Le président de l’Assemblée burkinabè, Alassane Bala Sakandé, a visité ce vendredi 20 mars 2020, au Centre-ville de Ouagadougou, le comité de veille du Parlement contre le Coronavirus, deux jours après le décès de la deuxième vice-présidente de l’institution, Rose Marie Compaoré/Konditamdé, décédée à la suite d’une contamination au COVID-19.
M. Sakandé a profité de l’occasion pour présenter ses condoléances à la famille biologique et politique de l’honorable Rose Marie Compaoré/Konditamdé. Dès l’apparition de la maladie, l’Assemble nationale a, dans un premier temps, pris la décision de suspendre la plénière et les réunions, bien avant que la députée de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) ne décède, a affirmé Alassane Bala Sakandé à la fin sa visite, dans les locaux de l’annexe de l’Assemblée sise au Centre-ville, en face du site incendié pendant l’insurrection.
« Dès que nous avons appris la mauvaise nouvelle, nous avons pris les dispositions pour ne pas nous réunir. A travers le forum de l’Assemblée nationale, nous avons discuté via nos portables et c’est là que nous avons pris également la décision de suspendre tout type de réunion à l’Assemblée », a poursuivi Bala Sakandé qui a ajouté que c’est ainsi que nous avons également pris la décision de mettre un comité de veille qui est composé d’à peu près dix personnes dont deux médecins de l’Assemblée plus le personnel, comité qui a mis en place un numéro vert : 80001290.
Les premiers responsables du pouvoir législatif ont aussi demandé aux personnels, civils, paramilitaires et militaires de pouvoir se signaler à travers ce numéro si quelqu’un estime qu’il a été en contact avec une tierce porteur du virus afin qu’on puisse autoriser le confinement immédiat et ceci a été fait, a-t-il rassuré.
« Nous avons demandé à ce qu’on prenne des dispositions pour doter l’Assemblée nationale de masques et de gels hydro-alcooliques. On a aussi pris la décision de désinfecter l’Assemblée, ce qui est en train de se faire. Dans ce laps de temps il y a un service minimum au niveau de l’Assemblée nationale. Nous avons voulu ce comité de veille parce que (l’institution), personnel civil, militaire et paramilitaire, nous sommes à peu près un demi-millier. Et donc face à ce problème nous ne pouvons pas rester les bras croisés », a justifié le président du pouvoir législatif burkinabè qui souligne que l’institution a fait aussi des affiches de communication et des dépliants pour sensibiliser autour de cette maladie qui fait ravage actuellement dans le monde avec près de 10 000 morts.
Bala Sakandé a invité enfin ses collègues et le personnel de l’Assemblée nationale au respect des mesures qui ont été édictées. Aussi, il a lancé un appel à la population pour le même message afin d’éviter de répandre le virus qui est potentiellement contagieuse.
Le directeur du centre médical de l’Assemblée nationale, Dr Aboudramane Ouattara, a indiqué que sur instructions du président du pouvoir législatif, « nous avons mis en place la cellule de veille qui est en collaboration avec le comité national » de la gestion de cette pandémie au Burkina. L’objectif de ce comité, a dit, le médecin anesthésiste et réanimateur à l’Hôpital Yalgado Ouédraogo, « est de rassurer les députés et le personnel concernant les directives nationales, de leur donner toutes les informations sur la prévention de la maladie, ce qui est le plus important. En plus recenser tous les cas contacts pour ensuite les mettre en lien avec le comité national qui décide s’il faut faire des tests ou pas en fonction de la présence des signes cliniques ».
Le comité a disponibilisé pour le personnel et les députés tout ce qui est matériel de désinfection, les gants, les gels ou les savons pour le lavage des mains. Il procédera également comme nous l’avons constaté ce matin, à la prise de température de tous ceux qui viendront à l’Assemblée nationale. « Si votre température est élevée on va essayer de faire un streaming pour voir un peu quel a été votre parcours », a déclaré le directeur du centre médical de l’Assemblée nationale qui a précisé qu’à ce jour, sa structure a enregistré 15 cas de personnes qui ont été en contact avec des malades du Coronavirus.
Comment le comité procède à cet effet ? « Nous avons un groupe pour le demi-millier de personnel et de députés où nous avons mis un numéro vert pour cette opération et c’est ainsi que tous ceux qui pensent être en contact avec des gens susceptibles d’avoir la maladie, se sont signalés. Nous avons transmis les noms au niveau du comité national et actuellement ils sont confinés pour être suivis et chaque jour, on suit les différentes mesures qui y conviennent », a-t-il expliqué avant de rassurer qu’en ce qui les concerne, « il n’y a, pour l’instant, rien d’alarmant ».
Selon le comité national de riposte contre le COVID-19, le Burkina enregistre à ce jour 40 cas confirmés et quatre guérisons. Mais, la cellule déplore la contraction de la maladie par quatre membres de son équipe.
Par Bernard BOUGOUM