Le grand pèlerinage musulman qui se déroule chaque an à la Mecque en Arabie Saoudite est fortement perturbé par le coronavirus qui sévit dans le monde depuis fin décembre 2019. Selon des médias, les autorités saoudiennes ont décidé de l’accomplissement du cinquième pilier de l’Islam dans un tout autre format. Pour cette édition, seuls les pèlerins saoudiens et ceux d’autres nationalités se trouvant déjà dans le royaume pourront y participer le mois prochain.
En raison de la pandémie du Covid-19 et pour préserver «la santé publique mondiale», seuls les Saoudiens et les étrangers résidant déjà en Arabie Saoudite seront autorisés à effectuer le hadj, a annoncé Riyad, le lundi 22 juin 2020. Un maintien du format habituel « était peu probable », souligne la télévision Al-Jazira.
Avec «plus de 161 000 cas confirmés de Covid-19 et 1 307 décès» dus au coronavirus, «le royaume a un taux d’infection parmi les plus élevés du Moyen-Orient», explique la télévision qatarie. La Oumra, le petit pèlerinage qui s’effectue toute l’année à la Mecque et Médine, est suspendue depuis fin février. Et, fin mars, les autorités avaient conseillé aux musulmans de reporter les préparatifs pour le grand pèlerinage annuel en raison de la propagation rapide de la maladie.
Pour les spécialistes, un hadj édulcoré causera «une perte de revenus importante pour le royaume, déjà ébranlé par le double choc du ralentissement (économique) induit par le virus et par la chute des prix du pétrole».
Selon les statistiques saoudiennes, le hadj et la Oumra rapportent au pays environ «12 milliards de dollars par an», note le New York Times. Le quotidien américain rappelle que le prince héritier Mohammed Ben Salmane avait par le passé «parlé d’augmenter le nombre de pèlerins» pour aider à diversifier l’économie saoudienne, très dépendante du pétrole.
En 2019, c’est environ «2,5 millions» de personnes qui ont participé au Hadj, dont «plus de 1,8 million» de pèlerins venus de l’étranger, selon des chiffres officiels.
Par Wakat Séra