En faisant expulser, malgré la gentillesse dont il a voulu enrober son acte regrettable, notre consoeur de TV5 Monde de cette manifestation organisée ce samedi à Ouagadougou, par la Coalition des Patriotes Africains (COPA-BF) et son partenaire de Urgences Panafricanistes, Ong dont il est le leader, Kémi Séba voudrait se faire de la publicité à peu de frais, qu’il n’aurait pas agi autrement. Et Wakat Séra s’était interdit d’offrir à l’activiste franco-béninois ce coup de pub gratis, jusqu’au moment où votre organe de presse s’est rendu compte que laisser n’importe quel quidam s’en prendre à la liberté de la presse, ce serait faire le jeu des fossoyeurs de la démocratie. Qu’il ait chassé la personne de Fanny Kabré/Noaro ou l’organe de presse TV5 Monde des lieux de l’activité, cela revient au même. Car c’est la liberté d’informer, conquise au Burkina Faso et ailleurs dans le monde, par plusieurs épreuves douloureuses, dont l’assassinat de notre confrère Norbert Zongo, brûlé par le feu le 13 décembre 1998, que met en péril le controversé Kémi Séba.
Du reste, le gouvernement et toutes les organisations professionnelles du Burkina Faso, ne sont pas passés par quatre chemin pour dénoncer ce comportement cavalier de prédateur de la presse. Les organisateurs qui ont oublié la symbolique de la majestueuse «Maison du peuple» et qui ont reproché à la journaliste de représenter un des médias français, qui feraient partie des organes de presse qui les «diabolisent» et les «vilipendent» ont dû oublier qu’ils se trouvent au Burkina Faso, une terre de tolérance. Compte tenu de toutes ces réalités, c’est Kémi Séba qui s’en prend ainsi à toute une profession, mieux à un baromètre essentiel de la démocratie, qui devait être expulsé, pas que du «Pays des Hommes intègres», mais aussi du continent noir en quête de stabilité et de cohésion sociale. Aucune guerre entre puissances occidentales, fut-elle entre la France et la Russie ne devrait servir d’instrument de destruction de l’Afrique engagée, enfin sommes-nous tentés de dire, dans la lutte pour son indépendance réelle et totale. Et pas pour quitter une vassalité pour une autre.
Il faut que tous les Kémi Séba et les autres ennemis de la presse, se le tiennent pour dit, leurs combats d’intérêts connus ou cachés, doivent épargner la liberté d’expression qui, paradoxalement, leur sert à critiquer à tout vent, sans être inquiétés. L’Afrique n’a plus besoin de ces réactions qui frisent, paradoxalement, la force exercée justement par les anciens colons sur nos ancêtres. Dire que Kémi Séba est présenté comme un activiste anticolonialiste!
Par Wakat Séra