Ceci est un communiqué des organisations de féminine de la société relativement à la situation socio-politique qui prévaut en Côte d’Ivoire. Elles appellent à l’union des « forces en faveur de la résolution pacifique (des) différences d’opinions , à bannir (des) habitudes la politique de la terre brulée, à privilégier les dialogues et se rassembler autour des idéaux communs à savoir le respect de la vie et de la dignité humai comme le fondement même de notre existence à tous ».
Les organisations féminines de la société civile ivoirienne constatent que :
Depuis le mois d’Août 2020, la Côte d’Ivoire traverse une crise préélectorale consécutive à l’annonce de la candidature de M. Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 31 Octobre 2020.
Ainsi, divers mouvements de protestation ont été organisés dans plusieurs localités par des opposants politiques et des leaders de la société civile. Lesquels ont occasionné des destructions de biens privés et publics (magasins et biens incendiés à BONOUA, véhicules incendiés à BANGOLO et des bus de la SOTRA caillassés à ABIDJAN.
Interdits par le Gouvernement, ces mouvements ont entrainé des violences résultant d’altercations entre les manifestants et les forces de défense et de sécurité. Ces violences ont été ravivées au lendemain de la validation de la candidature du Président M. Alassane Ouattara et du rejet des candidatures de plusieurs leaders politiques dont Messieurs Laurent GBAGBO, SORO Guillaume, MABRI Toikeusse, AMON Marcel, KOULIBALY Mamadou,
Poursuivant l’élan, l’opposition, réunie le dimanche 20 septembre 2020 a appelé à la désobéissance civile pour, exiger entre autres :
- le retrait de la candidature de Monsieur Alassane OUATTARA ;
- la réforme de la Commission Electorale Indépendante ;
- l’audit de la liste électorale ;
- la dissolution pure et simple du Conseil constitutionnel avant la tenue des les élections présidentielles prévues le 31 octobre 2020.
En réponse au mot d’ordre de l’opposition, le gouvernement a réaffirmé la tenue effective des élections présidentielles à la date constitutionnelle du 31 octobre 2020.
Par ailleurs, le Gouvernement ivoirien a décidé de la suspension des manifestations sur la voie publique. D’abord jusqu’au 15 septembre 2020 puis l’interdiction fut prorogée au 30 septembre 2020.
- Le mercredi 23 septembre 2020, une dizaine de détenus membres du parti politique d’opposition, Générations et Peuples Solidaires (GPS) ont été mis en liberté mais restent sous contrôle judiciaire,
- Le 25 septembre 2020, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) a ordonné, à l’Etat de Côte d’Ivoire, de « prendre toutes mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant le requérant Monsieur Laurent GBAGBO de s’enregistrer sur la liste électorale.
- Du 04 au 06 Octobre 2020 une mission conjointe de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union Africaine(UA) et de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a séjourné en Côte d’Ivoire. Après avoir rencontré toutes les parties prenantes au processus électoral, cette mission s’est inquiétée du climat de manque de confiance entre les acteurs politiques. Toutefois, elle s’est réjouie de la volonté du Gouvernement, de tout mettre en œuvre pour la bonne tenue des élections. Enfin, la mission a exhorté la classe politique ivoirienne, à plus de retenues pour éviter une autre crise de trop.
Au vu de tout ce qui précède et à quelques jours du scrutin présidentiel d’octobre 2020,
Nous organisations de femme initiatrices de ce communiqué invitons l’ensemble des ivoiriens à s’engager résolument dans une dynamique constante de transmission de la culture du vivre ensemble même dans la différence la plus totale. De façon toute particulière, la vie représente pour nous en tant que femmes un bien sacré.
Raison pour laquelle, au nom de toutes les femmes, mères et filles de la nation , les femmes des Organisations Féminines de la Société civile lançons un appel à l’endroit de tous à unir nos forces en faveur de la résolution pacifique de nos différences d’opinions , à bannir de nos habitudes la politique de la terre brulée, à privilégier les dialogues et se rassembler autour des idéaux communs à savoir le respect de la vie et de la dignité humai comme le fondement même de notre existence à tous.
- Nous avons un devoir de conscience envers le monde entier qui a les yeux rivés sur nous, au regard de l’engagement pris par nos décideurs, leaders politiques, nous aussi populations et organisations de tourner définitivement le dos à la guerre dont nous avons tous fait l’expérience. Ce qu’il faut garder à l’esprit que cela ne doit en aucun cas faire partie de l’histoire de notre pays, n’étant pas un héritage sain que l’on pourrait léguer à notre descendance.
METTONS TOUT EN OEUVRE POUR EVITER A NOTRE PAYS UNE AUTRE CRISE DONT LES PREMIERES VICTIMES SONT LES FEMMES ET LES ENFANTS.
Fait à Abidjan, le 21 Octobre 2020
ORGANISATIONS FEMININES SIGNATAIRES
OFACI : ORGANISATION DES FEMMES ACTIVES DE CÔTE D’IVOIRE
AFJCI : ASSOCIATION DES FEMMES JURISTES DE CÔTE D’IVOIRE
GFM3 : GENERATION FEMME DU 3ème MILLENAIRE
PFG : PLATEFORME DES FEMMES POUR GAGNER
ONG FEMME EN ACTION
AF3D : ALLIANCE FEMME DROITS ET DEVELOPPEMENT DURABLE
ONG FEMME DE SALEME
SR-AFD-CI : SOLEIL ET RECONCILIATION ET AIDE AUX FEMMES DEMUNIES DE CÔTE D’IVOIRE
ONG FEMMES ENFANTS EN DETRESSE
ONG FEMMES UNIES
VOIX DE FEMME