Ceci est un écrit de Mamadou Diallo, Porte-parole du Groupe d’Initiative.
« Léonora Miano, une écrivaine camerounaise indique pour sa part : « En faisant la sourde oreille aux injonctions étrangères, en récusant les définitions imposées par d’autres, en refusant d’incorporer les doutes qui ne sont pas les siens, en pratiquant une désobéissance épistémologique ferme et assurée, en lisant l’Histoire et en la disant selon son propre point de vue. Une fois que nous aurons accompli cela, il sera possible de travailler sereinement à la mise en dialogue de nos expériences et cultures, de réactiver nos savoirs, de réactualiser nos archives. Il ne s’agit pas de minorer les mutations historiques, mais de ne pas craindre de n’avoir nulle part de modèle. C’est à partir de ce qu’ils sont que les subsahariens se réinventerons ».
Cette invite de Léonora Miano, claire, ardente et puissante souligne in fine que la crise sécuritaire que traverse le Sahel et tout particulièrement le Burkina, appelle de nouvelles modalités du Politique à forger par la réactivation de nos savoirs et archives et en considérant l’actualisation de la vision négro-africaine du monde. La refondation de notre vivre-ensemble sera sans nulle doute à ce prix !
En effet, en cette année 2023, du centenaire de la naissance de de l’immense Cheikh Anta Diop, il nous faut assumer sans complexe, la singularité de la présence au Monde de l’Afrique. C’est elle qui nous fournit les moyens d’une désobéissance épistémologique résolue, mais plus encore, les ressources noologiques pour réactiver nos savoirs et réactualiser nos archives afin de fonder et de réussir la Renaissance Africaine.
A cet égard, il ne faut pas se voiler la face : Le model de l’Etat-nation postcolonial qui porte le Burkina a fait long feu ! aucun régime militaire, aucun retour à une vie constitutionnelle normale ne lui seront d’aucune utilité. C’est précisément ce que les mouvements Djihadistes nous soulignent douloureusement.
Alors que faire et comment le faire ?
Ceux qui pensent qu’il nous faut d’abord gagner la Paix par la Guerre, puis refonder notre vivre-ensemble, rêvent tout simplement debout ! Une telle approche ne nous sera d’aucune utilité pour tourner la page du Djihadisme dans notre pays et refonder l’Etat.
Une alternative crédible est à rechercher dans d’autres voies, dont les plus prometteuses sont sans doute dans la perspective des modalités du Politique spécifiques à l’être anthropologique et social négro-africain.
La tâche historique urgente, c’est de faire en sorte que le fait majoritaire en Afrique Noire, à savoir les sociétés villageoises contemporaines et le secteur informel, se dote, dans chaque espace territorial des États africains, d’un État multinational délibératif et participatif qui s’engage dans la perspective de construction des États-Unis d’Afrique.
Ainsi, contrairement à ce que pense une certaine opinion, nos sociétés villageoises sont ouvertes et changeantes : elles façonnent en perpétuel l’humain et le social en perspective d’un vivre-ensemble le plus apaisé possible de l’existence humaine ; c’est grâce à une telle dynamique anthropologique et sociale qu’elles font face à l’adversité ainsi qu’aux contraintes diverses et qu’elles opèrent les tris et choix dans les apports des autres civilisations.
C’est dans l’engagement du façonnage d’une alternative crédible, se fondant sur une telle dynamique qu’un groupe d’initiative a porté sur les fonts baptismaux « Le Mouvement Deux Millions de signatures en faveur du Dialogue ».
« Le Mouvement Deux Millions de signatures en faveur du Dialogue » focalise la recherche d’une sortie de la grave crise sécuritaire que vit le Burkina depuis 2015 ; sa dynamique stratégique c’est d’œuvrer à la Refondation de notre vivre-ensemble ; sa stratégie opérationnelle c’est de fonder son action sur la dynamique anthropologique et sociale des sociétés villageoises de notre Pays.
Les Société villageoises contemporaines du Burkina Faso constituent la donne immensément majoritaire de notre vie culturelle, sociale et économique.
Malgré cela, chacun peut aisément constater que leur Vision du monde, leurs Modèles d’organisation du Politique, de l’Economie, de l’Education, de la Solidarité, de l’Accueil et de l’Hospitalité sont ignorés sinon méprisés. Au point que pour l’essentiel, les lois et règlements de l’Etat, les mettent hors-la-loi en prenant pour cible leurs traditions ancestrales et mode de vie auxquels ils tiennent comme la prunelle de leurs yeux.
L’adversité culturelle, politique, économique et sociale à laquelle font face aujourd’hui nos sociétés villageoises contemporaines tant de la part des mouvements djihadistes que de l’Etat-Nation post-colonial n’est pas nouvelle. Elle vient à la suite du prix fort qu’elles ont payé avec la naissance des Etats, des Royaumes, des Empires, du Djihad passé et la Colonisation : L’esclavage domestique, transsaharien, transatlantique, les tributs et impôts, les travaux forcés et les recrutements forcés de soldats indigènes en sont des marques indélébiles. Leurs stratégies pour y faire face et poursuivre leur dynamique anthropologique et sociale sont donc particulièrement éprouvées. Elles ont permis pour l’essentiel à nos sociétés villageoises de préserver la sécurité physique des communautés villageoises et de poursuivre à l’époque contemporaine leur dynamique culturelle et sociale ainsi que leur mode de production (lignager pour l’essentiel).
C’est à cette ingénierie politique qu’il nous faut redonner notre confiance et une chance pour engager le dialogue tout particulièrement avec les mouvements djihadistes affilés au JNIM (GSIM) dont les motivations idéologiques et politiques sont évidentes.
« Le Mouvement Deux Millions de signatures en faveur du Dialogue » postule ainsi que sur la foi de leur vision du monde et dans la recherche de la sécurité physique, culturelle et sociale des communautés villageoises, nos sociétés villageoises contemporaines sont armées au plan culturel, politique et institutionnel, social et économique pour dialoguer avec les mouvements djihadistes tout particulièrement avec ceux affiliés au JNIM pour une refondation de notre vivre-ensemble et une paix durable.
Une condition essentielle pour engager un tel Dialogue est sans doute d’obtenir un CESSEZ-LE-FEU entre le JNIM et l’Etat burkinabè sous l’impulsion et l’engagement pacifique et déterminée d’une majorité politique significative de burkinabè vivant en milieu rural et de PDI afin de donner l’initiative de dialogue aux sociétés villageoises.
C’est le premier chantier politique inédit du mouvement pour faire du village l’échelon de base de l’action politique délibérative et participative nouvelle en perspective de la refondation de note Vivre-Ensemble.
Ce faisant « Le Mouvement Deux Millions de signatures en faveur du Dialogue », n’est pas un mouvement politique partisan ; c’est-à-dire qu’il n’est nullement engagé dans la conquête et l’exercice du pouvoir d’Etat, en conséquence, IL N’EST PAS UN PARTI POLITIQUE.
Sa stratégie organisationnelle sera forgée dans le feu même de la campagne pour de collecte des signatures en faveur du Dialogue et sa mise en œuvre concrète par nos sociétés villageoises.
Alors tous ensemble nous devons et pouvons engager et construire cette voie pacifique et durable de sortie de notre pays de la crise sécuritaire et de refondation de l’Etat.
Dès à présent nous pouvons chacun y contribuer grâce au lien du Blog Mouvement 2 Millions de Signatures mis en place afin d’accompagner la préparation de la dernière phase de la campagne de collecte de signatures en faveur du Dialogue qui démarrera au plus tard le 1er avril 2023. Vous y trouverez pour commentaires et suggestions les propositions du Groupe d’Initiative notamment (i) une première version de la Pétition (ii) les modalités de souscription proposées (iii) de la documentation et d’autres informations utiles.
Comme disait Joseph Ki-Zerbo, N’an lara an sara! »
DIALLO Mamadou Porte-parole du Groupe d’Initiative
74 50 18 59/adidiam@yahoo.fr