Accueil A la une Cinq pour sauver le Mali!

Cinq pour sauver le Mali!

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Le Mali est en pleine zone de turbulences (Ph. illustration)

Le Mali n’est visiblement pas sorti de la zone de turbulences dans laquelle il est plongé depuis un bout de temps. Les secousses se font davantage plus fortes, depuis le 5 juin, lorsque le mouvement éponyme et le Rassemblement des forces patriotiques, M5-RFP ont décidé de se lancer dans une contestation qui a pris l’allure d’une insurrection populaire. Les dizaines de milliers de manifestants qui ont pris d’assaut la place de l’indépendance et les rues de Bamako, les 5 et 19 juin et le 10 juillet, ont maintenu la mobilisation autour d’un seul slogan: «IBK, dégage». Les interventions, qu’elles viennent de l’intérieur du Mali ou de l’extérieur, pour faire tomber la température, n’ont été d’aucun effet.

Pas même le dernier séjour, à Bamako, d’une mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) conduite par l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan. Son plan de sortie de crise a été purement et simplement rejeté par le M5 de l’influent imam, Mahmoud Dicko. Mais, comme l’adage conseille d’aller toujours aider à éteindre le feu chez le voisin avant qu’il n’arrive chez soi même, des chefs de l’Etat de la sous-région n’en démordent pas et sont prêts à remettre l’ouvrage du dialogue sur le métier. C’est ainsi qu’une solide équipe de cinq présidents africains débarquera, en principe, le jeudi 23 juillet prochain, à Bamako pour essayer de ramener les protagonistes sous l’arbre à palabre, et surtout les pousser à fumer le calumet de la paix, pour…la paix au Mali.

Que pourront bien proposer les cinq sapeurs-pompiers aux contestataires qui sont montés à l’étage supérieure de la désobéissance civile pour atteindre leur objectif, et à Ibrahim Boubacar Keïta, lui qui n’entend pas dissoudre l’Assemblée nationale, limoger son Premier ministre au profit d’un gouvernement sous la coupe d’un chef issu de l’opposition et aux pouvoirs sans limite, et encore moins, rendre le tablier, comme l’exige, entre autres, le M5-RFP, en plus de la libération du chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, enlevé depuis le 25 mars dernier alors qu’il était en pleine campagne électorale?

En tout cas, l’Ivoirien Alassane Ouattara, le Sénégalais Macky Sall, le Nigérien Mahamadou Issoufou et le Ghanéen Nana Akufo-Addo, et le Nigerian Muhammadu Buhari, dont la présence attendait toujours confirmation, n’iront pas à une partie de pêche tranquille sur les bords du fleuve Djoliba où ils sont attendus par des manifestants pleurant encore plus de 11 des leurs, tués lors des manifestations du week-end du 10 au 12 juillet dernier. La partie sera chaude, même si elle est jouable, le tout étant d’amener chaque camp à faire des concessions significatives, comme dans toute négociation du genre.

Pour jouer plus facile, les cinq mousquetaires doivent garder à l’esprit qu’ils seront en mission, non pour sauver le soldat IBK, tout membre du syndicat des chefs d’Etat qu’il est, mais sortir le Mali, d’une crise profonde qui tire ses origines de la corruption au sommet, de la gabegie, de l’insécurité, de la mal-gouvernance, en somme de la faillite reconnue par tous, du pouvoir en place.

Par Wakat Séra