Les responsables du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) ont animé ce mardi 11 juin 2019, à Ouagadougou, une conférence de presse pour annoncer la tenue d’un congrès extraordinaire le dimanche prochain à la Maison du Peuple. Ce rassemblement du parti de Blaise Compaoré vise, selon les conférenciers, à toiletter les textes de ses statuts et règlements et se conformer à ces lois qui seront arrêtées.
Après le dernier congrès, le septième du CDP, tenu les 5 et 6 juin 2018, où Eddie Komboïgo a été désigné comme président, l’ex-parti majoritaire dont les membres du bureau devraient être 600 personnes, a vu son nombre du Bureau politique national (BPN) augmenté à plus de 1 000. Le congrès extraordinaire de ce 16 juin viendra donc corriger cette situation, selon Achille Tapsoba, premier vice-président, chargé des questions politiques du CDP.
Cependant, le CDP tient « surtout à souligner que ce congrès n’est nullement celui de désignation du candidat du parti à l’élection de 2020 », s’est voulu assez clair, M. Tapsoba.
La question liée à l’extradition de François Compaoré s’est naturellement invitée aux échanges. Pour Achille Tapsoba, le parti prend acte et respecte la décision de la justice française d’extrader le frère cadet de Blaise Compaoré, fondateur du CDP au Burkina. Cependant, le parti de l’opposition dit ne pas faire confiance en la justice burkinabè qui devra juger François Compaoré. « Il y a des magistrats aux ordres dans ce pays et s’il (François Compaoré) tombe sur des magistrats aux ordres, la délibération est déjà connue à l’avance », a-t-il soutenu.
Quant à la candidature annoncée de l’ex-Premier ministre, Kadré Désiré Ouédraogo, Achille Tapsoba n’est pas passé du dos de la cuillère pour qualifier les militants du CDP qui sont allés «soutenir» la candidature de M. Ouédraogo n’ayant pas été «investi» par le CDP, son parti, «d’indisciplinés» car ils sont partis à cette investiture à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du Burkina Faso, «en violation de l’article 12» de leur formation politique.
Le deuxième responsable du parti de Blaise Compaoré, se voulant plus clair, a d’abord rappelé que Kadré Désiré Ouédraogo lui-même a dit qu’il n’est pas le candidat d’un parti. C’est pourquoi il a insisté que le «CDP n’a pas encore de candidat! Le CDP va désigner un candidat, et vous savez pourquoi, parce que c’est la tradition du parti de présenter un candidat à l’élection présidentielle, pas de s’aligner derrière n’importe quel quidam », a-t-il renchéri.
Selon lui, « on veut obliger (le CDP) à dire que Kadré (Désiré Ouédraogo) est (son) candidat, mais c’est quelle affaire ? ».
Par Bernard BOUGOUM