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Cancer : le traitement beaucoup trop simple !

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Le naturo-thérapeute Siaka Sy (à gauche) avec le Dr Laurent Schwartz
 
Le Dr Laurent Schwartz cherche depuis des années à comprendre les mécanismes à l’origine du cancer. Avec son équipe, il a découvert qu’il est possible de corriger les anomalies des cellules cancéreuses par une approche simple et redoutablement efficace. Trop sûrement…

 

Annie Casamayou : Vous re­mettez en question la lutte an­ticancer qui annonce pourtant régulièrement une victoire prochaine contre la maladie…

Dr Laurent Schwartz : Je suis en­touré d’une équipe de chercheurs pluridisciplinaires, biologistes, physiciens, mathématiciens, etc. Notre but est de poser en termes scientifiques et clairs la nature du cancer. Notre pari est que les lois de la nature expliquent la prolifé­ration cellulaire.

Cette quête dans laquelle nous sommes engagés est le résultat d’un constat : l’espérance de vie de la majorité des malades atteints de cancer n’a pas beaucoup évo­lué depuis trente ans. Il existe une étude réalisée dans les années 1830 en Angleterre. À cette époque, les médecins savent déjà réaliser des biopsies et analyser les tissus pré­levés dans le sein des femmes avec des tumeurs. Ils ont donc identifié celles qui souffraient d’un cancer du sein et les ont suivies plusieurs années. Ils ont constaté que 50 % des femmes atteintes d’un cancer étaient en vie trois ans plus tard, et 10 % dix ans plus tard. Ce qui veut dire que le cancer n’est pas forcé­ment une maladie mortelle à court terme, même avec de grosses tu­meurs et même sans traitement.

En observant ainsi l’évolution na­turelle de la maladie d’une part, et

d’autre part en compilant le nombre de décès par tranche d’âge, on se rend parfaitement compte que les grands progrès de la cancérologie ne sont pas aussi réels que ce que l’on pouvait espérer. Pourtant, des milliards ont été engloutis dans la recherche depuis 40 ans, mais force est de constater qu’il n’y a pas eu d’avancée thérapeutique majeure se traduisant par une baisse significative de la mortalité. Cela a été démontré par un membre de notre groupe : Mireille Summa (Paris-Dauphine).
A.C. : La lutte contre le cancer ferait-elle fausse route ?
LS : Il est en effet légitime de se demander si la théorie sur laquelle se concentrent la plupart des études est la bonne. Les scientifiques ont découvert dans les années 1970 une origine génétique à certains rares cancers héréditaires. Des moyens colossaux ont été investis dans la recherche sur les oncogènes, ces gènes dont la mutation peut pro­voquer la maladie, ainsi que sur la mise au point de thérapies ciblées. Mais est-ce que c’est la solution au problème du cancer ? Face à ce pa­radigme dominant, nous avons sen­ti la nécessité de réécrire les bases mêmes qui soutiennent la recherche actuelle. Réécrire le cancer n’a pu se faire qu’en utilisant les grands absents de la biologie d’aujourd’hui que sont les forces physiques.
A.C. : La biologie est extrê­mement compliquée, pour­tant vous considérez le can­cer comme une maladie métabolique simple. Qu’en­tendez-vous par là ?

LS : La biologie a fait d’énormes progrès, mais elle reste d’une in­finie complexité avec des milliers d’enzymes qui interagissent les unes avec les autres, des milliers de gènes qui les codent, etc. Pour comprendre le fonctionnement des cellules cancéreuses, ce qu’on ap­pelle le métabolisme, on finit par se perdre dans les détails alors que les forces physiques en jeu sont par essence très simples.

Il y a au fond seulement deux forces au niveau des cellules : la pression, les champs électriques et rien d’autre.

Nous avons alors cherché si nous pouvions pousser le raisonnement jusqu’au bout et décrire les méca­nismes du cancer en fonction de ces paramètres élémentaires. Cela a été un travail de simplification long mais dont la logique demeure basique : une cellule saine brûle son carburant, le glucose, avec de l’oxygène pour produire de l’éner­gie électrique.

Une cellule cancéreuse se com­porte comme si elle était privée d’oxygène, elle ne brûle pas tout le sucre qu’elle capte, elle fermente, et la pression augmente. Elle finit par grossir et se diviser sans cesse. Nous avons aussi compris que la clé du problème se situait au ni­veau de la mitochondrie, la centrale chargée de brûler au sein de la cel­lule. Dans le cancer, la mitochon­drie disparaît ou dysfonctionne. En élaborant cette logique, nous nous sommes rendu compte que l’hypo­thèse métabolique avait déjà fait l’objet des travaux d’Otto Warburg dans les années 1920 et été récom­pensée par un prix Nobel.

A.C. : Comment avez-vous poursuivi vos recherches ?

LS : Nous avons cherché à lever l’obstacle qui empêchait la mito­chondrie de brûler les dérivés du glucose. Toute une liste de molé­cules qui potentiellement pouvaient être actives ont été identifiées et nous les avons injectées, une par une ou en combinaison, sur des souris cancéreuses afin d’évaluer leur efficacité. Au bout d’un certain temps, nous avons trouvé comment remettre en route les mitochondries de quelques cellules. Nous avons poursuivi nos recherches et fina­lement nous avons déterminé un traitement efficace, quel que soit le type de cancer. Pourtant, avec les traitements classiques cyto­toxiques ou par immunothérapie, il existe toujours certaines cellules résistantes. Les médicaments fonc­tionnent un certain temps, puis ils perdent de leur efficacité. Mais là, nous avons un traitement universel qui marche dans tous les cas, ce qui corrobore notre hypothèse métabo­lique de départ.

A.C. : Avec des résultats si prometteurs sur les animaux, est-ce que des essais cliniques sont menés chez l’homme ?

LS : En effet, la suite logique serait de valider ces premiers ré­sultats en faisant des tests chez l’homme. J’exerce à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris et je suis allé voir toutes les institutions de la République pour tenter d’ob­tenir des financements et faire dé­marrer les essais.

Mais visiblement, nous sortons des clous, tant par des hypothèses no­vatrices que par le coût dérisoire des traitements…

Et il a été impossible de faire bou­ger les choses. Il n’existe donc pas, à ce jour, la validation d’essais randomisés. À défaut d’avoir été entendu par les autorités de santé et devant le désarroi de certains pa­tients qui ont découvert ces avan­cées à travers mes publications, je n’ai pu que leur conseiller le traite­ment métabolique.

 

Je me suis bien sûr limité à ceux que je savais condamnés à court terme. Ce traitement a toujours été donné en conjonction avec le traitement classique, et sans per­turber leur parcours de soins. De­vant cet afflux de malades, j’ai commencé à aider certains de ceux qui se savaient condamnés à brève échéance. Je n’ai jamais accepté de me faire payer ou de tirer un re­venu quelconque du désespoir hu­main. Depuis plusieurs années, les résultats sont très encourageants avec des rémissions chez de nom­breux patients. Nous avons recueil­li ainsi de nombreux témoignages, ce qui permet aussi d’améliorer nos connaissances sur ce traitement.

A.C. : Vous appelez cette mé­thode le « traitement métabo­lique » : en quoi consiste-t-il ?

LS : Pour redémarrer la mitochon­drie des cellules cancéreuses, nous disposons de plusieurs médica­ments connus depuis longtemps, simples, peu onéreux et sans dan­ger : il s’agit notamment de l’acide alphalipoïque et l’hydroxycitrate. Ils font l’objet de publications scientifiques de plus en plus nom­breuses qui démontrent toutes un effet anticancéreux majeur.

Ce que j’ai observé, c’est que le « traitement métabolique » ne peut se faire qu’en conjonction avec les chimiothérapies clas­siques. Il ne s’agit pas du tout d’une substitution, mais d’un ac­compagnement qui ne perturbe en rien le parcours de soins conven­tionnels et qui même probable­ment majore son efficacité.

Mais le « traitement métabolique » ne fonctionne pas dans tous les cas. Il ne fonctionne que s’il existe en­core des mitochondries. Ce n’est plus le cas dans les cancers les plus agressifs ou chez les tumeurs qui ont été agressées par des chimio­thérapies trop lourdes. Quand la mitochondrie est trop abîmée, il ne sert à rien de vouloir la faire redé­marrer. Dans ce cas, nous devons envisager une autre démarche : une piste serait de modifier le pH intracellulaire. La fermentation provoque une acidification autour de la tumeur et surtout une aug­mentation du pH intracellulaire. Il est probable que de normaliser le pH intracellulaire puisse suffire à

 

Est ce que l’alimentation a un rôle à jouer dans le métabo­lisme du cancer ?

Pour modifier et améliorer le méta­bolisme des cellules, le régime ali­mentaire est important. Le régime cétogène semble être une solution thérapeutique encourageante : il est constitué de beaucoup de produits gras et de quelques protéines. Mais il est contraignant : il faut diminuer drastiquement tous les sucres et tous les féculents pour affamer les cellules cancéreuses.

Dans ce cas, nous devons envisager une autre démarche : une piste serait de modifier le pH intracellulaire. La fermentation provoque une acidification autour de la tumeur et surtout une aug­mentation du pH intracellulaire.

Propos recueillis par

Annie Casamayou

Naturopathe

 

Protocole pour redémarrer le métabolisme de la cellule

Acide lipoïque : 800 mg ma­tin et soir (disponible chez Su­persmart à 35 euros la boîte de 90 comprimés de 100 mg, chez Solgar à 28 euros la boîte de 50 comprimés de 600 mg, ou encore auprès des laboratoires Biovéa, acide alphalipoïque avec riboflavine, 60 compri­més de 300 mg, 26 euros).

Hydroxycitrate : 500 mg en comprimés, matin, midi et soir (disponible chez Solgar à 30 euros la boîte de 60 gélules).