Le Réseau libéral africain (RLA) a condamné à la clôture de sa 16è Assemblée générale annuelle tenue du 13 au 15 février à Ouagadougou, au Burkina Faso, «l’obstination» du président guinéen, Pr Alpha Condé, à changer la Constitution de son pays à huit mois de la fin de son second mandat, dans «le seul but de pouvoir briguer, à 83 ans, un troisième mandat».
Plusieurs dizaines de responsables des partis et formations politiques ont échangé durant trois jours dans la capitale burkinabè autour des valeurs qui les lient et les guident. Ils ont affirmé suivre avec préoccupation les récents développements de la crise politique en Guinée qui, selon eux, est née de la volonté du président de la République, Alpha Condé, de changer de Constitution pour briguer un troisième mandat.
A la fin de leurs travaux, ils ont rappelé leur attachement à la limitation des mandats présidentiels, tel qu’indiqué dans le manifeste libéral panafricain adopté lors de l’Assemblée générale du RLA à Abidjan en 2012. C’est dans ce sens qu’ils ont encouragé les Etats africains à adopter dans leur Constitution la limitation des mandats afin de favoriser l’alternance démocratique et éviter la détention du pouvoir suprême par une seule personne pendant une période indûment prolongée, avec toutes les conséquences connues.
Face à la crise politique que vit la Guinée depuis quelques mois, les participants à cette 12è AG annuelle du RLA, ont soutenu et encouragé le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), coalition des partis politiques de l’opposition, des syndicats et des organisations de la société civile qui se bat avec courage et détermination contre ce projet de changement de Constitution malgré la «répression impitoyable dont ses partisans font l’objet».
Le RLA condamne les violations des droits humains et des libertés fondamentales par l’usage récurrent des armes létales en Guinée lors des manifestations, acte qui va contre la Constitution et les lois guinéennes, mais également contre les engagements internationaux de la République.
Il recommande alors que les élections en Afrique qui sont source d’instabilité et des conflits se passent dans le respect de la Charte africaine sur la gouvernance et les élections. Ce qui l’a amené à formuler, conformément aux principes sur la paix, la stabilité et le développement économique du Manifeste Libéral pour l’Afrique, 12 recommandations.
Sur les attaques terroristes qui endeuillent régulièrement des pays de la sous-région, notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger, devenus le ventre mou de la lutte contre le terrorisme dans cette partie de l’Afrique où les assaillants sont de plus en plus actifs, les participants à la 16è AG annuelle des libéraux africains, souhaitent la promotion du dialogue interreligieux, interethnique et intercommunautaire à la base et demandent de sanctionner tout cas d’extrémisme afin de prévenir et atténuer les conflits intercommunautaires, interreligieux, interethnique, et entre agriculteurs et éleveurs.
Le RLA souhaite aussi la promotion d’un nouveau modèle de développement économique, assis sur un secteur privé dynamique et indépendant du système au pouvoir, sur l’innovation et sur l’emploi décent pour les jeunes et les femmes.
En rappel, l’ouverture de cette Assemblée générale a vu l’installation officielle du nouveau président du Réseau libéral africain (RLA), Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA), parti de l’opposition burkinabè.
Par Bernard BOUGOUM