Deux barrissements contre la Guinée Bissau et puis plus rien! C’est le maigre et triste bilan des Eléphants de Côte d’Ivoire pour leurs trois premiers matches du groupe que le pays hôte de la CAN de l’hospitalité «AKWABA», partage avec la Guinée Equatoriale, le Nigeria et la Guinée Bissau. De la mêlée, la Guinée Equatoriale sort la tête en première position, suivie du Nigéria, deux équipes qui ont fait baisser trompe et défenses aux Eléphants. Logique tout à fait respectée dans une poule où les Eléphants n’ont rien montré de positif, en dehors du service syndical opéré lors de la confrontation contre le petit poucet de la Guinée Bissau en ouverture de compétition. Après, l’éléphant annoncé est venu avec une patte casée, ce dernier qualificatif rimant parfaitement avec Gasset, le patronyme de Jean-Louis, le sélectionneur national des Ivoiriens.
Pour leur dernier match du premier tour contre les Equato-Guinéens, les Eléphants ont bu le calice jusqu’à la lie, non sans avoir eu, par deux fois, la possibilité de remonter à la surface! Mais cette nouvelle technologie qui s’appelle la VAR et permet à l’arbitre de rattraper ce qui lui a échappé dans le temps de jeu réel, en a décidé autrement, refusant deux buts, chose étonnante pour un pays organisateur, généralement favorisé. Une VAR qui a été couverte de toutes les malédictions par un stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, tout acquis à la cause de «ses» Eléphants, qui a jubilé inutilement deux fois et déchanté quatre fois.
En tout cas, alors qu’à la fin du match, il a hué le trio arbitral et houspillé copieusement ses joueurs et leur entraîneur, le public ivoirien, a sportivement salué les joueurs de l’équipe adverse, a déversé son ire et sa déception, sur son son équipe nationale, sur les bus de la Société des transports (Sotra) qui avait à charge de transporter les supporters vers le stade, sur la longue distance qui les séparait du parking des véhicules, toute chose qui permettait de dégager les alentours de l’imposant et majestueux stade. Les forces de l’ordre, aidées par les bénévoles dans leur tâche d’encadrer la foule, tâche accomplie dans la parfaite courtoisie, ont dû bander les muscles et fait usage de grenades lacrymogènes pour faire revenir la situation à la normale. Sauf que bien des bus avaient déjà perdu leurs pare-brise et vitres latérales sous la furie des supporters excédés par les péchés d’Eléphants sans aucune agressivité, ni détermination dans le jeu. Et quand ils réussissent à prendre un peu d’ascendance dans le jeu, ce sont des temps de domination sporadique sans concrétisation.
En plus donc des démons de la violence qui ont fait leur œuvre aux alentours du stade Alassane Ouattara, et se sont déportés dans quelques quartiers de la capitale dans la peau de spectateurs déçus, la situation de l’équipe ivoirienne est encore très précaire, elle qui espère être parmi les meilleurs troisièmes pour viser une qualification pour les 8ès de finale par repêchage. Ce qui est certain, les Eléphants davantage proches de l’élimination prématurée de «leur» CAN que d’une qualification hypothétique, doivent revoir leur copie. Un électrochoc comme le licenciement de leur entraîneur et la mise à la touche de certains joueurs, ne peut qu’être le bienvenu.
Que sera la CAN 2023, sans les Eléphants chassés précocement de leur forêt? Des stades qui, déjà, ne faisaient pas le plein, vont certainement se dégarnir sans surprise. Et le succès de cette CAN ivoirienne qu’une jeune spectatrice d’Ebimpé a qualifiée de «jamais vu», aura confirmé le nivellement des valeurs chez les joueurs et l’effondrement définitive de la hiérarchie préétablie qui faisait toujours des Pharaons d’Egypte, des Lions domptables, pardon indomptables du Cameroun, des Black Stars du Ghana ou des Super Eagles du Nigeria, des vainqueurs d’office de la compétition.
Pour la beauté du spectacle et surtout l’affluence dans les stades, on aurait bien aimé que la Côte d’Ivoire reste dans le jeu, tout comme le Ghana ou le Cameroun. Mais le ballon est rond pour tous!
Par Wakat Séra