Le nouveau président de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF), El Hadj Moussa Kouanda a offert le samedi 18 juin 2022, 100 tonnes de riz aux déplacés internes, lors de son investiture à la tête de l’Organisation islamique. Élue lors du dernier congrès de la CMBF tenu à Ouagadougou en octobre 2021, cette cérémonie d’investiture de Moussa Kouanda a coïncidé avec la commémoration des 60 ans de la Communauté. La rencontre a été une occasion de forte mobilisation de fidèles mahométans venus de partout de la sous-région ouest-africaine pour manifester leur solidarité à la Nation burkinabè éplorée par les attaques terroristes.
De nombreux musulmans ont convergé dans la matinée du samedi 18 juin 2022, vers le Palais des Sport de Ouaga 2000 malgré une circulation difficile dans les rues et ruelles de la capitale burkinabè suite à une grosse pluie tombée au cours de la nuit. Motif: aucun fidèle n’a voulu se faire raconter la cérémonie d’installation officielle du nouveau président de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF), El Hadj Moussa Kouanda, élu neuf mois plus tôt.
«Je demande à la Communauté internationale et plus précisément à la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’accompagner le Burkina Faso dans sa quête de paix, de cohésion sociale et de développement», a introduit, d’emblée, le président El Hadj Moussa Kouanda dans son allocution de bienvenue et de remerciements, car «l’heure est grave», a-t-il répété par trois fois.
«Mes condoléances aux familles des récents évènements malheureux de Seytenga», a poursuivi le nouveau président tout en souhaitant la paix pour les âmes des disparus ainsi qu’une prompte guérison aux différentes malades. Quant aux milliers de personnes déplacées internes, M. Kouanda, en plus de leur offrir 100 tonnes de riz, leur a formulé ses vœux de retour sur leurs terres d’antan dans de meilleurs délais.
C’est le thème: «La Communauté musulmane face au défi de la cohésion sociale» que cette cérémonie officielle d’investiture s’est donnée comme problématique dans le but d’apporter les dires du Coran sur les évènements malheureux que connaît le pays des Hommes intègres ces dernières années.
«Djibrîl (L’Ange Gabriel) m’a recommandé la bonté envers le voisin immédiat à tel point que j’ai eu l’impression que ce dernier pourrait hériter de moi» a dit le messager de l’Islam, Mahomet. Cette parole prophétique a été respectée à cette rencontre.
Ainsi, c’est avec bonne surprise que la Communauté musulmane du Burkina a compté en son sein la présence de l’ex-président du Haut Conseil islamique du Mali, l’Imam Mahmoud Dicko et son confrère coreligionnaire, le prédicateur musulman Cheick Chérif Ousmane Madani Haïdara, par ailleurs fondateur du mouvement Ançar Dine. Étaient également présents, le président du Conseil supérieur des Imams et des Mosquées de Côte d’Ivoire, le Cheick Aïma de son vrai nom El Hadji Ousmane Diakité, le calife (un vicaire) général des Mourides du Sénégal, une délégation musulmane du Ghana et celle du Bénin.
«Nous devons nous parler au nom de Dieu, au nom de l’Humanité», a lancé le ministre des Affaires religieuses et coutumières, Issaka Sourwema à l’ensemble des organisations islamiques du Burkina Faso car, a-t-il ajouté, le président de la Transition, Paul Henri Sandaogo Damiba, représenté par le Premier ministre, Albert Ouédraogo, prête une attention particulière, à travers de multiples actions, aux organisations musulmanes. On notait également la présence du président de l’Assemblée législative de la Transition burkinabè, le Pr Aboubacar Toguyéni, celle du président de la Chambre du commerce, d’Industrie et de l’Artisanat du Burkina, par ailleurs Co-parrain de la cérémonie, Mahamadi Sawadogo et aussi de l’Église dans son ensemble.
Pour son investiture, le président El Hadj Moussa Kouanda a reçu des mains du Cheick Mamoudou Bandé, une canne (symbole de sagesse qui rappelle aussi le bâton de Moussa – Moïse) et un exemplaire du Saint Coran qui lui sera source de guide durant son mandat.
Comme objectifs, pour le quinquennat pour lequel il vient d’être élu à la tête de la CMBF, l’Imam a dit avoir pour priorités «le renforcement des liens de fraternité entre les différents membres de la communauté islamique burkinabè de même qu’entre les différentes associations, promouvoir un islam de juste milieu, entretenir de bonne relation et de coopération avec l’État et des organismes gouvernementaux et internationaux», entre autres. Mais les défis majeurs, a-t-il martelé, restent celui de la sécurité nationale et le vivre ensemble dans la diversité.
El Hadj Moussa Kouanda a remplacé, en effet, le président sortant de la Communauté musulmane du Burkina Faso, El Hadj Abdoul Rasmane Sana qui était en fin de mandat depuis juin 2020.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)
