrumentaliser les populations. L’opposition espère une mauvaise CAN pour les Panthères et une défaillante organisation pour se donner raison dans sa critique sur les moyens investis par le gouvernement dans cette affaire.
Le gouvernement de son côté, au-delà de l’amour du président Bongo pour le football, a espéré regrouper les Gabonais le temps d’une CAN. Que nenni ! Il y a eu des appels au boycott, et si le stade a fait le plein au match d’ouverture, la deuxième sortie de la sélection nationale n’a pas eu autant de succès. Pire, une partie de spectateurs gabonais semblait être venu pour assister à la débâcle. Ils criaient « but » quand la balle arrivait devant le camp gabonais et à la fin du match, ils ont hué les joueurs. Il est vrai que la prestation n’a pas satisfait aussi, ce qui en a rajouté à la huée.
Les joueurs de cette équipe du Gabon ont donné l’impression de subir l’environnement sociopolitique qui secoue présentement leur pays le Gabon et l’appel au boycott lancé par les opposants. Mais le défenseur gabonais, André Biyogho Poko a fait savoir que tout ce qui est politique n’intéresse nullement lui et ses camarades et qu’ils sont des footballeurs qui défendent les couleurs de la nation. Peu importe sur ce qui se passe à l’extérieur, relève-t-il, puisque André Biyogho Poko et les siens ont dit faire le vide dans leur tête et donner tout ce qu’ils ont pour obtenir la victoire afin d’apporter la joie au peuple gabonais.
Mariam KANDO, envoyée spéciale à Libreville