Les «grands» se noient dans le Nil! Il faut le dire, la 32è Coupe d’Afrique des nations continue à respecter sa logique des premières. Première édition à 24 équipes au lieu des 16 classiques. Premier tournoi sans l’imposante silhouette de Issa Hayatou, le trentenaire président de la Confédération africaine de football (CAF). Première CAN pour le nouveau patron de la CAF, le Malgache Ahmad dont le pays, également à sa première participation franchit la phase de groupes, à la première place de sa poule, pour les 8ès de finale. Première CAN qui se déroule en juin juillet contrairement aux précédentes qui avaient lieu en début d’année et coïncidait avec la plupart des championnats européens dans lesquels évoluent de nombreux footballeurs africains. Désormais, c’est la CAN de la chute des favoris dès les 8ès de finale. Une première qui fait la preuve que le foot est fou et que le ballon n’est pas toujours rond pour les «grands». Les Lions indomptables, tenants du titre ont été dompté par les Super Eagles du Nigéria qui ont été simplement majestueux dans le ciel égyptien après leur petite sortie contre le Madagascar qui les avaient défaits (2-0), dans un troisième match sans grand enjeu pour les Nigérians qui avaient déjà composté leur ticket pour le second tour après leurs deux premiers matchs. Mais le plus intéressant était à venir pour les Malgaches dans leur irrésistible propulsion. Elimination des Léopards de la République démocratique du Congo et accession aux quarts de finale. Ce fut l’incroyable exploit réalisé par la Malgaches le 7 juillet dernier, devenant ainsi plus qu’un sérieux prétendant à qui dame coupe pourrait sourire le 19 juillet. Quant aux Lions de l’Atlas, ils ont perdu leur crinière face à des Ecureuils béninois déterminés à maintenir le cap des performances, après leurs nuls successifs du premier tour, contre le Ghana, la Guinée Bissau et le géant camerounais.
Et la roue des surprises continue de tourner. Elle a été fatale pour les Pharaons d’Egypte, hôtes de cette CAN qu’ils avaient dominé jusque-là de la tête et des épaules. Mais Mohamed Salah, la star de tout un peuple qui n’a été que l’ombre de lui-même durant cette 8è de finale, et ses camarades ont eu le malheur de se trouver face à des flamboyants Bafana Bafana dont aucun analyste ne vendait cher la peau devant l’ogre égyptien. La pyramide a été renversée ce 6 juillet par des Sud-Africains qui, dans un esprit d’équipe exemplaire et une rage de vaincre digne des guerriers zulus, ont assommé leurs adversaires par un but cruel de Thembinkosi Lorch. Le coup de poignard de la 85è minute a plongé tout un pays dans la détresse. Les Egyptiens qui croyaient dur comme fer en leurs joueurs pour accrocher une 8è étoile à la tunique nationale ont eu leur samedi noir. La fête est finie pour les Pharaons qui sont tombés sur la tête. Certes, ce scénario catastrophe portera un coup à l’affluence, déjà plus que faible dans les stades, mais ainsi en a voulu le destin d’une CAN qui continue de séduire par son lot de surprises renversantes. Les caisses de la CAF seront peu garnies, mais le charme du foot qui fait des «petits» pays des tombeurs des «grands» est encore plus fort. C’est la loi du sport et ce n’est pas un hasard si le petit poucet malgache, dès sa première participation s’est retrouvé en 8ès de finale. Encore une belle page dans le livre de l’histoire de la CAN.
En attendant le 19 juillet, le rêve est permis à tous. Et même si le Nigeria devient le favori incontestable de cette CAN, chaque équipe garde l’espoir de soulever le trophée tant convoité sur le continent. Ainsi va la CAN 2019, avec ses joies et ses peines, ses rires et ses pleurs. Pourvu que le fair-play triomphe. Et que vive la CAN!
Par Wakat Séra