Le président de l’Association Convergence Citoyenne et Panafricaine (CCP), Ousmane SO, n’est pas d’accord avec le contenu de la chanson d’hommage dédiée au président Kaboré par l’artiste musicien, Fadal Dey. Il le dit dans cette lettre ouverte.
Monsieur Fadal Dey, Artiste-Musucien Reggaeman,
Depuis quelques jours les réseaux sociaux se sont faits l’écho de votre chanson d’hommage et de soutien au Président Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso. Après avoir longuement parcouru le contenu de cette chanson, je me suis donné le droit de vous adresser cette lettre ouverte à travers laquelle je mettrai sous lumière les inquiétudes qui m’animent. La présente lettre ouverte qui vous est adressée a été motivée par les facteurs suivants :
– votre amour pour le Burkina Faso matérialisé déjà par la réalisation de deux chansons aux titres révélateurs de la fraternité et de l’intégrité du Peuple Burkinabè, << Bobodioulasso >>, << Sankara Forever >>.
– les propos assez élaborés de votre chanson de soutien au Président Roch Marc Christian Kaboré contrairement à la cacophonie musicale doublée d’aberrations produite par votre confrère et compatriote sur le même sujet.
Monsieur Fadal Dey, bien avant de crever tous les abcès sur le pourquoi de mon écrit, je tiens à vous relater des faits majeurs qui constituent un socle du fondement de notre pays, le Burkina Faso.
Monsieur Roch Marc Christian Kaboré proclamé Président du Faso a prêté serment au titre de l’article 44 de la Constitution le 29 décembre 2015 devant le Conseil constitutionnel la main droite levée en ces termes : << je jure devant le Peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso >>.
La Constitution que le Président a juré de défendre a été adoptée par le référendum du 02 juin 1991 révisée par les lois numéros : 002/97/ADP du 27 janvier 1997, 003-2000/AN du 11 avril 2000, 001-2000/AN du 22 janvier 2002.
Cette Constitution à son titre 3 intitulé DU PRÉSIDENT DU FASO stipule en son article 36 que : << Le Président du Faso est le Chef de l’état. Il veille au respect de la constitution. Il fixe les grandes orientations de la politique de l’État. Il incarne et assure l’unité nationale. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l’État, du respect des accords et des traités >>.
Monsieur Fadal Dey, Artiste-musicien et Reggaeman,
Dans votre chanson hommage et soutien au Président actuel, vous énoncez ceci : << Rock Marc Kabore est un Roc pour le Burkina, Christian Kaboré est un bouclier pour le Burkina >>. En résumé, vous faites une propagande élogieuse de la gestion sécuritaire du Burkina Faso par votre champion.
Cependant, permettez moi de vous rafraîchir la mémoire. Conformément à la Constitution du pays, loi fondamentale, le peuple a confié à votre roc, le président Roch Marc Christian Kaboré, le 29 décembre 2015, un Burkina Faso maître de ses 274 200 km² en terme de superficie et jouissant de l’intégrité de son territoire.
Environ 5 années après, 5 années que votre champion conduit les destins du pays, je vous énumère quelques statistiques majeures de sa gouvernance sécuritaire :
– attaques djihadistes au Burkina Faso, 1650 civils et militaires tués en cinq ans (Le Figaro avec l’AFP 24 juin 2020).
– Le ministre en charge de l’Education nationale a tenu son 2e conseil de cabinet élargi le lundi 28 octobre 2019. Il est ressorti de ce conseil qu’en octobre 2019, 1455 établissements ont été fermés à la suite de l’insécurité. D’une dizaine d’écoles primaires fermées en 2017, dans la province du Soum au Sahel, la situation s’est dégradée et s’est étendue progressivement pour atteindre en octobre 2019, 1455 établissements du préscolaire, postprimaire et du secondaire
– Le Conseil national de Secours d’urgence et de Réhabilitation (CONASUR) dénombre 838.548 personnes déplacées internes à la date du 25 mars 2020 ( lefaso.net, vendredi 03 avril 2020).
– Enlèvement le 15 janvier 2016 du médecin généraliste Dr Eliot Kenneth Arthur dans la ville de Djibo par des hommes armés. Il n’est toujours pas libre jusqu’à ce jour.
– vendredi 07 août 2020, irruption d’individus armés non identifiés dans le marché de bétail de Namoungou, village de la commune de Fada N’gourma. Le bilan provisoire fait état d’une vingtaine de personnes tuées et de nombreux blessés ( communiqué administratif du gouvernorat de Fada N’gourma du 07 août 2020).7
– Enlèvement le mardi 11 août 2020 du grand imam de la localité de Djibo, Souaibou Cissé 73 ans, par des personnes armées non identifiés (radio Omega, 11/07/2020).
Monsieur Fadal Dey, voilà quelques données susceptibles de vous amener à avoir le triomphe modeste de la gestion sécuritaire de Rock Marc Kaboré le roc.
Toutefois, je m’inscris parfaitement à l’hommage rendu dans votre chanson à tous les soldats tombés pour la dignité du Burkina.
Monsieur Fadal Dey, Artiste-musicien et Reggaeman,
Très attaché à la liberté d’expression, je souhaite que cette lettre ouverte vous parvienne au delà des frontières du Burkina Faso, votre pays, afin de vous permettre de comprendre la réalité actuelle dans le pays de Sankara.
Burkina Faso, le 13 août 2020.
Pour l’association Convergence Citoyenne et Panafricaine (CCP)
Ousmane SO
Président