Les Etalons sont qualifiés à la demi-finale de la 31e CAN. Ils ont obtenu à l’arracher cette performance des mains des Tunisiens au cours d’un match hautement tactique. Paulo Duarte a fait le match qu’il fallait. Les regards sont désormais tournés vers les demi-finales prévues le 1er février. En attendant, grille de lecture de ce match palpitant contre les Aigles du Carthage.
La sélection de la Tunisie est partie favorite à cette rencontre contre l’équipe nationale du Burkina Faso dans le cadre des quarts de finale à la 31e Coupe d’Afrique des nations. Sa dernière défaite remonte au 5 septembre 2015, à Monrovia contre le Liberia, vainqueur 1-0. Depuis lors, la Tunisie a enchainé les succès. Elle totalise 18 participations à la CAN et a un titre dans son palmarès acquis en 2004 organisée à domicile. Mais elle avait en face, des Etalons qui surfent sur un petit nuage depuis qu’ils ont franchi la phase des poules. C’est donc une équipe bien motivée et qui a l’envie de faire mieux que sa performance de la CAN 2013 où elle a été vice-champion qui a croisé les crampons avec les Aigles du Carthage.
Il fallait s’attendre donc à un match très tactique. Ce fut le cas. En début de rencontre, les deux équipes étaient bien en place. Les Etalons tentent de poser le pied sur la balle mais se heurtent au bloc équipe des Aigles. Les débats restent dans le secteur médian dans les dix premières minutes. Mais Paulo Duarte avait pensé ce scénario : « « J’ai surpris la Tunisie en alignant d’entrée des joueurs auxquels elle ne s’attendait pas, comme Touré ou Bayala. L’adversaire pensait voir Alain Traoré ou Aristide Bancé débuter le match. On a attendu la deuxième période pour mettre Bancé parce qu’on connaît son potentiel sur les frappes à distance et sur les balles arrêtées. Il fallait donc le lancer au moment où la Tunisie, du fait de la fatigue, allait libérer des espaces », a déclaré le technicien portugais en conférence de presse d’après match.
Le match s’est donc plus disputé sur le banc de touche entre les deux sélectionneurs nationaux. Et c’est Paulo Duarte qui a eu l’inspiration nécessaire. A la 75è, il fait sortir Cyrile Bayala pour Aristide Bancé. Trois minutes après, soit à la 78è, les Etalons obtiennent un coup franc. Bertrand prend la balle et Bancé s’approche. Avec ce ciment de solidarité qui caractérise désormais cette sélection, Steve Yago s’approche de Bancé et lui souffle à l’oreille : « Le Big, fais nous danser ce soir ! ». La suite, on la connait : Bertrand décale et Bancé met en évidence toute sa force de frappe et la balle est au fond : 1-0. Ce but a permis aux Etalons de prendre de l’ascendance sur son adversaire du jour.
Ils maintiennent la dynamique qui les conduits à la deuxième réalisation suite à une chevauchée (au vrai sens du terme) de Préjuce Nakoulma. Sur un corner, Bancé revenu défendre dégage de la tête. Blati Tour prolonge et Préjuce communément appelé Usain Bolt récupère la balle peu avant le milieu du terrain, élimine le portier tunisien et comme dans son salon met tranquillement la balle au fond des filets. Tout le stade explose, mais le bruit était moins fort que ce qui parvenait au stade depuis Ouagadougou.
Désormais, les regards sont tournés vers la demi-finale prévue le 1er février à Libreville à 19h TU. Les Etalons, forts déjà de ce parcours historique donnera du fils à retordre à ses prochain adversaires en demi et en finale, certainement…
Mariam KANDO, envoyée spéciale à Libreville