L’invasion de l’Ukraine par la Russie est devenue réalité, depuis ce mercredi à l’aube, après l’échec de la diplomatie qui visiblement, n’a pas réussi à freiner les ardeurs de Vladimir Poutine qui dit protéger son pays en empêchant l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), cette alliance militaire occidentale, de vouloir s’installer au seuil de sa porte par l’intégration de l’Ukraine dans ses rangs. Mais ce n’était qu’un alibi parfait trouvé par l’homme au regard froid et au sourire rare pour ne pas dire inexistant, pour envahir ce pays qui, lors de la révolution de Maïdan, qui a eu lieu entre le 18 et le 23 février 2014 et a fait au moins 80 morts, mais a surtout conduit à la destitution du président ukrainien pro-russe, Victor Ianoukovytch.
Car, en réalité, le nostalgique des heures de gloire de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) est résolu à rétablir l’influence de la Russie sur les anciennes républiques dont l’Ukraine qui a pris son indépendance en 1991. Et visiblement, ce n’est pas un fait du hasard que le mystérieux président russe ait opté de mener son opération maintenant, comme faisant coïncider presque jour pour jour, les frappes avec le cinquième anniversaire de la révolution ukrainienne.
Car cela fait au moins trois mois que les Ukrainiens et même la communauté internationale vivaient dans la hantise cette guerre, en se demandant quand elle commencerait. Un début d’invasion sans commune mesure, avec des fronts ouverts par la Russie à tous les points cardinaux de l’Ukraine dont plusieurs villes, y compris Kiev la capitale, sont ciblées par les bombardements de l’«armée rouge».
Une guerre si loin, mais si proche de l’Afrique! Le millier d’étudiants et de ressortissants africains installés en Ukraine, sont directement touchés par ce conflit qui devrait également impacter sérieusement sur la stabilité et l’économie de nombre de pays du continent qui commercent ou non avec l’Ukraine. Si les Etats-Unis et l’Europe demeurent sur le pied de guerre, l’Afrique demeurant fortement liée à ces deux, nul doute que les canons qui vont tonner à Kiev, Kharkiv ou Odessa, auront des échos aussi dramatiques sous les tropiques où des pays seront d’ailleurs poussés à prendre position dans cette guerre inquiétante pour l’ensemble de la planète.
Comme le dit le proverbe bien africain, «quand les éléphants se battent, c’est l’herbe qui en pâtit». C’est donc en toute logique que les Africains craignent la 3e guerre mondiale, compte tenu des forces en présence. L’Union africaine (UA) et son président en exercice qui craignent, une planétarisation du conflit, exigent un cessez-le-feu immédiat et appellent les deux pays à la retenue, pour le respect des droits humains et la paix dans le monde.
L’Afrique du sud, forte de ses investissements importants en Russie tout comme cette dernière a des intérêts au pays de Cyril Ramaphosa, a demandé avec fermeté, le retrait des troupes russes du sol ukrainien. Le Nigéria, bien que proche de la Russie pour des raisons historiques, plaide également pour l’arrêt de l’offensive des «Poutine boys». Mais, en réalité, il n’y a rien de nouveau sous le soleil qui se lève tous les matins à l’est et se couche à l’ouest, sur les envies constantes de domination des puissances sur le reste du monde. La Libye du «Guide» Mouammar Khadafi a bien été soufflé par les bombes de la France de Nicolas Sarkozy et de ses alliés de…l’Otan, entre le 19 mars et le 31 octobre 2011! L’Irak de Saddam Hussein, sur des allégations mensongères lui prêtant de constituer une menace pour le monde, par la fabrication d’armes de destruction massive, a bien été bombardé par les Etats-Unis de George W. Bush, en 2003!
Mais, l’un des plus malheureux sur cette terre, si cette crise se poursuit, ce sera bien le français Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne. Jupiter qui a jeté toutes ses forces dans la bataille diplomatique, espérant avoir un battement tranquille pour descendre, le 5 mars, dans l’arène de la campagne pour la présidentielle française qui débute le dimanche 10 avril, est au plus mal. Le candidat Emmanuel devra apporter la réplique à ses adversaires qui visent Elysée, pendant que le président Macron, lui, fera face aux assauts de la Russie en Ukraine et au Mali en Afrique. Vladimir Poutine voudrait empoisonner la vie à son homologue français qu’il n’aurait pas agi autrement.
Combien de temps durera cette crise et quelle en sera l’issue? En tout cas la déflagration de la grenade dégoupillée par Poutine, mettra, à coup sûr, le monde sens dessus dessous. «Quand tu es presque sorti de la pandémie du Covid-19 et que la 3e guerre mondiale se dessine devant toi»! Ainsi résume, avec humour, la situation, une caricature sur les réseaux sociaux pour dire combien l’avenir de la «maison commune», fortement hypothéqué par le changement climatique ne tient qu’à un fil bien ténu, dont la solidité relative dépend des humeurs changeantes et de l’orgueil, frisant la paranoïa, de ceux qui nous dirigent.
Par Wakat Séra