Plusieurs centaines de Koglwéogo, une initiative locale de sécurité au Burkina, ont manifesté pacifiquement dans le Centre du pays, précisément au Nord et à l’Est de la capitale burkinabè, ce mardi 1er août, pour exiger la libération de six de leurs camarades déférés depuis le vendredi 28 juillet, à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) pour « escroquerie ».
Les principaux axes de Ouagadougou, notamment l’axe Ouaga-Kougoussi (sortie Nord) et Ouaga-Fada (sortie est) ont été pris d’assaut par les Koglwéogo et certains habitants de ces mêmes localités qui approuvent leur combat, pour dénoncer l’arrestation de six personnes présumées impliquées dans une histoire d’extorsion de fonds, à un frère d’un présumé voleur de bœufs, dans la localité de Goudrin.
Rassemblés dès 08H00 sur la route de Kamboinsin et au poste de péage de Pabré, plusieurs dizaines de Koglwéogo dont ceux de Nagréngo, ont protesté contre le Tribunal de Ouagadougou qui a arrêté et déféré leurs membres à la MACO pendant que les «coupables dans cette affaire sont dehors», ont rapporté des témoins à Wakat Séra.
Les Koglwéogo dénoncent un parti pris du Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI) dans le traitement de l’affaire dans laquelle les Koglwéogo de Goudrin avaient arrêté un présumé voleur de bœuf qu’ils ont sommé de rembourser la valeur du bétail volé qui s’élève à trois millions francs CFA.
C’est ainsi que le grand-frère du présumé voleur de trois bœufs, après avoir remboursé deux millions, a pu sortir son frère des griffes des Koglwéogo. Après avoir libéré son frère, il a porté par la suite plainte contre l’initiative locale, bien adulée par les populations du plateau-central actuellement, pour abus et extorsion de fonds.
Le TGI qui, semble-t-il, a conclu que les Kogwéogo ont « soutiré illégalement » les deux millions au plaignant, le grand-frère du présumé voleur, ont arrêté et déféré précisément deux membres de l’initiative locale de sécurité et quatre autres personnes civiles dont le propriétaire du bétail volé.
Les Koglwéogo et leurs supporters dénoncent le comportement de la justice dans cette affaire, qui vise à ternir l’image de l’ensemble des initiatives locales de sécurité, qui ont l’onction des populations rurales.
« Depuis un certain temps, tout est orchestré pour faire disparaitre les groupes Koglwéogo », a dit l’un des responsables des initiatives locales de sécurité sur une radio de la capitale burkinabè qui a clairement signifié que si cette affaire n’est pas réglée dans les jours qui suivent, les Koglwéogo, protesteront à travers d’autres « méthodes plus efficaces pour se faire entendre».
Même si les Koglwéogo sont bien aimés par une bonne partie de la population, la frange urbaine, au regard de leurs techniques qualifiées de dérives (tortures et humiliations des présumés délinquants pris entre leurs mains) appelle de ses vœux la disparition des groupes d’autodéfense au Burkina.
Par Mathias BAZIE