La caravane « Nos voix pour la paix », a déposé ses valises, le dimanche 26 novembre 2023, à Koudougou, chef-lieu de la région du Centre-Ouest du Burkina Faso, pour prêcher, à travers ses activités dont un concert géant, les valeurs d’union, de paix, de cohésion sociale, de fraternité, de solidarité, d’entente et du vivre-ensemble. Chez des chefs coutumiers et à l’Université Norbert Zongo (UNZ) où la caravane est passée, l’initiative de Alif Naaba, soutenu dans ce projet par l’Union européenne (UE), a été bien appréciée et encouragée.
Après Gaoua, chef-lieu de la région du Sud-Ouest qui a accueilli la cinquième étape du projet artistique visant à sensibiliser les populations burkinabè autour des valeurs de la paix, l’équipe de Alif Naaba, promoteur de l’évènement, comme à chaque halte de cette tournée dans une capitale de région, a mené plusieurs actions dans la cité du Cavalier rouge, en vue de renforcer la cohésion sociale.
La parade de la paix a sillonné des artères à Koudougou
La journée de sensibilisation a débuté par une parade qui a accueilli le car de la caravane à l’entrée de la ville. Habillés en tee-shirts aux couleurs bleue et blanche du projet, des dizaines de jeunes en binômes sur des motos et un véhicule d’animation, ont sillonné des artères de la ville de Koudougou pour annoncer le concert géant qui s’est tenu dans le temple du savoir dédié à Norbert Zongo, un célèbre journaliste d’investigation tué le 13 décembre 1998.
Le Lallé Naaba Djiguimdé a encouragé et béni la caravane
Le groupe de la parade a escorté la caravane pour une visite au palais royal de Sa Majesté le Naaba Djiguimdé où le promoteur du projet, Alif Naaba, à l’état civil Noura Mohamed Kaboré, a expliqué au chef de canton de Lallé et ses notables, le bien-fondé de son initiative dont le thème central porte sur la paix. Il a indiqué que face à la situation sécuritaire fragile du pays qui occasionne des conflits mettant à mal l’entente et le bon vivre ensemble, eux artistes, qui avaient déjà dans leurs chansons, attiré l’attention des décideurs sur la nécessité de travailler à la stabilité et de préserver la cohésion sociale, ont voulu jouer aussi leur partition, pour un retour de la paix au Burkina Faso.
Le Naaba Djiguimdé, de par son porte-parole, a remercié Alif Naaba et sa délégation qui leur honore par cette visite. Il a apprécié le projet qui entre dans le cadre de leur activité de tous les jours, à savoir la recherche perpétuelle de l’entente entre les habitants de leur localité. Raison pour laquelle, il a encouragé Alif Naaba, Prince natif de Konkistenga, une localité de la région du Centre-Ouest, et son partenaire, l’Union européenne (UE) avant de leur prodiguer des conseils. Il a terminé en adressant ses prières et bénédictions pour le succès de l’activité phare de la caravane qui est le concert.
La belle communion des étudiants et des artistes autour de la paix
Le troisième acte de la journée a été le panel qui a réuni plusieurs centaines d’étudiants dans un des grands amphithéâtres de l’Université Norbert Zongo (UNZ). Face aux étudiants, la délégation de la caravane composée essentiellement de Alif Naaba et ses collègues artistes dont Malika la Slamazone, Don Sharp, Greg et l’Elue 111, ont véhiculé des valeurs autour de la paix dont l’union, la solidarité, l’entraide et l’entente. Les étudiants qui ont interagi avec leurs hôtes de marque du jour, ont été réceptifs aux messages des artistes et de la délégation de l’UE.
« C’est la diversité, la différence qui fait la beauté. Vous êtes l’avenir de ce pays et on a le devoir, nous artistes, de nous lever pour sauvegarder la paix », a déclaré Alif Naaba, le « Prince aux pieds nus », demandant à tous les étudiants dans la salle de se tenir debout pour applaudir longuement pour la paix au Burkina Faso et galvaniser les forces combattantes de l’Etat.
La caravane invitée de marque au palais royal de Issouka
Après l’étape de l’UNZ, la caravane « Nos voix pour la paix » s’est déportée au palais royal de sa Majesté le chef de Issouka. Les sages de Issouka ont d’entrée de jeu signifié que leur association est apolitique car selon l’entendement des gens, la politique divise les gens. Ils ont exprimé leur satisfaction de voir des artistes burkinabè porté une telle initiative qui facilite leur tâche. « Dans cette salle, nous recevons nos invités de marques comme vous l’êtes ce jour pour l’honneur que vous nous faites de venir nous parler de votre idée », a indiqué l’un des porte-parole du chef de Issouka (Naaba Saaga 1er) qui préside à la tête d’une association regroupant les chefs des localités de la région et même d’ailleurs. « Quand on dit ça ne va pas, nous (chefs) dormons très mal car c’est la population notre support. Aucun chef n’est tranquille s’il n’y a pas la paix », a-t-il martelé.
« Vos voix sont des armes qui peuvent aider, galvaniser les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et même détruire l’instinct guerrier de ceux qui ont pris les armes contre nos populations », a poursuivi Naaba Saaga 1er dont les propos ont été rendus publics et à haute voix pour toute l’assistance par un autre chef de l’organisation qui s’investit nuit et jour dans la culture de la paix comme le recommande leur organisation. Il a salué par la suite le partenaire du projet, l’UE, car « sans la paix, eux-mêmes ne sont pas épargnés ».
« Le plus important, c’est que demain soit beau et meilleur pour les jeunes »
Le clou de la journée a été la messe musicale prononcée par des grosses voix de la musique burkinabè, à l’UNZ, au terrain de l’amphi 500. La population de Koudougou a répondu massivement présente au concert mémorable de la sixième étape de la caravane « Nos voix pour la paix » qui a fait monter les décibels à l’UNZ. Par plusieurs milliers, les mélomanes de Koudougou, ont communié avec leurs artistes dont Sibi Zongo, l’Elue 111, Amzy, Alif Naaba, Malika la Slamazone, Don Sharp de Batero, Greg Burkimbila et Kayawoto, autour des thématiques en lien avec la paix, l’union, la tolérance, la cohésion sociale et le vivre-ensemble.
« Pour nous le plus important, c’est que demain soit beau, que demain soit meilleur pour les jeunes que vous êtes. Nous prions pour que le Burkina Faso brille de mille feu dans le concert des nations », a déclaré Alif Naaba sur le géant podium d’animation portant un grand visuel comme fond de scène avec la mention « Nos voix pour la paix ». « Notre richesse au Burkina, c’est notre vivre ensemble que nous devons protéger et tout faire pour que ça puisse exister pour les générations à venir », a signifié le prince de Konkistenga.
La prochaine étape, l’avant-dernière de la tournée est prévue à Ouahigouya samedi prochain.
Par Bernard BOUGOUM