«Seigneur pardon, donne à chacun ce qu’il mérite. Donne la paix à la RDC. Donne la coupe à la Côte d’Ivoire». Ceci était la prière des supporters ivoiriens, champions d’Afrique de la bonne humeur, avant la demi-finale qui a opposé les Eléphants de Côte d’Ivoire aux Léopards de la République démocratique du Congo, ce mercredi. Leurs vœux ont été exaucés à moitié!
En attendant que la paix espérée par les joueurs congolais qui ont attiré l’attention du monde entier par le geste et le brassard noir, revienne en RD Congo, un jour, et que la Côte d’Ivoire décroche le trophée de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations, le pays hôte a composté son ticket pour la finale du dimanche 11 février. Les Eléphants ivoiriens qui ont éliminé les Léopards congolais, joueront la troisième étoile sur leurs vareuses contre les Super Eagles nigérians qui sont, eux, venus à bout des héroïques Bafana Bafana, dans la séance de tirs au but, après 120 minutes de jeu qui se sont soldées par 1 but partout.
Les Eléphants en finale de la CAN 2023! Qui l’eût cru? Certainement pas les joueurs eux-mêmes, encore moins les supporters désabusés et choqués qui ont eu toutes les peines du monde pour rentrer chez eux, après la cinglante défaite (4-0) infligée à leur équipe nationale par la Guinée équatoriale lors de la phase de groupe. Mais ce sont des Eléphants métamorphosés et comme dopés par le changement du sélectionneur français Jean-Louis Gasset par son adjoint, l’Ivoirien Emerse Faé, qui feront plier l’échine, tour à tour, aux Lions du Sénégal en huitième de finale, aux Aigles du Mali en quart de finale et aux Léopards de la RD Congo en demi-finale.
Tout se passe pour les Eléphants comme si cette gifle mémorable à eux administrée par les Equato-Guinéens, était le passage obligatoire pour les sortir de leurs illusions de pays organisateur à qui rien ne pouvait arriver. Fouettés dans leur amour propre mais surtout touchés par les quolibets et autres invectives de supporters en colère, Serge Aurier, Yaya Fofana, Franck Kessié, Sébastien Haller, Max Alain Gradel et les jeunes talentueux Stéphane Kossounou, Evan Ndicka, Omar Diakité, Simon Adingra, pour ne citer que ces Eléphants, ont changé le cours des événements!
De l’enfer vers lequel ils descendaient précipitamment, les Eléphants sont en train de foncer vers le paradis. Et ils y seront, à moins que les expérimentés et solides Super Eagles ne s’opposent à cette ambition partagée par tout un pays. Monter sur le toit de l’Afrique dont ils ont fait descendre les Lions de la Teranga, champions d’Afrique en titre, les Eléphants y croient plus que jamais! Et malgré les longs bouchons qui les ont fait rentrer à la maison après plus de trois heures pour certains, à la fin de cette belle victoire contre la RD Congo, les supporters ivoiriens n’ont que ce mot magique à la bouche: la coupe!
Même le Nigéria, l’ultime rempart qui les éloigne, en tout cas pour l’instant, de cette troisième étoile dont rêve toute une nation, ne fait plus peur aux Ivoiriens. «On est déjà morts, on ne peut pas mourir deux fois», répètent à l’envie, des Ivoiriens que plus rien ne semble pouvoir arrêter. Mais, quelle que soit l’issue de la finale du dimanche, les Eléphants qui viennent de très loin, ne peuvent qu’être fiers du parcours qu’ils ont accompli dans cette CAN de l’hospitalité qui fera tache d’huile heureuse, dans l’histoire de l’organisation des fêtes du football africain.
En attendant d’aller chercher les Super Eagles qui continuent de voler haut dans le ciel ivoirien, les Eléphants savourent une qualification en finale qui procure du bonheur à toute une nation ivoirienne qui est restée debout derrière ses «guerriers».
Par Wakat Séra
