L’opposition politique a demandé à la justice burkinabè de procéder à l’arrestation du président de l’Alliance des jeunes pour l’indépendance et la République (AJIR), Adama Kanazoé, conseiller spécial à la présidence du Faso, pour fait de corruption. Selon les opposants qui ont animé, ce mardi 30 juin 2020, une conférence de presse à leur siège (CFOP), l’on entend M. Kanazoé dans « un enregistrement audio rendu public hier (lundi 29 juin 2020), s’entretenir avec l’homme d’affaire du nom de Sayouba, sur le partage de millions suite à un marché ».
Le point de presse hebdomadaire du CFOP a été animé ce jour par Alphonse-Marie Ouédraogo, président de l’Union pour la renaissance démocratique/Mouvement sankariste (URD/MS), et Abdoulaye Arba, président du Parti des militants le peuple (PMP). Selon ces conférenciers, à écouter la conversation, il s’agit d’un marché de pistes rurales dans la région du Centre-Nord, « obtenu grâce à des manœuvres illégales » du nommé Kanazoé. « Il faut que tu me donnes 30 millions, c’est un minimum », a dit plusieurs fois Adama Kanazoé, justifiant sa requête par le fait qu’« il a manipulé les chiffres », a soutenu Alphonse Ouédraogo.
Dans le même audio, le conseiller spécial qui se réclame « jeune et prône un changement générationnel, souhaite que l’homme d’affaires le soutienne pour qu’il puisse à l’avenir lui octroyer un marché de 20 milliards », a-t-il renchéri.
Alors, pour ces représentants de l’opposition, au regard de ce nouveau scandale qui vient une fois de plus montrer « le pillage à grande échelle des maigres ressources du Burkina, l’opposition demande à la justice burkinabè de s’autosaisir comme dans l’affaire du magistrat Narcisse Sawadogo, en procédant à l’arrestation et au jugement de Adama Kanazoé et de son complice Sayouba pour corruption, concussion et enrichissement illicite ».
Toutefois, les conférenciers ont reconnu qu’ils ne disposent pas plus d’éléments pour authentifier cet enregistrement. « A ce stade, nous n’avons pas d’éléments supplémentaires pour vous donner. Mais par analogie au cas de Armand Béouindé (maire central de Ouagadougou), c’est pareil. C’est pourquoi nous demandons à la justice de s’autosaisir de l’affaire », a conclu M. Ouédraogo.
Par Bernard BOUGOUM