Ils sont plus de 140 chefs d’Etat et de gouvernement qui ont rallié Charm-el-Cheikh en Egypte, pour la COP 27 débutée le dimanche 6 novembre 2022, pour parler du réchauffement climatique. Les dirigeants africains avec à leur tête le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall, ont souhaité que «les pays riches, grands pollueurs, (…) principaux auteurs de (la) mise en danger de l’humanité» assument leurs responsabilités en versant les financements promis aux pays pauvres.
«Il faut agir à Charm-el-Cheikh pour faire l’histoire et non la subir», a dit le président sénégalais Macky Sall, appelant les «grands pollueurs» à verser à l’Afrique les financements promis au nom de la dette climatique et des services qu’elle rend avec ses forêts.
«Je rappelle qu’avec la forêt du bassin du Congo, notre continent abrite un quart de ce qui reste encore de forêt tropicale, offrant à la planète un de ces rares poumons verts. Nous voulons aussi aller de l’avant dans l’adaptation au changement climatique. Nous en supportons le coût avec le développement de projets verts financé souvent par recours à la dette, alors même que la mise en œuvre doit être financée par des dons conformément aux engagements convenus», a fait savoir le président en exercice de l’Union africaine.
Selon le président de la République du Congo Denis Sassou-Nguesso, pour qui le bassin du Congo capture plus de 30 milliards de tonnes de CO2, chaque année la population est invitée à planter des arbres et c’est «ce genre d’action volontariste, jointe à un Code forestier rigoureux» qui «a permis de maintenir l’un des taux de déforestation le plus faible au monde».
Pour le chef de l’Etat du Gabon, Ali Bongo Ondimba, son pays tout comme les autres pays en développement, «devrait pouvoir recevoir plusieurs centaines de millions de dollars, par an, issus de cette promesse» dans le but de «financer l’adaptation aux changements climatiques, (la) transition énergétique et économique et pour récompenser (les) efforts de séquestration nette de carbone» de ces pays.
«Les arbitrages que nous sommes contraints de faire entre des services publics indispensables sont la preuve que le changement climatique menace directement la vie, la santé et l’avenir de nos populations», a affirmé pour sa part le président kényan William Ruto, estimant à 50 milliards de dollars par an le coût pour le continent d’ici à 2050.
Les dirigeants africains qui se sont succédés au parloir ont déploré les promesses de financement qui n’ont pas été tenues pour aider l’Afrique à surmonter les catastrophes, alors qu’elle offre des solutions au changement climatique, grâce à ses ressources naturelles et au déploiement très volontariste des énergies vertes.
Par Wakat Séra