En présence du Député-Maire de Dori, Aziz Diallo, du directeur exécutif de l’association A2N, Oumarou Boureima Cissé, du directeur de l’Agence Française de Développement à Ouagadougou, Tanguy Denieul et de l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, une convention de financement de 800 000 EUR, portant sur un projet de renforcement de la cohésion sociale dans la commune de Dori, a été signé dans la matinée du jeudi 28 novembre 2019 à la résidence de France.
Cette convention de financement de l’Agence Française de Développement (AFD) à l’Association Nodde Nooto – dite A2N vise à soutenir un projet d’urgence initié par la mairie de Dori et l’association A2N pour renforcer la cohésion sociale dans la commune.
La mise en œuvre technique et financière du projet sera assurée par l’Association Nodde Nooto (A2N), ONG créée en 1996 à Dori, et dotée d’une longue expérience dans la Région du Sahel. La requête conjointement formulée par l’Association et le Maire de Dori a été jugée pertinente compte tenu de la légitimité d’A2N, de sa connaissance du contexte et de son expertise sur les thématiques ciblées. Elle travaille notamment en partenariat avec les services de la mairie depuis 2006, en appui aux transferts de compétences aux collectivités en matière de gestion des ressources naturelles, éducation et mobilisation communautaire.
Pourquoi Dori ?
Depuis 2017, la situation sécuritaire s’est fortement dégradée dans la Région du Sahel. Dans un contexte de vulnérabilité sociale, économique et environnementale, l’instabilité a un impact considérable sur les conditions de vie des populations et sur le vivre ensemble.
Dori, deuxième ville la plus peuplée du Sahel, Dori revêt une importance stratégique au Burkina Faso sur un plan commercial et politique. Elle est devenue ville refuge des conseils municipaux de communes plus au nord touchées par le terrorisme et accueille un nombre croissant de déplacés internes.
Le climat de peur et de suspicion entre communautés, la méfiance historique des populations envers l’administration, l’arrivée de personnes déplacées et de leur bétail et la pression sur les ressources sont autant de facteurs de tensions qui, selon les autorités locales, fragilisent davantage la situation.
Ainsi, compte tenu de son importance symbolique et géographique, le maintien de l’équilibre et de la cohabitation pacifique figure donc parmi les priorités des autorités communales et son partenaire l’Agence Française de Développement (AFD).
Ce financement et cette action de développement ont pour finalité globale de renforcer la cohésion sociale au sein du territoire de la Commune de Dori en favorisant un développement local inclusif.
Cette finalité se décline en quatre objectifs : (i) la revitalisation des principaux lieux de services publics (écoles, CSPS), où se rencontrent et interagissent les différentes communautés, (ii) la sensibilisation des populations à la paix et à la gestion pacifique des conflits, (iii) le rétablissement (ou la création lorsqu’ils ne préexistent pas) des échanges et du lien entre les communautés elles-mêmes, et entre les communautés et les instances de gouvernance locale (corps enseignant et médical, élus) et (iv) le renforcement ou la création de cadres de dialogue et de médication, notamment en matière de foncier rural.
Le projet s’inscrit donc dans la stratégie de l’AFD d’adapter les modalités d’intervention dans les pays touchés par l’insécurité, en mettant l’accent sur la prévention et le maintien des conditions de la paix.
Il est complémentaire des actions de Trois frontières qui se déploient sur une autre temporalité.
Les appuis concrets dont bénéficient ou bénéficieront les habitants de Dori à horizon 2020, sur financement de la France, sont les suivants :
- Les habitants de Dori ville sont bénéficiaires des projets de raccordements subventionnés aux réseaux d’eau (ONEA) et d’électricité (SONABEL) en cours d’exécution sur tout l’arc frontalier nord du pays (financement AFD – achèvement début 2020).
- Réhabilitations d’écoles et de centres de santé, actions auprès des communautés pour qu’elles se mobilisent autour de l’école et de la fréquentation du centre de santé, dialogue autour de la gestion des ressources naturelles, délivrance de 2500 extraits de naissances afin de renforcer les services d’état civil de la mairie (A2N – financement AFD).
- Soutien à la formation et l’emploi (A2N – financement Expertise France / CDCS)
- Sur les 3 Frontières:
- appui aux activités des organisations paysannes de la région
- financement d’investissements de la commune: la commune dispose d’une dotation de 116millions FCFA (177 000 euros) pour l’année 2020. Le conseil municipal de Dori a choisi les investissements suivants :
· Extension du réseau ONEA de la ville de Dori |
· Equipement des centres d’alphabétisation de la commune |
· Elaboration et mise en œuvre d’un plan d’assainissement de la ville |
- équipement et formation des pompiers du centre de secours de Dori, dont l’Etat burkinabè va débuter la construction avec un appui budgétaire français.
- Soutien à la formation et l’emploi: A2N a été retenu par appel à projets pour dérouler ses programmes de formation à Dori (projet mis en œuvre par Expertise France sur financement du Centre de Crise et de Soutien du ministère française de l’Europe et des Affaires étrangères). Un nouvel appel à projets sera lancé grâce au financement de l’AFD, à hauteur de 5 millions d’euros, signés en octobre 2019.
- MédiaSahel: la RTB de Dori sera soutenue par le projet (formation, production de contenus, petit équipement)
Ainsi, la France, au travers de l’Agence Française de Développement (AFD), a fortement fait évoluer son portefeuille d’activités au Burkina Faso, pour répondre à la demande des autorités burkinabè d’accompagner prioritairement la zone du PUS (programme d’urgence pour le Sahel).
Désormais présente sur tout le pourtour frontalier nord et est du pays, l’AFD disposera en 2020 d’un portefeuille d’exécution de projets de 220 M€ dans la zone du PUS, essentiellement mis en œuvre par les institutions publiques nationales, sur les secteurs de l’aménagement rural, l’eau et l’assainissement, l’énergie, la formation et la gouvernance.