Les enquêtes menées par le Niger et la France, suite au décès de trois personnes lors des manifestations dans la ville nigérienne de Tera, contre le passage d’un convoi de la force Barkhane, en fin novembre 2021, n’ont pas pu élucider les circonstances de la mort de ces manifestants. Selon un communiqué du Gouvernement nigérien publié, mardi 17 mai 2022, Paris et Niamey ont donc convenu de dédommager « à part égale » les familles des victimes ainsi que des blessés.
Au Niger, lors des heurts déclenchés contre un convoi de la force française Barkhane, trois manifestants avaient été tués dans des tirs imputés aux forces nigériennes ou françaises. Ces heurts avaient, en outre, fait 17 civils, sept gendarmes nigériens et sept militaires français, blessés.
A l’initiative du président Mohamed Bazoum, une enquête avait été ouverte sur les heurts pour situer les responsabilités de ce qui se présentait comme un incident malheureux.
Selon les résultats communiqués, mardi 17 mai 2022, par le Gouvernement nigérien, les enquêtes n’ont pas permis de déterminer les circonstances de la mort des trois manifestants.
Aux termes du document, l’enquête conduite par la Gendarmerie nigérienne «a mis en évidence de graves défaillances du dispositif de maintien de l’ordre prévu pour gérer cette situation» par le Niger. Ce qui a amené l’Armée française «à recourir à la force pour s’extraire de la pression des manifestants».
Du côté de Paris, l’enquête a relevé le recours, par le convoi, à la force pour se sortir de la menace de la foule, mais conclut que les faits se sont déroulés dans « des conditions réglementaires aux moyens de tirs de sommation ».
Au-delà de ces éléments apportés, «l’exploitation des résultats de l’enquête de la Gendarmerie du Niger et de l’Armée française n’ont pas permis de cerner le déroulement exact des évènements qui ont provoqué la mort et les blessures des manifestants. (…) Des contacts ont été pris avec les autorités traditionnelles religieuses de Téra ainsi qu’avec les représentants des victimes, et des montants des dédommagements ont été convenus pour chacune des victimes. Les montants dus aux bénéficiaires ont été virés dans des comptes bancaires communiqués par les représentants des familles concernées», informe le communiqué du Gouvernement nigérien.
Par conséquent, poursuit le document, «le Niger et la France ont décidé d’assurer ensemble le dédommagement des familles des victimes ainsi que des blessés». De même, tout en saluant la mémoire des personnes décédées et exprimant leur remerciement aux familles des victimes «pour la dignité dont elles ont fait preuve», le Niger et la France «se félicitent de leur collaboration dans ce dossier particulièrement sensible et se réjouissent de la solution obtenue.»
En fin novembre 2021, le convoi militaire était parti d’Abidjan pour rejoindre Gao au Mali. Il avait d’abord été bloqué et attaqué par des manifestants furieux à Kaya dans le Centre-Nord du Burkina Faso. C’est par la suite que le convoi de Barkhane avait repris sa route avant d’être de nouveau interrompu par des manifestants en colère à Téra, dans l’Ouest du Niger.
Suite à ces incidents, le président nigérien avait remplacé son ministre de l’Intérieur, Alkache Alhada, ainsi que le Haut commandant de la gendarmerie nationale, le général Salifou Wakasso.
Par Siaka CISSE (Stagiaire)