Le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou, a indiqué le vendredi 10 avril 2O20, lors d’une conférence de presse qu’un fonds de soutien aux enseignants vacataires a été dégagé pour la période des mesures prises pour endiguer l’épidémie du Coronavirus qui a fait à ce jour 26 décès.
Le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays touchés par le Coronavirus avait décidé de fermer les établissements scolaires et universitaires du 16 au 31 mars dernier. Cette fermeture a été renvoyée du 1er au 14 avril 2020. Durant cette période qui est celle concernée de façon générale par les mesures de restrictions prises pour lutter contre le Covid-19, des milliers d’enseignants vacataires ne savent plus à quel saint se vouer.
Pour le porte-parole du gouvernement burkinabè, dans la palette de propositions annoncées par le président du Faso, Roch Kaboré, « il y a un fonds de soutien auquel les lycées et collèges » peuvent y souscrire. Quid des enseignants vacataires de façon individuelle ? A en croire le ministre de la Communication la question ne se règlera pas de cette façon.
« Il y a des écoles qui ont par exemple des soucis de retour de scolarités (entre autres), donc il y a des mécanismes qui sont mis en place pour permettre de ratisser large afin d’éviter de traiter de façon individuelle. On peut trouver des astuces pour régler ces questions-là », a-t-il tenté de rassurer sans plus autres précisions.
Un autre volet lié à la question de l’éducation et de l’enseignement qui préoccupe plus d’un est la date de la reprise des cours surtout quand on sait que l’année scolaire tire vers sa fin. A ce sujet, M. Dandjinou a affirmé que « des réflexions sont menées et en temps opportun, les ministres en charge des Enseignements et ceux en charge des centres de formation prendront un communiqué soit pour confirmer la réouverture (prévue pour le 14 avril prochain), soit pour prolonger les délais de fermeture ».
Lors de ce point de presse consacré à l’évolution de la maladie à Coronavirus, Rémi Fulgance Danjinou, a confirmé que 150 sur 250 boutiques témoins que compte le pays sont ouverte depuis le jeudi 9 avril afin que les populations puissent aller s’approvisionner en céréales à prix social durant les mesures de restrictions. Les céréales disponibles sont le maïs, le sorgho et le petit mil. Dans les boutiques témoins, les prix du sac sont fixés à 6 000 FCFA pour le 50 Kg. Le riz local lui sera cédé à 7 500 FCFA pour le sac de 25 Kg.
Le ministre Dandjinou a fait noter que pour plus de transparence et de gestion rationnelle, un système informatique a été installé pour un suivi de la mise en œuvre de cette politique qui vise à soulager les plus démunis de la société.
Quant aux mesures de restrictions qui paralysent beaucoup de secteurs socio-professionnels, le porte-parole du gouvernement a répondu que les autorités suivent l’évolution de la maladie et prendront en temps opportun des mesures siéent. Que ce soit le couvre-feu, la quarantaine ou la fermeture des grands marchés, « ces mesures ne sont pas prises de bon cœur, c’est une nécessité », a-t-il justifié avant de dire que dans les jours à venir, « certains allègements pourront être faits si la situation évolue de façon satisfaisante ».
Sur l’évolution de la maladie, le Pr Martial Ouédraogo, coordonnateur national de la réponse à l’épidémie à Coronavirus, a précisé que 9 sur 13 régions que compte le Burkina sont désormais touchées par la pandémie, avec un nouveau cas à Gorom-Gorom. Le bilan est à la date du 9 avril est de « 448 cas confirmés, soit 5 nouveaux cas testés positifs, 149 guérisons et 26 décès ». On dénombre au total 242 hommes et 166 femmes.
En ce qui concerne les questions relatives aux conditions de prise en charge des malades qui seraient décriées par certains patients guéris, le professeur a d’abord salué l’effort fournis par son personnel qui s’occupe des patients au Centre hospitalier universitaire Tengandogo (CHU-T) depuis que le virus a été déclaré le 9 mars. A l’en croire, lui et ses agents ont trouvé déjà des « locaux sur place qui étaient destinés à des malades. C’est dans ces conditions que nous avons hospitalisés nos malades. Il se peut qu’il y ait un certain nombre de désagréments liés au fonctionnement des différents bâtiments, mais toutes les fois que ces problèmes se posent, ils sont soumis à la hiérarchie et sont résolus ».
Pour M. Ouédraogo, le fait que certains malades aient trouvé des toilettes bouchés, est normal. « C’est comme si vous étiez chez vous, des toilettes qui fonctionnent peuvent se boucher et elles sont débouchées. Ce sont des choses qui peuvent arriver », a-t-il tempéré, invitant même la presse à aller voir les conditions dans lesquelles les patients sont pris en charge.
Par Bernard BOUGOUM