L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso auprès du royaume des Pays-Bas, Mme Jacqueline Marie Zaba/Nikiéma a entamé du 19 au 23 avril 2017, en marge de la présentation de ses lettres de créance au Roi des Pays-Bas Willem-Alexander, une vaste concertation avec de hauts responsables du ministère néerlandais des Affaires étrangères et des responsables d’organisations non gouvernementales (ONG) afin de plaider pour un renforcement de la coopération entre nos deux pays.
Peu de temps seulement après la présentation de ses lettres de créance au roi des Pays-Bas, Sa Majesté Willem-Alexander, lui donnant pleinement droit d’entamer sa mission dans le «plat pays», Mme Jacqueline Marie Zaba/Nikiéma n’a pas attendu. Elle s’est vite rendue au ministère néerlandais des Affaires étrangères pour y rencontrer le directeur en charge des organisations multilatérales et des droits de l’Homme, Peter van der Vliet, afin d’échanger sur les relations entre le Burkina Faso et les Pays-Bas. Cette direction s’occupe des organisations ou institutions internationales dans lesquelles la Hollande est membre. Il s’agit par exemple de l’Union européenne, des Nations Unies, mais aussi d’organisations financières comme la Banque mondiale, l’Association internationale pour le développement (IDA, le guichet de la Banque mondiale pour les pays en développement), le Fonds monétaire international (FMI).
Cette direction plaide aussi auprès de ses partenaires pour la promotion des droits de l’homme notamment l’égalité entre l’homme et la femme. Dans le système multilatéral, les Pays-Bas a indiqué M. van der Vliet plaide pour que les pays en voie de développement soient mieux représentés. A cet égard, il a réaffirmé l’engagement du royaume des Pays-Bas à soutenir les candidatures du Burkina Faso dans les organisations multilatérales conformément à l’Accord de coopération signé entre les deux Etats.
Les Pays-Bas, a par ailleurs affirmé, M. van der Vliet participent malgré la crise financière au financement des organismes multilatéraux de développement comme la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) et des organisations financières comme le FMI. C’est ainsi qu’ils apportent par exemple un financement de 700 millions d’euros à l’IDA dans le cadre de l’aide au développement des pays les moins avancés. M. van der Vliet a surtout félicité le Burkina Faso, une «voix raisonnable», pour son étroite coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) qui doit d’ailleurs tenir bientôt un séminaire à Ouagadougou avec des magistrats burkinabè. Le directeur des organisations multilatérales et des droits de l’Homme a invité le Burkina Faso à prendre part à la prochaine Assemblée des Etats parties du Statut de Rome, l’acte fondateur de la CPI prévue à New York à l’automne prochain.
Mme Zaba tout en remerciant son hôte a salué l’accompagnement des Pays-Bas dans le cadre de la mobilisation des financements en faveur du Programme national de développement économique et social (PNDES, 2016-2020) présenté à Paris en décembre. Elle a surtout demandé le soutien de la Hollande pour la concrétisation des aides annoncées par les organismes multilatéraux ou de développement à cette rencontre de Paris où les partenaires ont annoncé des investissements de plus de 18 000 milliards de francs CFA. Elle a souhaité que les Pays-Bas, membres fondateurs de l’Union européenne continuent de plaider en faveur du Burkina afin que l’institution européenne, premier partenaire financier du Burkina, l’une des plus grosses contributrices dans le PNDES maintienne et concrétise ses annonces à Paris.
A la suite de M. van der Vliet, ce fut autour du directeur des entreprises internationales, M. René van Hell de recevoir l’ambassadeur burkinabè. Avec cette direction qui est en charge du développement du secteur privé, du commerce et de l’investissement, Mme Zaba a échangé sur les possibilités d’investissement qu’offre le Burkina Faso pour les entreprises néerlandaises mais aussi les possibilités pour les entreprises et le secteur privé burkinabè d’obtenir des aides auprès de structures publiques ou parapubliques néerlandaises. Elle a détaillé les possibilités d’investissement qu’offre le Burkina Faso dans le cadre du PNDES. Selon M. Hell, il existe aux Pays-Bas un programme d’aide en faveur des petites et moyennes entreprises. Ces aides vont de 50.000 euros à 5 millions d’euros. Il a également cité des organismes publics d’appuis dans le domaine de l’agriculture, de l’eau ou des organisations non gouvernementales, etc.
La formation technique et professionnelle des jeunes ainsi que la lutte contre le chômage juvénile massif a également été abordé tout comme les possibilités d’investissement dans le secteur de l’énergie au Burkina Faso. M. Hell a aussi informé l’ambassadeur de l’existence d’un programme dénommé Rutgers spécifiquement destinés à l’Afrique sur les questions démographiques.
Avec le directeur du desk Afrique subsaharienne au ministère des Affaires étrangères, M. Robert-Jan Siegert, l’ambassadeur du Burkina auprès des Pays-Bas a rappelé le rôle important que ce pays a joué dans l’appui aux femmes et dans le progrès de l’éducation et de l’accès aux services sociaux de base de façon globale. Elle a indiqué les importants progrès réalisés par le Burkina Faso en matière démocratique et plaidé pour une reprise de la coopération.
Les deux personnalités ont évoqué le prochain sommet Afrique-Union européenne prévue en novembre à Abidjan et indiqué que c’est une occasion importante pour les deux parties de renforcer leurs coopérations.
L’ambassadeur Zaba s’est rendu le samedi 22 avril dans la ville de Nijkerk, dans la province de Gelderland où se tenait une «Journée de la plate-forme du Burkina Faso aux Pays-Bas».
Cette plate-forme regroupe les associations et ONG néerlandaises intervenant au Burkina Faso. Dans une déclaration faite devant les membres de cette assemblée, Mme Zaba est revenue sur les réformes en cours au Burkina Faso afin de transformer véritablement le pays et asseoir les bases d’un développement durable et inclusif. Elle a rappelé la place qu’occupent les ONG dans la mise en œuvre du PNDES et invité les ONG et associations néerlandaises à intensifier et diversifier leurs actions en faveur des populations du Burkina Faso. Elle s’est engagée à organiser une rencontre formelle afin d’échanger sur le renforcement des actions des uns et des autres.
Romaric Ollo HIEN
Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles