Les Etalons du Burkina Faso ont joué face aux Fennecs d’Algérie dans l’après-midi du 20 janvier 2024 au stade de la Paix de Bouaké dans le cadre de la deuxième journée de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations. Les supporters burkinabè, dans la ville de Ziniaré, région du Plateau Central, ont suivi de près le match. L’ambiance était au rendez-vous dans la salle de réunion du Conseil régional du Plateau central, situé à Ziniaré. Reportage!
Les artères de la ville de Ziniaré scandaient déjà victoire, bien avant le match Burkina-Algérie. Sur la route nationale n°3, les boutiques et lieux de commerce sont colorés au couleurs nationales, rouge-jaune-vert, et des drapeaux du Burkina flottant un peu partout dans la ville. Nous prenons la direction du Conseil régional du Plateau central.
Des supporters dans la ville de Ziniaré s’empressaient de rallier le Conseil régional pour suivre la confrontation qui sera projeté dans la salle de réunion. A l’entrée de la cour, le parqueur compte déjà ses pièces. L’affluence est bien visible. Femmes, hommes, enfants et personnes de troisième âge, personnalités politiques et traditionnelles, tous ne voulaient pas se faire conter l’évènement. Dans la salle, chacun prend position en fonction de sa taille. Les places des personnalités sont bien réservées.
Dans cette salle immense prise d’assaut par les supporters des Étalons, un baffle transporte la sonorisation jusqu’au dernier spectateur au fond du local. Echarpes au cou, maillot de supporters, fanfares, sifflets, drapeau, chacun tente de refléter l’image du Faso à sa façon.
Le match est projeté sur un mur avant de la salle. Tous les regards y sont braqués. L’instant était solennel. Tous se mis debout à l’annonce de l’hymne national du Burkina Faso. Main gauche ou droite sur le cœur, c’est avec joie qu’ils ont entonné le «ditanyè» ou l’hymne de la victoire. Des cris de joie et des applaudissements et retentissent dans la salle à la fin de l’hymne. Les yeux désormais rivés sur l’écran. Certains, pour garder un souvenir de cet instant, captent quelques images avec un sourire aux lèvres.
«Tout peut commencer»
Le coup d’envoi donné, c’est un silence, parfois, de mort, qui traverse la salle avant d’être rompu par les dribbles ou les actions sur le terrain. Le stress est observable chez certains, d’autres par contre gardent leur courage «à deux mains.»
«N’ayez pas peur, on va gagner ce match», assure un supporter, fanfare à la main. Le regard hagard, implorant parfois Dieu, les supporters s’impatientent de voir le premier but burkinabè. A la onzième minute, Belaili, joueur algérien, sur la latérale droite du camp burkinabè, tente une frappe croisée, Hervé Koffi, gardien burkinabè, sursaute et repousse le ballon. La salle jubile. «C’est le chat…l’Algérie ne va rien marquer ici», commentent certains supporters heureux de voir le danger écarté.
A la 31e minute, les Etalons obtiennent un coup franc à quelques mètres du camp algérien. Les regards sont attentifs. Le tir exécuté, le ballon n’est pas rentré au fond des filets. L’étonnement est manifeste, le brouhaha parcourt la salle.
Parfois à moitié débout, main sur la tête, certains supporters sont prêts à célébrer l’ouverture du score burkinabè, mais reprennent leur position assise lorsque celle-ci n’intervient pas. A la deuxième minute du temps additionnel de la première mi-temps, Mohamed Konaté sur une tête bien paramétrée trompe le gardien algérien et le ballon atterrit dans les buts. La salle tremble de joie. La vérification par assistance vidéo s’affiche sur l’écran, le but n’est pas encore confirmé. La décision finale de l’arbitre est attendue.
Après quelques secondes d’échanges avec l’assistance, l’arbitre montre du doigt le point du milieu le but est donc confirmé, de quoi faire le bonheur des supporters.
Comme à chaque match des Etalons, l’égalisation de l’équipe adverse ne peut faire le bonheur des supporters burkinabè. Les Fennecs parviennent à revenir dans le match à travers Bounedjah à la 50e minute. A la 64e minute, Issa Kaboré est renversé dans la surface de réparation algérienne. La salle réclame déjà un penalty qui sera confirmé par l’arbitre assisté par la vidéo. Bertrand Traoré, le capitaine, marque le penalty, la salle du conseil retenti au son de vuvuzelas.
Mais à la 5e minute du temps additionnel de la seconde période, Bounedjah double la mise pour les Algériens, et ramène le score à deux buts partout.
«Un bon point à prendre»
Pour cette deuxième journée, la moisson est mitigée pour les Etalons qui se contentent d’un point. Pascal Compaoré, ancien maire de la commune de Ziniaré, est plus ou moins satisfait. «J’ai suivi le match avec plaisir, mais aussi de stress et d’angoisse. Le match s’est soldé par un nul, et je pense que c’est un bon point à prendre. Nous sommes mobilisés pour accompagner ces VDP du football qui sont en Côte d’Ivoire», clame-t-il.
Boureima Sawadogo, président de la jeunesse du Conseil régional espère une victoire pour le prochain match. «C’est pas mal, on a déjà pris un point et je pense que l’espoir est permis. Face à l’Angola, on aura la victoire», se dit-il.
Le Burkina Faso est classé deuxième du groupe D, derrière l’Angola avec quatre points chacun. Les deux équipes doivent s’affronter le 23 janvier prochain, lors de la troisième journée. En cas de victoire les Etalons pourront être premiers du groupe et se qualifier pour les huitièmes de finale. L’Algérie classée troisième avec deux points au compteur, doit affronter la Mauritanie, dernier avec zéro point.
Par Issa Sidwayan TIENDREBEOGO
