Accueil Culture Cinéma: « Au pays des Batammariba » de la Togolaise Yassira Dermane-Adam...

Cinéma: « Au pays des Batammariba » de la Togolaise Yassira Dermane-Adam remporte le prix CNA du Festic

0
Au pays des Batammariba

Le film documentaire « Au pays des Batammariba » de la Togolaise Yassira Dermane-Adam, a remporté le prix du Cinéma numérique ambulant (CNA) du Festival des identités culturelles 2024 qui a éteint ses lampions, le samedi 11 mai, au quartier Ouidi, à Ouagadougou.

Le quartier Ouidi a accueilli la cérémonie de clôture de la sixième édition du Festival des identités culturelles (Festic) du Cinéma Numérique Ambulant (CNA) qui donne notamment la chance aux jeunes réalisateurs africains de s’exprimer et de couvrir la capitale du cinéma africain, Ouagadougou. Et pour cette année, c’est le documentaire de 24.42 minutes de la Togolaise Yassira Dermane-Adam, étudiante en fin de parcours en licence à l’université de Kara en tourisme et communication interculturelle, qui a remporté le prix du CNA.

Le film « Au pays des Batammariba » parle des pays des Batammariba, un peuple d’une localité située à la frontière Nord-Ouest du Togo et du Bénin. Les Batammariba vivent à Koutammakou, un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2004 pour l’architecture particulière de ses maisons construites en terre battue.

Prix du Cinéma numérique ambulant remporté par le film -Au pays des Batarammariba-

A cette clôture du Festic, une projection réalisée par des enfants a mis la lumière sur leur quartier, Ouidi, et son chef, le Ouidi Naaba, qui est le chef de la cavalerie du Moogho Naaba, empereur des mossé. Ouidi en mooré signifie cheval. Presque chaque concession a un cheval dans ce quartier où le lien avec le cheval est presque fusionnel, selon la capsule vidéo et les témoignages des festivaliers.

Des cavaliers ont, séance tenante, émerveillé le public, à la suite de la projection. Ils ont rivalisé de talents pour montrer comment ils peuvent dompter les chevaux et leur faire faire des gestes et actions incroyables.

La communauté Dagara mise en exergue

Le communicateur, le Pr Magloire Somé, a montré comment dans la société Dagara, le mariage se déroule. « Il y a deux principes. Le premier principe, c’est ce que j’appelle le mariage préférentiel, le principe du donnant-donnant. Quand je donne ma fille en mariage, sa première fille me revient pour que je la donne à mon avis en mariage. Mais pas dans ma lignée directe en réalité, mais à un de ses cousins. Ce n’est jamais l’enfant de son oncle direct. C’est un enfant dans la famille maternel », a affirmé le Pr Somé qui a indiqué que s’il n’y a pas de prétendant dans la famille maternelle, la fille est « libre d’aller se marier à qui elle veut ».

Une vue des festivaliers

Concernant le deuxième principe, il y a une liberté pour le jeune homme ou la jeune fille de choisir son conjoint ou sa prétendante. « Si je rencontre, lors d’une activité culturelle, une jeune fille qui me plaît, je vais m’entendre avec des frères ou des amis et je vais lui faire la cour. Si elle est d’accord, je l’épouse. Réciproquement, si une fille voit un garçon qui lui plaît, elle commence à couvrir ce garçon d’éloges, et en ce moment, on fera comprendre à ce garçon qu’il a un défi à relever. Il doit montrer qu’il est garçon. Et pour le faire, il va s’entendre avec ses frères et ses amis pour aller lui faire la cour », a-t-il expliqué, poursuivant que si le garçon fait la cour à la fille et elle refuse, « il peut même aller organiser un rapt et l’envoyer en famille pour que ses sœurs se chargent de sa garde ».

« Généralement, quand vous introduisez une jeune fille dans votre famille, le sixième jour, on considère qu’elle consent à rester avec le prétendant. Donc, dans ces conditions, on envoie un émissaire avec un poulet chez les parents de la fille pour demander sa main. Si les parents acceptent, ils fixent le montant de la compensation matrimoniale qui est composée de deux lots dont un symbolique, 250 à 300 cauris en fonction des familles et des régions, plus un poulet. C’est ce montant symbolique qui sert à la sacralisation de l’union dans les sanctuaires familiaux. Le deuxième lot concerne des biens économiques (…)».

Le président du Festic, Wend-Lassida Ouédraogo remettant le prix du jury

Selon le président du Festic, Wend-Lassida Ouédraogo, c’est au moins « 3 000 personnes » qui ont suivi les 25 films africains et de la diaspora, sélectionnés pour cette édition qui s’est déroulée à Ouidi, à l’université Joseph Ki-Zerbo et l’Institut des Sciences. « 40 enfants ont bénéficié d’une formation en réalisation de vidéo et cinéma d’animation et 30 acteurs du monde du cinéma ont bénéficié d’un master class », a déclaré M. Ouédraogo qui s’est dit « satisfait » de cette édition de la culture burkinabè.

La sixième édition du Festival des Identités culturelle s’est déroulée à Ouagadougou du 7 au 11 mai 2024.

Le Palmarès officiel

Prix du Cinéma Numérique Ambulant

« Au pays des Batammaribas » de Yassira Dermane-Adam 

Prix du meilleur film de fiction

« L’envoyée de Dieu » de Amina Mamani Abdoulaye 

Prix du meilleur film Documentaire 

« Un débat pour le 14 juillet » de Elena Bertuzzi

Prix du jury

« L’oubli tue deux fois » de Pierre Michel

 

Par Bernard BOUGOUM