Au moins dix inculpés dans le dossier du coup d’Etat de l’ex-garde de sécurité présidentielle (RSP), perpétré le 16 septembre 2015, sont convoqués par jour au tribunal militaire burkinabè à compter de ce mercredi 25 octobre 2017, pour l’audience de confirmation des charges.
L’audience de confirmation des charges débutée ce mercredi matin, la Chambre de contrôle, a souhaité que « les inculpés passent un à un » devant elle pour l’examen des faits qui leurs sont reprochés. Au total, un nombre de dix inculpés seront chaque jour à la barre, selon Ollo Larousse Hien, un des avocats de la défense.
« Nous avons estimé que cela viole le droit de la défense », a affirmé Me Hien pour qui l’audience concerne le même dossier qui est celui du général Gilbert Diendiéré et 107 autres personnes. « Le débat ne sera pas du tout équitable », si les inculpés doivent passer un à un à la Chambre de contrôle, a-t-il indiqué.
A ce stade de l’évolution du dossier, « les inculpés peuvent encore bénéficier de non-lieu, de requalification (de charges) ou de non-lieu partiel », selon Me Ollo Larousse Hien.
Ce mercredi matin, alors que l’audience de confirmation des charges débutait, des parents des victimes du putsch et de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, munis de banderoles, ont tenu à manifester pacifiquement devant le tribunal militaire pour exiger « la vérité ».
« Nous sommes là juste pour suivre comment les choses vont se passer. Ce n’est pas une question de pression, mais de défense parce qu’on n’a plus de justice. C’est la raison pour laquelle on est là », a dit P. K. Victor Pouahoulabou, porte-parole des parents des victimes de l’insurrection.
Pour lui, il n’est plus question qu’on libère des gens qui ont commis des actes répréhensibles. « On ne doit plus libérer, on doit juger et condamner ceux qui ont commis des actes condamnables », a laissé entendre P. K. Victor. « Nous ne voulons plus de non-lieu », a-t-il poursuivi.
Mardi 24 octobre, les avocats qui avaient fait appel contre l’ordonnance du juge, devant la Chambre de contrôle, dans leur grande majorité se sont désistés de leur acte.
Selon Me Ollo Larousse Hien, ils se sont désistés car « beaucoup se sont rendu compte que l’ordonnance du juge n’aggravait pas le sort de leurs clients » et « même le parquet militaire qui a fait appel de toutes les dispositions s’est également désisté ».
Par Daouda ZONGO