Des résidents de la Cité Abdoul Service de Boassa, sortie sud-ouest de Ouagadougou, ont, au cours d’une conférence de presse, ce samedi 27 mai 2023, lancé un «cri de détresse» du fait de leurs conditions de vie dans la cité qui, selon eux, ne sont pas «reluisantes».
Installés depuis plusieurs années dans la cité Abdoul Service de Boassa après l’acquisition de leurs logements, les membres du collectif des résidents de la cité dénoncent «un non-respect des engagements» par la société immobilière. La société «s’était engagée à livrer des logements viabilisés aux normes», ont-ils déclaré face à la presse.
Au nombre des manquements, le président du collectif des résidents, Saïdou Ima, cite la non-électrification de la cité qui «joue très négativement sur le rendement scolaire (des) enfants» et qui «empêche la conservation des aliments et la réalisation de certaines activités génératrice de revenus pour de nombreuses familles»; «le manque d’eau surtout à la section 915 où la capacité du forage est depuis longtemps dépassée au regard du nombre croissant des résidents; l’absence de voiries et de réseau d’assainissement, ce qui rend la vie difficile surtout en saison des pluies».
Ce qui rend également difficile la vie à ces résidents, selon eux, il y a aussi «l’absence d’infrastructures socio-éducatives et la mauvaise qualité du réseau téléphonique».
Ces résidents dans le but d’améliorer leurs conditions de vie dans la cité, ont entrepris des «initiatives» et fait des «démarches» auprès des autorités, des notabilités et même de la société immobilière afin que celle-ci relève le niveau de viabilisation, a fait savoir le président du collectif qui souligne que malgré tout cela, «l’état des lieux de la viabilisation n’est guère reluisant». Aussi, des actions ont été initiées en justice (deux procédures dont une en référé) mais là également les résidents n’ont pas encore eu gain de cause.
Selon Saïdou Ima, président du collectif des résidents de la Cité Abdoul Service de Boassa, leur dossier en référé est passé entre les mains de deux juges et attend aujourd’hui un troisième juge. «Avec le premier juge, nous sommes allés de report en report jusqu’à ce que le dossier passe dans les mains du deuxième. A ce niveau, la première audience a eu lieu le 20 janvier 2022 et la toute dernière au cours de laquelle les parties ont présenté leurs arguments a eu lieu le 9 février 2023. Malheureusement, le juge a demandé à se retirer du dossier car il est partie prenante parce qu’il est dans une des cités de cette société immobilière, donc il ne peut pas trancher», a expliqué M. Ima.
Les conférenciers du jour ont déclaré qu’après l’annonce de leur conférence de presse, ils ont reçu des notabilités hier vendredi 26 mai, qui ont plaidé pour que la rencontre avec les hommes de médias «ne se tienne pas».
«Hier nuit, ils (des membres de la société) sont venus avec une facture de la SONABEL signée hier 26 mai 2023», selon laquelle la Société nationale burkinabè d’électricité viendra électrifier la cité et a «demandé de leur accorder 23 jours», a affirmé le président du collectif.
Selon lui, la société a fait implanter des poteaux électriques depuis deux ans, mais sans suite. Cet état de fait vise à «appâter de nouveaux client», a constaté M. Ima. «Pour nous traiter comme des enfants, la société nous envoie de temps en temps un prestataire pour nous tenir un langage mielleux. À ce jour, nous sommes au troisième prestataire pour l’électricité et il semble qu’un quatrième est en route», a-t-il conclu.
Par Daouda ZONGO