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CAN 2017 : les Lions rugissent, la pyramide égyptienne tombe et le Burkina exulte !

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La grande joie des Lions indomptables (Ph. Pierre René Worms/RFI)

Ils l’ont fait ! Ils ont vaincu le signe égyptien ! Dans ce choc des revenants qui servait d’apothéose à la Coupe d’Afrique des Nations 2017, les Lions indomptables ont été les plus forts. Pour la cinquième fois, les Camerounais qui avaient l’air très peu conquérants en début de partie de cette finale ont fini par pousser un rugissement si fort qui leur a permis de souffler une pyramide égyptienne qui jusque-là leur était infranchissable à cette ultime étape de la compétition. Ils viennent d’accrocher une cinquième étoile à leur crinière. La détermination des jeunes Lions sont venus à bout de la témérité des seuls représentants de l’Afrique du nord dans le carré d’as. Un Cameroun du renouveau qui pour une fois a fait confiance non à des stars de la trempe de Roger Milla, Samuel Eto’o, Rigobert Song ou Joseph Antoine Bell, mais à des jeunes très déterminés, dont une quinzaine, soit la majorité, découvrent la CAN pour la première fois. Et tout le Cameroun, a explosé de joie.

Mille regrets aux absents pourrait-on dire, en pensant à la défection de bien des cadres de l’équipe nationale camerounaise qui ont préféré se mettre au service de leurs clubs en Europe. Mais à quelque chose, malheur étant bon, les poulains de Hugo Broos, lui-même contesté pour ses choix au début, avaient simplement à leur avantage, des vestiaires sains où régnait une sérénité inhabituelle, qui a chassé les sempiternelles querelles de brassard, de personnes et de primes. Les Lions ont compris que c’est sur le gazon vert et contre l’adversaire qu’il faut montrer les crocs et non entre coéquipiers. En tout cas, ils sont montés en puissance dans cette CAN Total Gabon 2017 et nul doute que s’ils maintiennent le cap, ils retrouveront leur majestueuse crinière du temps des Grégoire Mbida, Thomas Nkono, Théophile Abéga, Emmanuel Kundé. Et surtout Marc-Vivien Foé, tombé la balle aux pieds, le 26 juin 2003, à qui les Lions ont dédié ce triomphe en arborant lors de la remise de la coupe, des maillots floqués du mythique N° 17 de l’étincelant milieu défensif camerounais.

Les Lions indomptables ont pris leur revanche, mais ils ont également vengé les Etalons burkinabè. En tout cas, tout le peuple burkinabè a retenu son souffle jusqu’au coup de sifflet final. Et c’est le cœur battant la chamade que les Burkinabè ont ressorti vuvuzélas, tambours, et sifflets qui leur avaient servi à l’accueil triomphal du Onze national dans la journée, pour fêter la victoire des Lions camerounais sur les bourreaux des Etalons en demi-finale. Au Burkina, cette élimination des Etalons a été vécue comme l’une des mille et une cruautés dont seul le football semble détenir le secret. En effet, les Burkinabè avaient ce match de demi-finale en main, mais en perdront au finish la clé qui est restée dans les gants de El Hadary. Et la défaite n’a jamais été digérée dans les rues de Ouagadougou qui ont trépigné au rythme des deux coups de pattes victorieux de Nicolas Nkoulou et Vincent Aboubakar, entrés en jeu.

Les Egyptiens retourneront donc sur les bords du Nil sans un trophée qu’ils ont toisé en vain. Sans avoir démérité, puisque ne figurant pas au départ sur la short liste des favoris de cette CAN 2017. Essam El Hadary-encore ?- et autres Mohamed Salah Ghaly iront à la reconquête du trophée continental en 2019, à l’occasion de la CAN que devrait accueillir un certain…Cameroun ! En attendant, chapeau au Gabon pour l’organisation de la CAN 2017 qui aura fait vibrer l’Afrique entière sur durant plus de 20 jours.

Par Wakat Séra