En vue d’obtenir un prix plancher du cacao, les deux premiers producteurs mondiaux de la denrée agricole, la Côte d’Ivoire et le Ghana, suspendent leurs ventes jusqu’à nouvel ordre pour le cacao qui sera récolté en octobre 2020. Ces deux pays africain espèrent à travers cette démarche obtenir une meilleure rémunération des producteurs.
Cette décision est jugée historique parce que c’est la première fois que les autorités ghanéennes et ivoiriennes, dont les deux pays détiennent près des deux tiers de la production mondiale du cacao, arrivent à parler d’une même voix pour tenter d’infléchir les marchés pour le bonheur de leurs populations.
Face au non-respect notamment en Côte d’Ivoire, du prix bord champ fixé par l’Etat, c’est à dire à 750 francs CFA le kilo, soit 1,14 euros, les deux pays voisins veulent joindre leurs forces pour booster leur économie surtout que, cette année, le cacao pèse 10% du PIB en Côte d’Ivoire. Dans les faits, ces deux acteurs souhaitent obtenir un prix plancher de 2 600 dollars (2 300 euros) la tonne, soit 1 508 701 FCFA/T.
Les acteurs ivoiriens et ghanéens attendent de « voir quel sera l’impact réel sur le terrain pour les producteurs ». L’Etat ivoirien a déjà décaissé « 38 milliards de francs CFA de subventions, mais les producteurs n’en ont pas bénéficié », a déploré le président de l’Association nationale des producteurs de Côte d’Ivoire (Anaproci), Kanga Koffi, à la rencontre à Accra. A l’en croire, compte tenu des charges, officielles ou officieuses, qui pèsent sur les producteurs ivoiriens, un prix décent se situerait autour de 1 000 FCFA/Kg, soit 1,52 euros.
Une réunion technique devra se tenir à Abidjan le 3 juillet prochain en vue de mieux situer les producteurs sur la mise en œuvre de ce prix plancher, annoncent les mêmes sources.
Par Bernard BOUGOUM