Accueil A la une CAN 2021: «Nous sommes tous Camerounais maintenant!»

CAN 2021: «Nous sommes tous Camerounais maintenant!»

0
La CAN 2021 au Cameroun n'est pas que fête (Photo d'illustration)

«Nous devons être fiers de ce qui a été fait ici. Nous voulons montrer une image merveilleuse au monde entier.(…) Je serai au Cameroun le 7 janvier avec ma femme et mes enfants pour la Coupe d’Afrique des Nations qui commence le 9 janvier.» Déclaration du président de la Confédération africaine de football (CAF), Dr Patrice Motsepe qui se trouve en visite au Cameroun. Pourtant, c’est un autre son de cloche qui vient de la faîtière du football mondial, la Fifa, dont le président n’est autre que Gianni Infantino, celui-là même qui a porté l’élection, pour ne pas dire la désignation, du Sud-Africain comme patron de la CAF. Le temps de l’émancipation a-t-il sonné pour Dr Motsepe qui soutient ouvertement la tenue de la CAN au pays de Paul Biya, le président camerounais qu’il doit rencontrer ce jour, pour que le sort de la CAN soit définitivement scellé? Ou alors, se livre-t-il à un double jeu, toute chose qui entacherait sa crédibilité pour la suite de son mandat?

En tout cas, les Africains, dans leur majorité, ne désirent qu’une chose: faire la fête autour du ballon rond en terre africaine, du 9 janvier au 6 février prochain. Ils veulent surtout admirer les prouesses de leurs idoles qui font les beaux jours des championnats européens. Ces stars que leurs clubs n’entendent pas libérer, brandissant l’argument fallacieux du Covid-19.

Les Africains de la League 1, notamment le Guinéen Nabi Keïta, l’Egyptien Mohamed Salah, l’Algérien Riyad Mahrez, les Sénégalais Sadio Mané, de Liverpool et Edouard Mendy de Chelsea, pour ne citer que ces footballeurs qui sont des pièces maîtresses de leurs équipes respectives, sont au cœur de ce jeu malsain fait de chantage autour d’une maladie qu’ils côtoient au quotidien dans une Europe bien sous l’emprise de la pandémie. Le mal, dans ses variants et vagues successifs, sévit donc davantage sur le vieux continent, où évoluent ces joueurs de Liverpool et Chelsea qui doivent s’affronter en janvier, dans un «face to face» qui s’annonce explosif, les deux équipes étant à la conquête de la première marche du podium, pour le moment aux mains de Manchester City de l’étincelant Mahrez.

Et ces rencontres dont sont si friands les fans africains du foot anglais, ou encore espagnol, montrent, à la face du monde, des stades bien remplis, sans peur du Omicron! Pourtant, l’Afrique, jusqu’à présent, demeure le continent le moins touché, même si certains y ont annoncé une hécatombe dès les premières apparitions du Covid-19. Du reste, le pays organisateur de la CAN 2021 qui se joue en 2022 après deux reports, et la CAF, ont pris toutes les dispositions pour que la compétition phare du foot africain ne devienne un cluster géant. Tests réguliers par Unilab, le laboratoire de renom sollicité lors de la dernière Euro, vaccination et respect strict des mesures barrière, seront de mise, selon le dispositif de veille mis en place. Il faut donc faire confiance aux Africains et les juger sur pièce.

Le débat doit être clos le plus tôt possible, afin de permettre au tournoi de se dérouler dans la sérénité et l’ambiance festive. Malheureusement, des Africains ont pris fait et cause pour un nouveau report de cette fête tant attendue par les férus du football africain. C’est le contraire qui aurait étonné, ceux qui connaissent bien l’Afrique sachant qu’elle a toujours vécu au rythme de ses divisions. Or c’est l’heure de parler et d’agir à l’unisson avec Dr Patrice Motsepe, car «nous sommes tous Camerounais maintenant».

Par Wakat Séra