La Coordination des syndicats de la fonction publique burkinabè qui annonce «un sit-in d’avertissement le 12 juin 2018», a estimé ce vendredi 8 juin 2018 face à la presse, que la conférence nationale sur le système de rémunération des agents publics de l’Etat est « une foire » qui «remettra en cause les acquis des travailleurs» et qu’elle n’y participera pas.
«L’objectif visé par cette conférence (…) est la réduction des salaires», a soutenu Souleymane Badiel, porte-parole de la Coordination des syndicats de la fonction publique, pour qui « l’aveu fait » par leur ministre de tutelle Séni Ouédraogo lors du dernier point de presse du gouvernement «le confirme amplement».
Cette coordination qui dit ne pas être pour cette conférence sur le système de rémunération, affirme avoir adressé une correspondance au Premier ministre Paul Thiéba où elle «estime que le processus engagé dans un format réunissant à la fois le gouvernement, les syndicats et des «forces vives de la nation» ne peut être la voie appropriée pour une discussion sereine sur une problématique comme celle portant sur la rémunération des agents publics de l’Etat».
«Un tel cadre de discussion nous paraît inapproprié pour l’objet défini», poursuit la coordination dans la correspondance, suggérant au Premier ministre de «reconsidérer (leur) démarche».
Pour les syndicats de cette coordination, le gouvernement est en train de remettre en cause les droits socioéconomiques des travailleurs. Ils dénoncent également les «dérives répressives» de ce gouvernement et les «injustices sociales criardes».
Le sit-in du 12 juin vise, selon ses organisateurs à protester contre les différents maux relevés plus haut et à exiger «la satisfaction de (leur) plateforme minimale de 16 points». Il sera tenu «sur toute l’étendue du territoire national avec le port d’un brassard ou bandeau de couleur blanche qui symbolise (leur) exigence de la transparence dans la gestion des biens publics».
Dans la plateforme, la coordination demande «l’arrêt de la conférence nationale sur le système de rémunération des agents publics de l’Etat et l’ouverture d’un dialogue sincère gouvernement-syndicats de la fonction publique pour un consensus sur le système de rémunération et le respect des libertés fondamentales dans les services publics, notamment, la liberté syndicale, la liberté de réunion, la liberté de manifestation, le droit de grève et la levée immédiate de toutes les sanctions prises à l’encontre de tous les travailleurs pour fait de grève», entre autres.
Par Daouda ZONGO