Les syndicats réunis au sein de la coordination des comités de la Confédération Général du Travail du Burkina, section Caisse nationale de sécurité sociale (CGT-B/CNSS), ont invité, ce vendredi 23 juillet 2021 face à la presse à Ouagadougou, leur directeur général Lassané Sawadogo à appliquer les décisions de justice, suite au processus de recrutement de 84 agents lancé en 2017.
A la suite de soupçons de fraude dans le processus de recrutement lancé par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), la CGT-B avait porté plainte en 2018 et le dossier a été examiné en Première instance, puis à la Cour d’Appel qui a demandé la réintégration des 84 personnes déclarées admis, une décision que la Cour de Cassation a cassée, le 17 juin 2021.
La coordination des comités CGT-B/CNSS qui espérait voir la mise en application rapide de la décision de la Cour de Cassation, dit attendre toujours, plus d’un mois après. «Sur le plan administratif, (…) le direction générale (de la CNSS) n’a posé aucun acte allant dans le sens de l’arrêt rendu par la juridiction supérieure de l’ordre judiciaire, à savoir une suspension de l’intégration des 84 agents en attendant la reprise du jugement devant la même juridiction autrement composée», a fait savoir l’un des porte-paroles, Hermann Tiendrébéogo.
Selon les conférenciers, la coordination des comités CGT-B/CNSS «n’a rien contre» les 84 agents recrutés et qui ont été intégrés après la décision en Première instance. «C’est le processus frauduleux que nous dénonçons. Nous combattons ceux qui sont rentrés frauduleusement au détriment des plus méritants», déclaré Seydou Koné, un autre porte-parole de la coordination.
Recrutement à polémiques à la CNSS: les 83 agents dénoncent « l’attitude » de la direction
Ils ont laissé entendre que «la non application de cette décision de la Cour de Cassation, impacte négativement le fonctionnement de l’institution». «Notons qu’une élection partielle des délégués du personnel qui a eu lieu le 18 juin 2021, devrait connaitre, avec cet Arrêt, une modification du collège des électeurs, chose qui n’a pas été respectée. Malgré cette situation, le directeur général (Lassané Sawadogo) veut faire un passage en force en nous obligeant à aller aux élections au niveau des établissements de vote restant, à savoir le siège de la CNSS et la direction régionale de Ouagadougou. De même, la division du recouvrement qui relève de ladite direction régionale est appelée incessamment à déménager dans ses locaux à Cissin, ce qui rend la situation ambiguë», a affirmé M. Tiendrebéogo.
«Nous lui (DG) demandons d’être républicain de bout à bout» en mettant en application, «toutes les décisions de justice», a dit M. Koné qui, par ailleurs, exige son départ à la tête de la CNSS. Pour lui l’institut est mal géré par M. Sawadogo. «Lassané Sawadogo doit partir. Nous maintenons cette requête et nous n’entendons pas en rester là», a-t-il soutenu.
La coordination des comités CGT-B/CNSS est soutenue dans cette lutte, par le Balai citoyen et le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) qui s’est constitué partie civile dans le dossier.
Selon le représentant du REN-LAC à la conférence de presse, Arouna Ouédraogo, ce qui se passe à la CNSS est «une injustice qu’il faut se lever pour combattre», et dit être étonné que les autorités restent silencieuses et que le directeur général Lassané Sawadogo est toujours à son poste.
«Nous allons utiliser toutes les pressions possibles pour que les décisions de justices soient respectées» dans cette institution, a poursuivi M. Ouédraogo.
Quelques candidats malheureux du recrutement de la CNSS, présents à la conférence, ont salué les efforts de la CGT-B et plaident pour l’application des décisions de justice.
Par Daouda ZONGO