Pour la Coupe d’Afrique des nations 2023, il ne fait pas bon d’être favori! Le dernier des pays que les pronostiqueurs chevronnés et autres bookmakeurs présentaient comme probable vainqueur du trophée, le Maroc pour ne pas le citer, est rentré à la maison, ce dimanche, chassé de la compétition en 8es de finale, par les Bafana Bafana de l’Afrique du Sud, sur le score de 2-0. A la suite des Lions indomptables et des Lions de la Teranga, les Lions de l’Atlas passent donc à la trappe de ce tournoi qui bouffe sans pitié les traditionnels vainqueurs, qui alignaient depuis lors, le plus grand nombre d’étoiles sur leurs tuniques.
En dehors du Nigeria trois fois vainqueur, de la Côte d’Ivoire et de de la République Démocratique du Congo qui sont montées deux fois sur la première marche du podium, et de l’Afrique du sud, une fois vainqueur, la CAN 2023 n’enregistre plus aucune de ces nations plusieurs fois médaillées d’or. Mieux ou pire, c’est selon, les quatre demi-finalistes de la dernières CAN, notamment le Sénégal, champion en titre, l’Egypte, le Cameroun et le Burkina Faso, et le Maroc, seul pays africain à avoir atteint les demi-finales d’une coupe du monde de football, ont quitté la CAN de l’Hospitalité, sans gloire, dès les 8es de finale.
Tous les Lions étant désormais retournés dans leurs tanières, les Eléphants deviendront-ils rois de la forêt? Question «fra» comme on le dit dans les rues d’Abidjan face à une interrogation dont on ignore la réponse. Mais, ce qui est certain, bien que ressuscités après la grosse gifle reçue de la part de la Guinée Equatoriale (4-0) lors des phases de groupes, et détenant, en 8es, une victoire au bout de la peine contre les Lions sénégalais, tenants du titre, les Eléphants de Côte d’Ivoire, hôtes de la CAN 2023, ont encore du chemin devant eux. Les pachydermes de Emerse Faé, seront aux prises, dès ce samedi, avec les Aigles du Mali dans un derby de voisins qui s’annonce électrique sur bien des plans.
Plus qu’un simple match de football, les relations devenues difficiles entre les deux peuples frères, ont rendu cette confrontation sportive à haut risque. Liés par l’histoire et la géographie, mais déliés par les hommes, la Côte d’Ivoire et le Mali ne filent plus le parfait amour. Les deux putschs qui ont provoqué l’avènement d’un pouvoir kaki au Mali suivis des sanctions de la CEDEAO, l’affaires dite des 49 militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet 2022 et retenus prisonniers pendant des mois par Bamako avant d’être libérés suite à une médiation portée par le Togo, et la récente sortie du Mali, tout comme celles du Burkina Faso et du Niger, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, sont passées par là.
Les Bafana-Bafana de l’Afrique du Sud, une équipe bien en place qui devra, tout de même, éviter le piège d’un inédit 1/4 de finales contre le Cap-Vert, les Super Eagles nigérians qui seront défiés par les Palancas Negras de l’Angola, les solides Léopards de la RD Congo qui seront face aux intrépides Guinéens du Syli National, sont également autant que la Côte d’Ivoire, des prétendants sérieux pour succéder aux Lions de la Teranga. En tout cas, cette CAN Akwaba rentre déjà dans l’histoire, non seulement grâce à l’hospitalité ivoirienne et les belles enceintes sportives qui accueillent les matchs, mais aussi et surtout par les éliminations en cascade des ténors classiques.
«Ce n’est pas la meilleure équipe qui gagne la CAN, c’est l’équipe qui gagne la CAN qui est la meilleure», comme l’a affirmé le capitaine des Eléphants ivoiriens victorieux de la CAN 92, le valeureux Gadji Céli.
Et que vive la CAN Akwaba qui ferme résolument les bras de la bienvenue aux favoris.
Par Wakat Séra
