Une entrée en lice poussive! C’est le point commun des pays dits favoris à cette 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations. Aux Black Stars du Ghana, les Requins bleus du Cap-Vert ont donné une leçon de réalisme en les clouant au pilori par le score de 2 buts à 1. Les Lions indomptables du Cameroun eux ont été domptés par le Syli National de Guinée qui, bien que réduit à 10 durant toute une mi-temps, a arraché le point du nul aux enfants de Rigobert Song. Les Pharaons, eux, n’ont dû leur salut qu’à un pénalty heureux, transformé dans les ultimes minutes du temps additionnel, par leur maitre à jouer, Mohamed Salah. Les Egyptiens étaient menés 2-1 par les audacieux et décomplexés Mambas Mozambicains.
Quant aux Super Eagles du Nigeria, ils ne feront pas mieux, eux ont pris du plomb dans l’aile, bien maîtrisés par les Equato-Guinéens qui les ont menés avant de les tenir en échec sur le score de 1 but partout. Les Fennecs de l’Algérie, eux, ont été stoppés net dans leur élan de début de match réussi par des Angolais qui ont crânement joué leur chance en partageant la poire en deux avec leurs adversaires, en principe, plus rôdés et mieux cotés sur l’échiquier du football africain. Le cauchemar des «grands» face aux «petits», ce sont les Black Stars du Ghana qui le vivront face aux Requins bleus du Cap-Vert qui ont obscurci davantage les étoiles venues d’Accra. Résultat des courses: 2-1 pour le Cap-Vert contre le Ghana.
Seul favori à avoir assuré son statut et confirmé son ambition de défendre sa couronne de champion d’Afrique en titre, le Sénégal n’a pas fait de détail face aux Scorpions de la Gambie que les Lions de la Teranga ont écrasé à trois reprises, sans se faire piquer une seule fois. 3-0 pour les coéquipiers du flamboyant Lamine Camara, un de ces jeunes qui justifient pleinement l’adage «aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années». Auteur d’un doublé, des buts de champion, le phénomène sénégalais à qui les spécialistes du ballon rond prédisent un avenir de rêve, méritait bien son titre de l’homme du match.
En tout cas, la suite de la compétition pourrait révéler davantage de surprises, même s’il faut reconnaître que la véritable décantation se fait dans les derniers matchs de groupes et à partir des 8es de finale. Sauf que dans un tournoi comme la CAN où aucun faux-pas n’est permis, car pouvant être préjudiciable lors du passage des premières mailles du filet, les matchs d’entrée en compétition sont à gagner. C’est à ce titre que l’entrée dans le bal des Lions de l’Atlas ce mercredi 17 janvier est très scrutée. Les Marocains, demi-finalistes de la dernière coupe du monde au Qatar, une première pour le continent africain, n’auront pas le droit à l’erreur contre le petit poucet de la Tanzanie. Les hommes de Walid Regragui ont une réputation à défendre.
Mais pour que la CAN brille encore de tous ses feux et justifie les espoirs placés en la Côte d’Ivoire d’organiser l’un des plus beaux tournois de l’histoire de l’Afrique, il importe pour le Comité d’organisation national et la CAF, d’effacer, au plus vite, cette tâche noire de billets vendus en totalité avec, pourtant, des stades à moitié vide, ou à moitié plein pour les optimistes. Alors que les amoureux du ballon rond cherchent en vain le sésame pour assouvir leur passion, des commerçants véreux en ont acquis des lots importants, en vue de se remplir les poches en les revendant à prix d’or. Les autorités ivoiriennes, en tête le Premier ministre et «ministre de la CAN», Robert Beugré Mambé, disent avoir résolu le mystère des tickets vendus alors que les tribunes sont clairsemées.
On attend donc que les billets soient «libérés» pour le bonheur de ces nombreux supporters déjà désespérés de ne pouvoir participer à la grande fête du football africain accueillie par le pays de l’hospitalité.
Akwaba!
Par Wakat Séra
