La prochaine conférence des plénipotentiaires de l’Union internationale des télécommunications (UIT) en octobre prochain à Dubai verra le renouvellement des instances. Le Burkina est en lice pour sa réélection au Conseil de l’UIT pour la région D et pour le poste de Vice-secrétaire général de l’Union où il présente la candidature de Brahima Sanou, actuel Directeur du Bureau de développement des télécommunications (BDT) de l’UIT. Pour promouvoir ces deux candidatures, la ministre du Développement de l’économie numérique et des Postes, Hadja Ouattara Sanon, a convié vendredi à Genève, les participants à la session 2018 du Conseil de l’UIT, à une « pause-café de l’amitié des peuples de l’union ».
Cela s’est passé en toute convivialité dans le hall de la salle de conférence. Les autorités présentes et le candidat ont eu l’occasion d’échanger avec de nombreuses personnalités, certaines déjà convaincues du sérieux des prétentions burkinabè. Les deux candidatures, faut-il le rappeler, ont été endossées par la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. 54 pays du continent africain, membres de l’UIT, comme l’a relevé la ministre du Développement de l’Économie numérique et des P ostes, lors de sa déclaration devant le Conseil.
A l’argument du nombre vient s’ajouter la qualité du candidat du Burkina et de l’Afrique. Hadja Ouattara Sanon a rappelé au Conseil que Brahima Sanou a reçu le prestigieux «Award de la Personnalité africaine de l’année» en novembre 2017 en reconnaissance de ses performances professionnelles et de ses qualités personnelles. L’actuel Directeur du BDT, a t-elle par ailleurs affirmé, « incarne la vision, l’engagement, l’énergie et l’enthousiasme indispensables à la mise en œuvre des solutions TELECOM/TIC pour le développement durable ».
C’est donc cet homme précédé d’une réputation d’intégrité, d’abnégation au travail et de qualité humaine que le Burkina propose au poste de Vice-Secrétaire général de l’UIT.
Il faut ajouter à cela que Brahima Sanou a pour l’UIT, un projet, une vision centrés sur l’homme.
Les TIC, comme l’eau et l’électricité
« Nous devons, déclarait-il récemment, revisiter nos politiques et réglementations pour contribuer au développement des marchés actuels, tout en façonnant les marchés de demain afin que les services numériques soient accessibles, abordables, innovants, équilibrés et inclusifs. Il est extrêmement difficile de faire des prédictions sur l’avenir dans le domaine des TIC, même sur le futur proche, tellement nous assistons à une accélération exponentielle. L’on pourrait par contre aborder la question en nous demandant quels sont les besoins à satisfaire au niveau de la santé, de l’agriculture, de l’éducation, du commerce, les changements climatiques, l’autonomisation des femmes, pour ne citer que ceux-là, et orienter les innovations pour satisfaire ces besoins. C’est ce que j’appelle « donner un visage humain aux TIC » ».
Brahima Sanou a l’ambition de travailler à disponibiliser de manière équitable pour tous, les opportunités de l’économie numérique. Pour lui, « la question de l’infrastructure d’accès au numérique doit être plus que jamais couplée à celle des applications, du contenu et de la sécurité pour un développement harmonieux et durable. En outre, l’infrastructure d’accès est devenue si centrale dans l’économie numérique qu’elle devrait être considérée comme une infrastructure d’utilité publique comme l’eau et l’électricité ».
En clair, avec le candidat de l’Afrique, la fracture numérique ne devrait plus être bientôt qu’un mauvais souvenir.
La Ministre du Développement de l’Économie numérique et des Postes a par ailleurs rencontré des chefs de délégations de trois pays, toujours dans le cadre de la promotion des candidatures du Burkina. Il s’agit de M. Elmir Velizadeh, Vice-Ministre en charge des Télécommunications d’Azerbaïdjan, de M.Stephen Bereaux, Directeur Exécutif de l’Autorité de Régulation des Bahamas et du Chef de la Délégation de Russie.
Ces pays sont aussi candidats à diverses instances de l’UIT et les éventuels soutiens pourraient être réciproques.
Mathieu Bonkoungou
Ambassade, Mission permanente du Burkina à Genève